Tous les articles par Jacqueline Collard

Le gel hydroalcoolique n’est pas si anodin

Dans les magasins, dans les transports en commun, des distributeurs de gel ou de solution hydro-alcoolique sont mis à disposition du public. Problème, ils sont souvent à hauteur des yeux des jeunes enfants, et il est fréquent de les voir s’amuser avec leur emploi.

Dans ce contexte, l’Agence de sécurité des médicaments (ANSM)a analysé les données disponibles sur l’efficacité des produits hydro-alcooliques (PHA) pour les mains (solutions et gels hydro-alcooliques) et considéré leur place dans les mesures d’hygiène, afin d’orienter le consommateur dans son choix.

L’ANSM recommande l’utilisation de solutions et gels hydro-alcooliques en l’absence de point d’eau disponible.

Après évaluation, elle recommande de privilégier :

  • les produits hydro-alcooliques présentés sous forme de solutions ou de gels testés selon la norme NF EN 14476
  • ou testés sur un virus de la grippe selon la méthodologie de cette norme.

Ces informations doivent figurer explicitement sur l’étiquetage.En l’absence de référence à cette norme sont également recommandés les produits à base: d’alcool éthylique  (ou éthanol)

  • ou d’alcool propylique  (propane-1-ol ou n-propanol)
  • ou d’alcool isopropylique  (propane-2-ol ou isopropanol)

L’Anses alerte sur le risque de projections accidentelles et potentiellement graves.

« Plus d’une dizaine d’enfants ont dû être pris en charge dans différents services d’ophtalmologie français pour des lésions oculaires sévères avec difficulté de cicatrisation », alerte l’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses). « Au moins 2 d’entre eux ont nécessité une chirurgie sous anesthésie générale. »

Même si cet usage est largement proposé sans beaucoup de discernement, il est préférable que l’usage pour les enfants en soit mesuré et que le recours à un bon lavage des mains au savon de Marseille soit majoritairement conseillé.

Un livre « Nos futurs » pour l’après selon les objectifs des ODD de 2030

« Nos futurs » : le monde d’après dans un dialogue entre scientifiques et écrivains: une excellente initiative des éditions ActuSF.

Les thèmes ont été choisis parmi les 17 objectifs de développement durable, établis dans le cadre de l’agenda 2015-2030 de l’ONU. Un sondage, réalisé parmi 800 futurs lecteurs, a permis de réduire la liste des thèmes à 10. Ensuite, experts et auteurs ont travaillé ensemble autour des questions choisies, comme  » La lutte contre la faim « ,  » l’égalité entre les sexes « ,  » les énergies fiables, durables et modernes, à un coût abordable « ,  » Consommation et production responsables « ,  » la vie terrestre  » dans le contexte d’un réchauffement limité à 1,5°C (hypothèse que l’on sait désormais très optimiste).

 » Nos futurs  » Auteurs collectifs. Sous la direction de Aline Aurias, Roland Lehoucq, Daniel Suchet et Jérôme Vincent Éditions ActuSF Prix 19,90 euros

Le 22 août devient le jour du dépassement en 2020

Rappelons que ce jour correspond à la date où l’humanité a utilisé la quantité de ressources que la planète peut fournir, au delà nous vivons à crédit de celle ci.

Avec la crise sanitaire du coronavirus, le jour du dépassement de la Terre a reculé de trois semaines par rapport à 2019 (le 29 juillet), arrivant ainsi ce samedi 22 août en 2020. C’est l’ONG Global Footprint Network, qui chaque année calcule cette date.

Le calcul du jour du dépassement mondial est réalisé depuis le début des années 1970, aboutissant à une dette écologique cumulée « qui équivaut à 18 années terrestres », indique l’ONG. « En d’autres termes, il faudrait à la planète 18 ans de régénération pour inverser les dommages causés par la surexploitation des ressources naturelles, en supposant que cette surexploitation soit totalement réversible ».

La pandémie a notamment entraîné une forte baisse des émissions des gaz à effets de serre. Ces dernières devraient ainsi reculer de 8 % par rapport à l’an dernier, la plus grosse chute jamais observée dans l’histoire, selon l’Agence internationale de l’ Energie ( AIE). Les mesures sanitaires et le confinement ont notamment entraîné l’arrêt de nombreuses activités industrielles et une contraction du trafic aérien sans précédent (jusqu’à -98,3 % en mai par rapport à la même période de 2019). Le rapport de Global Footprint Network montre une réduction de 9,3 % de l’empreinte écologique mondiale par rapport à la même période l’année dernière. Les principaux moteurs étaient l’empreinte carbone (réduite de 14,5 % par rapport à 2019) et l’empreinte des produits forestiers (réduite de 8,4 % par rapport à 2019).

Cette brusque contraction risque cependant de ne pas être durable et il y a fort à parier que le Jour du Dépassement repasse en juillet en 2021. L’humanité utilise actuellement 60 % de ressources en plus que ce qui peut être renouvelé – ou autant que si nous vivions sur 1,6 Terre.

La transition écologique pourrait bénéficier d’un investissement de 30 milliards

Trente milliards d’euros devraient être investis dans la transition écologique dans le cadre du plan de relance national, a déclaré le ministre de l’économie Bruno Le Maire dans Le Journal du dimanche ce week end : « Avec la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, nous proposons de consacrer 30 milliards d’euros aux investissements dans la transition écologique, sur les 100 milliards prévus ».« Dans le cadre du plan de relance, nous allons créer un fonds de plusieurs centaines de millions d’euros pour réhabiliter des centaines d’hectares de friches industrielles, pour organiser une sorte de « recyclage urbain ». Cela permettra aux industriels et aux commerces, notamment, de s’y installer et cela changera la donne pour les villes qui se vident par le centre. »

Si la France présente un plan satisfaisant aux instances européennes, elle pourrait bénéficier de 13 Mds€ de subventions par an, en moyenne, de 2021 à 2023, soit 13 % du plan de relance de 100 Mds annoncé par le gouvernement conduit par Jean Castex.

le Premier ministre se dit « convaincu de l’urgence de ce combat » et table sur les acteurs des territoires et le local pour relayer « ce plan de relance sans précédent (qui) créera les conditions d’une croissance écologique, mais aussi des emplois qualifiés dès aujourd’hui et pour les jeunes qui entreront prochainement sur le marché du travail. L’action de la Convention citoyenne pour le climat, dont j’ai notamment reçu des représentants, sera prolongée par des mesures concrètes et ambitieuses ».

A été nommée secrétaire d’État à la biodiversité, la députée LREM Bérangère Abba. Elle appuiera donc la ministre Barbara Pompili sur un sujet majeur pour les prochains mois. Deux rendez-vous internationaux importants auront lieu en 2021 : le congrès mondial pour la nature en janvier à Marseille et la  COP 15 de la Convention internationale en mai en Chine. Elle prendra en charge une mission d’information sur la réhabilitation de l’étang de Berre, et présidera le groupe d’étude sur les parcs nationaux, parcs naturels régionaux et aires protégées. Cette expérience lui sera sans doute bien utile pour préparer la stratégie française en matière d’aires protégées.

Un écologue du CIRAD met en évidence les risques et raisons de la déforestation

La lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts tropicales, dont l’agriculture et l’élevage sont responsables, doit être menée tant au niveau local qu’international, au travers d’une coopération solidaire entre pays producteurs et pays importateurs, nous rapporte Claude Garcia écologue forestier du CIRAD.

La déforestation, la dégradation forestière causée par l’exploitation illégale des bois rend les écosystèmes forestiers plus vulnérables face aux risques d’incendies et au changement climatique. Cependant ce sont l’agriculture et l’élevage qui représentent la principale cause directe de disparition des forêts tropicales. En vingt ans, et notamment en Amérique latine, l’agriculture commerciale a dépassé l’agriculture de subsistance comme principal moteur de déforestation et n’oublions pas que nos modes de consommation ( en particulier notre recours exagéré à l’alimentation carnée) participent aux désastres des forets tropicales.

 L’exemple flagrant c’est l’ Amazonie brésilienne, où les chiffres de la déforestation repartent depuis peu à la hausse de manière inconsidérée. Et pourtant, le Brésil avait adopté une politique volontariste qui avait abouti à une baisse très significative de la déforestation de 80 % entre 2004 et 2012. Or nous sommes confrontés depuis le changement de gouvernant à l’inverse. Depuis le début de l’année 2020, 4.731 km² ont été déboisés, contre 4.701 km² de janvier à juillet 2019, une hausse de 34,5%., selon les données récoltées par satellite par l’Institut National de Recherche Spatiale (INPE). La forêt amazonienne s’étend sur 6 millions de km2 dont près de 4 millions au Brésil. Cette foret de par son importance  joue un rôle capital dans le cycle de l’eau au niveau du continent américain dans son ensemble.