Tous les articles par Jacqueline Collard

Les maires de nombreuses grandes villes demandent un moratoire sur le déploiement de la 5G

Face à l’absence d’évaluations sanitaires sur la 5G, les experts sont divisés. Les plus prudents réclament un moratoire, afin de donner du temps à la recherche scientifique. Mais de nombreux maires de grandes villes leur emboitent  le pas, responsables qu’ils sont, de la  santé de leurs concitoyens.

Pour tenter d’apaiser les craintes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié le 27 janvier dernier un rapport visant à évaluer les risques pour la santé. Un document de 74 pages qui détaille les études existantes et conclut à « un manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels liés à l’exposition aux fréquences autour de 3,5 GHz une des  bandes de fréquence qui sera utiliser par la 5G  ». L’agence insiste sur « la nécessité de disposer des données décrivant les technologies développées et leurs installations afin de caractériser les niveaux d’exposition associés et d’évaluer les éventuels effets sanitaires. »

C’était sans compter la prise de conscience de nombreux  maires comme ceux de  de Lyon, Villeurbanne et Grenoble, Strasbourg, Bordeaux, Tours, Marseille, Poitiers , Besançon, et  en Isère, les maires de Champagnier, de Saint-Egrève et Champ-sur-Drac, les maires de Le Poet Laval et Saint-Germain-au-Mont-d’or dans le Rhône et le maire de Châteldon dans le Puy-de-Dôme tout comme le sénateur de l’Isère, Guillaume Gontard, , tous  font partie des quelques 70 signataires d’une pétition demandant un moratoire sur la 5G, ce dimanche 13 septembre. Ils ajoutent demander la « tenue d’un débat démocratique décentralisé sur la 5G et sur les usages numériques ».

Le plan Ecophyto II revient en piste

L’Office français de la biodiversité (OFB) et les ministères en charge de l’agriculture et de l’écologie lancent un nouvel appel à projets national dans le cadre du plan Ecophyto 2. Il  viserait  à une réduction de 25 % de l’usage des produits phytopharmaceutiques en 2020 puis de 50 % en 2025. Le plan prévoit aussi d’accompagner 30 000 exploitations dans leur transition vers l’agro-écologie.

A France Stratégie, Alice Gremillet et Julien Fosse ont  identifié vingt-trois cahiers des charges ou référentiels se revendiquant des grands principes de l’agroécologie, publics et privés, certains bénéficiant de soutiens financiers publics, d’autres non. Les auteurs ont calculé, pour chacun, « un score d’exigence environnementale », c’est-à-dire un indicateur tenant compte de la réduction d’utilisation d’engrais et de pesticides, et de l’importance des pratiques favorables à la préservation de la biodiversité, des sols et des ressources en eau. Ils préconisent la  nécessité de renforcer la reconnaissance par le consommateur de cette qualité de production pour permettre un consentement à payer rémunérant justement l’agriculteur ; c’est le cas des référentiels HVE (certification Haute Valeur environnementale ) .

Fin 2018, 7,5 % de la surface agricole utile française et environ 41 600 exploitations agricoles nationales (soit 9,5 % du total) étaient cultivées en bio. La permaculture et trois référentiels privés (Demeter, Nature et Progrès et Bio Cohérence) ajoutent des contraintes supplémentaires aux exigences de l’AB. La (HVE) tombe aussi dans cette première famille et concerne 5 399 exploitations au 1er janvier 2020. Or il est désormais acquis que les exploitations agroécologiques, l’AB en particulier, sont en général plus rentables que les exploitations conventionnelles, alors que leurs exigences environnementales sont élevées. En effet  les exploitations bio réalisent des économies sur les charges en intrants (engrais, produits phytosanitaires) et que les prix des produits bio peuvent être  plus élevés par leur qualité. À quoi s’ajoutent des prix moins volatils et une plus grande diversité de productions, assurant dans leur ensemble des rendements plus stables sur le temps long, tout en préservant les sols.

Une université belge nous transmet une étude sur les modes de mobilité et leurs caractères plus ou moins polluants

C’est l’ université belge de langue néerlandaise établie à Hasselt, dont nous avons retenu l’analyse, qui nous semble intéressante dans le contexte de modifications de nos comportements, face à la pollution des villes  C’est ainsi qu’ ils ont équipés un groupe de personnes, d’un système de mesure portatif, pendant une semaine lors de tous leurs déplacements.

En ce qui concerne les GES c’est l’avion qui reste  le mode de transport le plus émetteur de CO2 par kilomètre et par passager transporté. Un aller-retour Paris/Barcelone en avion émet 45 fois plus de gaz à effet de serre que le même trajet en TGV. En dessous de 800 km, il est vivement conseillé de remplacer l’avion par le train.Mais  c’est la Suisse, qui est championne européenne de la part des déplacements en train, puisque ce pays dépense autant pour le ferroviaire que pour le routier , ce qui est bien loin le cas en France.

Mais tout dépend aussi de la distance et de  l’itinéraire choisi pour le déplacement. La quantité finale de pollution inspirée dépend aussi du rythme respiratoire et du temps passé en voiture, à pied ou à vélo. Si la « dose » (ou pollution par minute) inspirée était mesurée, elle serait deux fois plus élevée pour les personnes « actives » (cyclistes, coureurs) que pour les personnes « passives » (conducteurs automobiles ou passagers). Cela provient du fait que les cyclistes ont une fréquence respiratoire plus grande. Il est donc conseillé de se déplacer à vélo ou à pied dans les rues avec peu de trafic. Les concentrations les plus hautes ont été mesurées pour les conducteurs et les passagers automobilistes et les bus.

Cette étude a aussi démontré que quand les personnes qui se déplaçaient, étaient exposés à entre 2 à 5 fois plus de pollution que celles qui restaient chez elles.

https://www.irceline.be/fr/documentation/faq/qui-est-le-plus-impacte-par-la-pollution-atmospherique-le-coureur-le-cycliste-le-conducteur-automobile-le-passager-dans-le-bus-et-pourquoi

Atmo AURA nous présente un bilan de la qualité de l’air et témoigne de la volonté de changement des transalpins

La crise sanitaire et économique que nous traversons depuis mars a profondément accéléré la prise de conscience de l’opinion publique sur les imbrications entre notre santé et la dégradation de notre environnement. Avant le confinement, la pollution de l’air constituait déjà une préoccupation environnementale forte pour les français, que la pandémie actuelle accentue.

Au cours du dernier trimestre 2019, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes a effectué avec l’institut BVA une enquête d’opinion auprès des habitants de la Région. Ce sondage, réalisé avec le soutien financier de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a permis de mettre à jour les perceptions et attentes du grand public en matière de qualité de l’air. En Auvergne-Rhône-Alpes, 8 habitants sur 10 se disent inquiets de la qualité de l’air qu’ils respirent. Une inquiétude qui progresse de 5 points par rapport à la précédente étude réalisée en 2013. Pour autant, 64% des auverhônalpins sont convaincus que leurs actions individuelles peuvent changer la donne. Des résultats qui vont dans le sens d’une aspiration forte des français à la transition écologique récemment exprimée dans les urnes et portée par les propositions de la convention citoyenne sur le climat. Mobilité, chauffage, consommation, pratiques de jardinage…  il est urgent d’inclure pleinement les enjeux de qualité de l’air dans les politiques locales et territoriales pour accompagner ces changements.

La qualité de l’air s’améliore effectivement depuis 10 ans sur les paramètres réglementés, preuve que la combinaison des efforts individuels et des politiques publiques porte ses fruits. Si le territoire régional respecte depuis trois années consécutives les seuils fixés par la réglementation pour les particules inhalables (PM10), 21 000 habitants ont encore été exposés à des valeurs supérieures à la réglementation en dioxyde d’azote (NO2) et 40 % du territoire est en difficulté l’été sur les niveaux d’ozone en 2019 (valeur cible).

Respecter les seuils réglementaires est une étape importante, les différentes condamnations reçues par la France, de l’Union Européenne en octobre 2019 et en juillet 2020 ou de la part du Conseil d’Etat en 2017 puis juillet 2020 sont là pour nous le rappeler. Mais il ne faut pas oublier la visée à long terme qui est le respect des normes sanitaires de l’OMS notamment pour les particules traversant la barrière respiratoire pour être véhiculées par le sang (PM2,5 notamment) et anticiper les pollutions émergentes (non encore réglementées).

L’heure n’est plus au débat mais à l’action. Le sondage récent, réalisé avant même la crise sanitaire, montre que 64 % des auverhônalpins sont convaincus que leur comportement individuel peut avoir un impact local sur la qualité de l’air. Et plus de 8 habitants sur 10 sont prêts à modifier leurs habitudes et leurs comportements pour améliorer la qualité de l’air. Cette volonté est encore plus marquée chez les jeunes (15-17 ans) et chez les personnes estimant que la qualité de l’air se dégrade.

Aller plus loin sur le sujet :

Une mission d’information de l’Assemblée nationale s’étonne du bilan des actions de groupe en Environnement

Le bilan des actions de groupe est décevant en France et même nul en matière environnementale, constate une mission d’information de l’Assemblée nationale. Celle-ci préconise une réforme à l’occasion de la transposition de la future directive européenne.

L’action de groupe a été créée dans le domaine de la consommation en 2014 avec l’objectif d’offrir une voie de recours collectif efficace aux consommateurs et de favoriser le pouvoir d’achat. Elle a été élargie aux litiges relatifs aux produits de santé début 2016, puis à l’environnement, à la protection des données personnelles et aux discriminations au travail en novembre 2016, et, enfin, à la location immobilière en 2018.

L’action de groupe « environnement » peut être engagée, en application de l’article L. 142-3-1 du Code de l’environnement, exclusivement par les associations de protection de l’environnement agréées – qui sont qu’une quarantaine en France.  Le Code de l’environnement prévoit que les associations puissent agir pour des faits portant sur un préjudice direct ou indirect « constituant une infraction aux dispositions législatives relatives à la protection de la nature et de l’environnement, à l’amélioration du cadre de vie, à la protection de l’eau, de l’air, des sols, des sites et paysages, à l’urbanisme, à la pêche maritime ou ayant pour objet la lutte contre les pollutions et les nuisances, la sûreté nucléaire et la radioprotection, les pratiques commerciales et les publicités trompeuses ou de nature à induire en erreur quand ces pratiques et publicités comportent des indications environnementales ».

Avant d’introduire une action de groupe « environnement », l’association doit mettre en demeure le défendeur à l’encontre duquel elle envisage d’agir. L’action de groupe ne pourra, par la suite, être introduite que quatre mois à compter de la réception de la mise en demeure par le défendeur, sous peine d’irrecevabilité. La loi de modernisation de la justice du XXIe siècle prévoit aussi la possibilité pour les associations de participer à une médiation afin d’obtenir la réparation des préjudices individuels.