Tous les articles par Jacqueline Collard

La Covid 19 comment appréhender les chiffres?

Avant la rentrée, le gouvernement s’inquiète d’une « recrudescence incontestable de l’épidémie ». Celle-ci peut être appréhendée avec une certaine prudence.

En cette fin d’été le plus évident, est que le nombre de nouveaux cas positifs ( tests positifs) au SARS-CoV-2, repart à la hausse, selon la direction générale de la santé:  selon le communiqué des autorités et repris dans les médias,  5 429 nouveaux cas mercredi 26 août, 6 111 nouveaux cas jeudi 27 août. Mais rappelons qu’en début de l’épidémie, la France faisait des tests uniquement sur les cas graves. Les nombreux malades légers ou asymptomatiques n’étaient donc pas identifiés et l’on peut considérer qu’à ce moment là , moins d’un cas de Covid-19 sur dix était comptabilisé pendant cette période. Ce n’était pas forcément le cas dans certains  pays voisins comme en Allemagne. D’ailleurs selon le CDC la comptabilisation des cas

Après le déconfinement, en mai, la stratégie a changé : il s’agit désormais de « tester, tracer, isoler », en augmentant fortement le nombre de dépistages. Or, plus on teste, plus on a des chances de trouver des porteurs du virus. Avec 90 000 tests par jour à la fin août, contre seulement 5 000 à la mi-mars, les chances d’identifier des personnes contaminées sont aujourd’hui plus grandes. Et cette évolution empêche de comparer l’intensité de la circulation actuelle du virus avec celle du printemps.  Mais cette évolution empêche de comparer l’intensité de la circulation actuelle du virus avec celle du printemps.

Il existe un décalage logique entre la hausse du nombre de cas détectés et celle du nombre de personnes hospitalisées, ou mortes, en raison des délais d’incubation (cinq à sept jours) puis d’aggravation de la maladie (sept à dix jours). « Il y a en moyenne environ trois à quatre semaines entre la contamination et le décès », explique Mircea Sofonea : quatorze jours entre la contamination et l’hospitalisation, puis huit à seize jours avant l’éventuelle mort, « selon la prise en charge ou le profil des patients ».

Pour Ségolène Aymé, directrice de recherche émérite à l’Inserm, la clé de compréhension de la situation actuelle est là : « Il n’y a pas à chercher des explications compliquées à ce décalage entre les courbes. Le virus circule sans doute à un niveau élevé, mais la dynamique est aujourd’hui chez les plus jeunes : c’est pour ça qu’il y a relativement peu de cas graves. Les personnes les plus à risques, notamment les plus âgées, se protègent mieux. »

Le nombre de cas confirmés de Covid-19 augmente régulièrement depuis le milieu de l’été, mais le bilan humain reste relativement stable. Rien ne permet, pour autant, de prévoir la fin de l’épidémie.Ainsi le 22 aout assurait » il n’y a pas de signe majeur de crise, pour l’instant il n’y a pas de rebond », assurait ainsi l’épidémiologiste Laurent Toubiana, chercheur à l’Inserm,

Les institutions notent que des comorbidités sont renseignées dans 66% des certificats de décès mentionnant le Covid-19. L’hypertension artérielle est indiquée dans 25% des cas et les pathologies cardiaques dans 34%. « Les patients qui ont une comorbidité telles que le diabète, l’hypertension ou l’obésité ont un risque plus élevé de tomber gravement malade et de mourir du Covid ».Sur l’ensemble de ces certificats de décès, seules 2,8% des personnes décédées ne présentaient pas de comorbidité (et étaient âgées de moins de 65 ans).

Après étude des certificats de décès qui lui sont transmis depuis le début de l’épidémie, le CDC* dresse le constat suivant : « Pour 6% des décès, le Covid-19 était la seule cause mentionnée

L’augmentation très nette des tests pratiqués a logiquement augmenté la courbe des nouvelles informations sur les contaminations quotidiennes et modifié le profil des malades repérés.

Si le virus parvient à davantage circuler chez les personnes à risques et dans les tranches d’âge les plus élevées à la faveur de la rentrée, il est très probable que le nombre d’hospitalisations et de décès augmente aussi avec un tel décalage. Une inertie qui, pour de nombreux observateurs, altère la perception du danger par le grand public et complique le pilotage de la crise sanitaire.

*Plus d’informations sur le site du CDC international : center for disease Control and prevention

https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/symptoms-testing/symptoms.html

https://www.cdc.gov/nchs/nvss/vsrr/covid_weekly/index.htm?fbclid=IwAR3e-4DJ416HrO7-Rvno39Bu7tsODLNW3IrY_ZcIpKrjVGJSsOVAqBdjzlk

L’utilisation du gel hydroalcoolique doit être révisé dans certains cas

Nous entendons, depuis des mois la recommandation d’utiliser le gel hydroalcoolique, encore faut-il l’utiliser correctement : se frictionner les mains avec un gel ou une solution hydroalcoolique  au moins vingt secondes, y compris entre les doigts.

Il ne faut pas oublier qu’avant tout un lavage régulier au savon, doit être préalable et recommandé pour les enfants particulièrement.

Revenons au gel: utilisons le bon produit, capable d’éliminer virus et bactéries. « Le gel doit contenir de 60 % à 70 % d’alcool pour être efficace et présenter la norme EN 1500,L’Agence nationale du médicament recommande également la norme NF EN 14476″. Il est de ce fait recommandé d’examiner de prés la composition totale de ces solutions qui nous sont proposées, car de nombreux ingrédients peuvent être ajoutés sans réelle nécessité.

Le gel ne doit pas être rincé, et les versions contenant parfum ou huiles essentielles sont à éviter, car potentiellement allergisantes.

Enfin, les lingettes sont peu efficaces. Et le gel n’est pas fait pour désinfecter les objets, où il dépose le film poisseux de l’émollient.

Des failles révélées par la DGCCRF pour des produits de consommation courante

A  été publié  fin juillet le bilan annuel de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Origine des réclamations

  • Messages électroniques : 32 120 (50 %)
  • Téléphone : 18 374 (28 %)
  • Courrier : 11 420 (18 %)
  • Dialogue avec les particuliers : 2 693 consommateurs reçus dans les services d’accueil (4 %)

Au total, sur l’année 2018, la DGCCRF a enregistré 64 607 réclamations de consommateurs.

Ce chiffre est en baisse de 9 % par rapport à celui de 2017. Cette baisse de plus de 6 700 plaintes en 2018 s’inscrit dans la tendance constatée depuis 10 ans. Les secteurs dans lesquels le nombre de plaintes des consommateurs est en plus forte baisse sont : la communication et le téléphone (- 2 936 plaintes), les produits non alimentaires (- 2 264 plaintes) et l’immobilier, le logement, et le BTP (- 1 543 plaintes).

 Plusieurs irrégularités ont été de ce fait soulignées: comme dans le commerce en ligne, avec des articles de bricolages, des jouets, des produits alimentaires de qualité et les produits reconditionnés en particulier dans le domaine de l’électronique.

71% des jouets (peluches, déguisements et jouets premier âge) vendus sur des plateformes en ligne ne sont pas conformes et 23% sont jugés dangereux selon le test opéré sur 150 produits. Une non-conformité a aussi été observée pour 77% des produits de construction vendus en ligne.

la DGCCRF pointe l’absence d’informations liées aux garanties légales et commerciales visant les articles de bricolage. 58% des établissements contrôlés (grandes surfaces de bricolage, magasins spécialisés, grandes et moyennes surfaces alimentaires, sites de vente en ligne et commerces de produits d’occasion) ne proposaient aucune information ou une information incomplète et/ou très peu visible.

Une utilisation excessive, voire illicite, de allégations environnementales a aussi été observée pour les produits du secteur chimique. Le taux de non-conformité est de 57% pour les biocides, détergents, aérosols, colles, et produits à base d’huiles essentielles.

Lancée en début d’année a été conçue, une expérimentation dans 3 régions (Centre Val de Loire, Auvergne-Rhône Alpes et Occitanie), la plateforme SignalConso, qui permet à tout consommateur d’alerter en quelques clics sur un manquement, une erreur ou une fraude observée dans un magasin, celle-ci affiche un premier bilan plutôt positif.

Rapport d’activité 2018 de la DGCCRF – 25/03/2019 [PDF; 48 pages; 1,55 Mo]

 

Les conséquences de la crise sanitaire menacent un grand nombre d’associations

30.000 associations menacées de disparition à cause du Covid-19 : « Soutenez les ! »

Entre difficultés financières et perte d’adhérents, les associations, fragilisées par la crise du coronavirus, s’attendent à une rentrée très difficile. Au micro d’Europe 1, Frédérique Pfrunder, déléguée générale du Mouvement associatif, en appelle donc au soutien du gouvernement et de la population.

Les acteurs du monde associatif tirent la sonnette d’alarme. Très fragilisées par le confinement et la crise sanitaire provoquée par la crise sanitaire, les associations doivent affronter une rentrée difficile,  entre difficultés financières et de la baisse du nombre d’adhérents.

Le Mouvement associatif estime ainsi que 30.000 structures sont menacées de disparition.« Le tissu associatif a été très touché par la crise », confirme-t-elle, rappelant que les associations sont avant tout « des lieux de lien social et de développement d’activités ». Or, la crise a eu des impacts « sur le fonctionnement général, l’implication possible des adhérents et des bénévoles, et des impacts financiers qui font que de nombreuses structures associatives se retrouvent dans la difficulté, certaines n’excluant pas le dépôt de bilan, et un certain nombre d’autres n’étant pas certaines de pouvoir maintenir leurs effectifs salariés quand elles en ont ». Plus globalement, « beaucoup d’associations s’interrogent sur la façon dont elles vont pouvoir reprendre et poursuivre leurs activités en cette rentrée »,et nous en faisons partie!

Les bioplastiques sont-ils si bio ? Zero Waste explique

L’association  partenaire Zero Waste  France fait le point sur les appellations utilisées pour ces plastiques opportunément qualifiés de “bio” ou de “végétal” et sur leur signification exacte.

Le terme “bioplastique” ne dispose pas à ce jour de définition normée. Il peut donc désigner des matières aux caractéristiques bien différentes : certaines tiennent à la composition de ces plastiques, qui peuvent être fabriqués à partir de matières dites “biosourcées” (des matières issues de la biomasse, considérées comme renouvelables par opposition aux matières fossiles). D’autres caractéristiques tiennent au devenir de ces déchets, qui peuvent être qualifiés de “biodégradables” ou “compostables”. La composition et le devenir du plastique sont deux caractéristiques indépendantes l’une de l’autre,. Autrement dit, un plastique biosourcé ne sera pas nécessairement plus facilement biodégradable, et inversement. Tout dépendra de la structure chimique du matériau

Le terme biodégradable désigne l’aptitude d’un produit à se décomposer et à être effectivement “bio-assimilé” par l’environnement sous l’action de micro-organismes et de facteurs tels que l’humidité, la chaleur ou la présence d’eau. Cependant, l’usage du terme “biodégradable” sur un produit ne dit rien de la vitesse de cette dégradation, ni des conditions particulières, pas toujours réunies, dans lesquelles telle ou telle matière pourra effectivement se “bio”-dégrader. Ainsi, il ne signifie en aucun cas que le produit peut être jeté dans la nature sans conséquences. Fuyez donc plutôt ce terme, qui est souvent surtout la marque d’une démarche marketing de la part de l’entreprise. La loi anti-gaspillage du 10 février 2020 prévoit d’ailleurs d’interdire l’apposition du terme “biodégradable” sur un produit ou un emballage au même titre que l’expression “respectueux de l’environnement”, tout aussi floue !

Le terme biosourcé se rapporte à une autre catégorie de bioplastiques, qui traite cette fois de la composition de la matière et non du devenir du déchet produit. “Biosourcé” signifie que la matière a été en partie ou complètement fabriquée à partir de ressources issues de la biomasse (résidus de cultures agricoles, canne à sucre, pomme de terre…). Cette caractéristique ne présume en rien du devenir du déchet en fin de vie, qui pourra très bien ne pas être biodégradable.

Ainsi la vigilance est de mise sur les alternatives “bio”, “végétales” ou “dégradables” aux plastiques conventionnels. La solution à la pollution plastique se situe bien sûr avant tout du côté de la réduction de notre consommation et du développement d’alternatives réutilisables aux produits et emballages à usage unique. Les bioplastiques sont à ce titre bien loin de constituer une solution “miracle”.