Tous les articles par Jacqueline Collard

Les gaz lacrymogènes ne sont pas inoffensifs !

L’association Toxicochimie (ATC) à laquelle nous sommes associés a fait une analyse fine de l’utilisation de ces gaz souvent utilisés lors de rassemblements houleux et qui peuvent affectés toutes les personnes présentes.

Le Gaz lacrymogène CS a été longtemps présenté comme inoffensif pour la Santé. Son emploi a été justifié comme étant moins létal et entraînant moins de traumatismes que d’autres techniques de maintien de l’ordre. Le nombre d’études recommandant la prudence, une restriction, un contrôle, des formations ou des guides d’utilisation de ces gaz sont nombreuses et les scientifiques étudiant les gaz de combat comme le gaz CS se sont toujours inquiétés de leurs effets sur la Santé.

L’Augmentation du recours à ces armes chimiques dites « moins létales », dans des proportions de plus en plus importantes et sans règles d’utilisation bien encadrées juridiquement, entraîne une exposition à risque pour les personnels équipés de ces armes, les manifestants, et bien entendu la population habitant les quartiers exposés…

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Les bateaux de croisières ne sont plus les favoris

Cette année très particulière en raison de la crise sanitaire a connu l’arrêt pratiquement généralisé des croisières, mais faut-il s’en plaindre?

Nombreux sont ceux qui se sont émerveillé des vertus du confinement : respirer un air plus pur, entendre chanter les oiseaux… si la nécessaire reprise de l’activité économique risque de nous faire retourner rapidement à « l’avant confinement » et que bien peu d’entre nous aurons le choix quand à leur activité professionnelle, en revanche nous avons une grande responsabilité dans le choix de nos vacances… qui sont loin d’être anodine en terme de pollution, réflexion qui jusque là n’avait guère émergée.

Souvent ils nous est parlé des pollutions induites par le trafic aérien évoqué parmi les moyens de transports les moins écologiques , il est moins classique d’entendre parler du trafic maritime: or l’impact environnemental des bateaux de croisière est bien sûr important par la pollution des fonds sous-marins : jugeons en : 5000 tonnes de produits chimiques déversés… par jour et sans compter l’impact sur la qualité de l’air en effet le retrait d’un seul bateau de croisière en mer permettrait de réduire la pollution mondiale de l’équivalent d’1 million de voitures en moins dans le monde.! Cette pollution atmosphérique est telle que certaines villes portuaires comme les ports européens comme Marseille , Gênes, Barcelone , envisagent de refuser l’accès de leurs infrastructures à ces géants des mers, malgré l’impact économique.

Des composés perfluorés (PFOA) à bannir

Un règlement européen inscrit le PFOA dans la liste des polluants organiques (POP)persistants .

Les PFAS sont des composés fluorés hydrophobes et lipophobes couramment utilisés à des fins domestiques ou industrielles, par exemple en tant que :

  • Enduit antitache et imperméable pour les textiles et tapis.
  • Enduit résistant à l’huile pour les papiers et cartons aptes au contact alimentaire (emballage papier pour pâtisseries, emballages de restauration rapide, cornets à popcorn, etc)
  • Mousses anti-incendie, agents tensioactifs, revêtements pour sol ou encore formulation de certains insecticides.
  • L’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) et l’acide perfluorooctanoïque (FFOA), deux agents tensioactifs (per)fluoré, sont les plus connus des PFAS.
  • Ces composés sont des perturbateurs endocriniens et de nombreuses preuves supplémentaires montrent qu’ils représentent un danger pour la santé. En effet, les PFOA appartiennent au groupe CIRC 2B, il s’agit donc d’agents pouvant-être cancérogène .
  • C’est aux Etats-Unis, en 1938, qu’est découvert par hasard le polytétrafluoroéthylène, ou PTFE, un composé aux propriétés anti-adhérentes. Dès 1945, le PTFE devient le téflon, marque déposée par la société Du Pont de Nemours. Le PFOA a notamment servi à fabriquer un polymère que vous connaissez très bien: le Téflon.
  • En France, depuis quelques mois, on trouve des ustensiles antiadhésifs garnis de PTFE et garantis sans PFOA par des laboratoires indépendants.
  • En 2015, l’Anses notait que trois distributeurs et importateurs du PFOA avaient été identifiés dans le pays. Quarante et un secteurs sont potentiellement concernés par l’utilisation de PFOA, parmi lesquels la fabrication de tapis et moquettes, de papiers peints, de chaussures, de vernis, de détergents, d’appareils ménagers… La Chine continue de produire du PFOA.

Par un règlement, publié le 15 juin au Journal officiel de l’Union européenne, la Commission européenne a inscrit l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), ses sels et ses composés apparentés, en annexe I du règlement du 20 juin 2019 sur les polluants organiques persistants (POP). Longtemps utilisé dans la fabrication du téflon, et donc de nos poêles antiadhésives, cet acide susceptible de provoquer le cancer avait fait l’objet de recherches de l’ANSES sur les risques sanitaires d’alkyls per-et polyfluorés dés 2015.

https://www.anses.fr/fr/system/files/EAUX2015SA0105.pdf

La qualité de l’eau potable est accessible sur un site dédié

Alors que cette période est propice aux déplacements, et à des besoins en eau de boisson augmentés, il est intéressant de savoir comment est la qualité de l’eau produite au robinet. Celle ci est en France l’aliment le plus contrôlé, et fait l’objet d’un suivi sanitaire permanent, destiné à en garantir la sécurité sanitaire, depuis le captage dans le milieu naturel, jusqu’au robinet du consommateur.

En France, près de 33 500 captages sont utilisés pour l’alimentation en eau potable. 96% des captages prélèvent de l’eau dans les nappes souterraines. Beaucoup moins nombreux (environ 1 300), les captages d‘eaux superficielles (cours d’eau, lacs…)et représentent pourtant un tiers environ des volumes d’eau captés. La France compte plus de 25 300 unités de distribution d’eau potable ayant pour sigle UDI.

La quasi-totalité des eaux prélevées dans le milieu naturel subit un traitement, plus ou moins poussé, avant d’être distribuée à la population.Cependant certaines villes ont la chance de n’avoir aucun traitement comme l’agglomération de Grenoble: il est donc utile de se renseigner au  lieu de se précipiter sur des bouteilles plastique renfermant ce précieux breuvage indispensable pour chacun.

Les traitements dépendent de la qualité de l’eau brute : d’une simple désinfection pour les eaux souterraines bien protégées par leur profondeur et la nature géologique des terrains traversés, à des traitements plus poussés (prétraitements, coagulation, floculation, procédés d’affinage, désinfection) pour les eaux superficielles ou des eaux souterraines moins bien protégées.
Ces traitements visent un double objectif :

  • l’élimination des agents chimiques ou biologiques susceptibles de constituer un risque à court, moyen ou long terme pour la santé des consommateurs,
  • le maintien de la qualité de l’eau tout au long de son transport, jusqu’au robinet du consommateur.
  • L’ensemble des résultats des analyses réalisées dans le cadre du contrôle sanitaire de l’eau du robinet mis en œuvre par les ARS ( Agence régionale de Santé) est géré depuis 1994 dans la base de données nationale du Système d’Information en Santé-Environnement « SISE-Eaux d’alimentation » du Ministère chargé de la santé. Les données de la base « SISE-Eaux » sont fréquemment exploitées à différentes échelles géographiques et temporelles pour répondre aux besoins des ARS, du Ministère en charge de la santé, et aux demandes de leurs partenaires respectifs. En particulier, cette base alimente le portail national d’accès aux données sur les eaux souterraines (ADES) géré par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), ainsi que divers services du Système d’Information sur l’Eau (SIE, voir le site eaufrance.fr), dont les indicateurs relatifs aux services publics de l’eau et de l’assainissement (SISPEA).

Une des causes de la crise du CoronaSras2

Dans son rapport de 2016 le PNUE ciblait déjà « l’émergence de maladies zoonotiques comme souvent associé aux changements environnementaux » qui sont « habituellement le résultat d’activités humaines, de la modification de l’usage des sols et du changement climatique ».

Et donc le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), alertait déjà que 60% des maladies infectieuses humaines ont une  origine animale ( zoonoses).  Chiffre qui grimpe à 75% pour les maladies « émergentes »: Ebola, VIH, grippes aviaires et autres SRAS ou zika sans oublier les  tuberculose, rage, toxoplasmose, ou paludisme…..

En cause, la déforestation pour faire place à l’agriculture, l’élevage intensif dont les animaux peuvent servir de « pont » avec l’humain (notamment en développant des résistances aux antibiotiques couramment utilisés dans l’agriculture industrielle), l’urbanisation et la fragmentation des milieux, qui modifient l’équilibre entre les espèces. Sans compter le réchauffement climatique qui peut conduire certains animaux vecteurs de maladie à prospérer là où ils ne vivaient pas avant.« La rapidité de modification des espaces naturels ces 50 dernières années est sans précédent dans l’histoire humaine. Et le facteur direct le plus important de ce changement est le changement d’affectation des terres »

Les actions humaines créant l’occasion pour les microbes , les virus de s’approcher des populations humaines », comme l’explique  Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l’IPBES, (le panel des experts de l’ONU sur la biodiversité). D’ailleurs selon l’IPBES celle ci considère que les zoonoses font 700 000 morts chaque année, ainsi la pandémie que nous vivons n’est pas une exception.

Mais surtout la tendance ne devrait pas s’infléchir, prévient Anne Larigauderie, car les modifications d’usage des terres, « combinées aux augmentations en matière d’échanges commerciaux et de voyages », devraient faire augmenter la fréquence des pandémies à l’avenir, sans compter les échanges internationaux d’animaux et des hommes qui facilitent et amplifient la dissémination des zoonoses.