Tous les articles par Jacqueline Collard

Le phosphore pourrait manquer à la croissance des végétaux

Une équipe  de recherche internationale alerte que la quantité de phosphore, minéral indispensable à la constitution et la croissance des végétaux, diminue dans la plupart des sols agricoles cultivés dans le monde.

Le phosphore est  un minéral absorbé par les racines des végétaux lorsqu’il est sous la forme d’ions phosphates souvent apportés par  les eaux contenues dans le sol, il est nécessaire à la croissance de la plante, et joue un rôle dans le cycle énergétique des cellules végétales. 50 % de cette diminution serait attribuable à l’érosion et au ruissellement. « L’eau qui tombe lors des précipitations finit par ruisseler sur les surfaces agricoles et emporte avec elle une partie du sol qui contient du phosphore. Ce phosphore est alors perdu pour le champ en question  » explique l’un des chercheurs français: Bruno Ringeval, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) de Bordeaux, et co-auteur de l’étude.

L’une des explications serait  le travail de labour trop important, avec des machines toujours plus performantes,  fragilisant la vie des sols, d’autant que fréquemment certains sols restent nus après les récoltes:  ce qui renforce l’érosion.

 Nature communications : https://www.nature.com/articles/s41467-020-18326-7

Laurence Tubiana témoigne de son inquiétude à propos de la Convention climat

La coprésidente du comité de gouvernance de la convention citoyenne pour le climat s’inquiète de voir plusieurs propositions des « 150 », comme le moratoire sur la 5G et l’écotaxe sur le kérosène, balayées par l’exécutif. Laurence Tubiana s’inquiète de ces nombreux reculs, qui s’accumulent beaucoup trop selon elle.

Le chef d’État avait pourtant promis fin juin, dans les jardins de l’Elysée,  face aux 150 citoyens de la convention pour le climat réunis face à lui, qu’il s’engageait à reprendre 146des propositions.

 Et ce alors qu’un rapport publié, publié  ce 6 octobre le Haut Conseil pour le Climat (HCC) appelle le gouvernement à s’attaquer aux émissions carbone produites par nos importations et propose la création d’un « score carbone ». La présidente , la climatologue Corinne Le Quéré, rappelle que l’empreinte carbone française, si elle diminue, baisse peu, à un rythme largement insuffisant pour rester dans les clous de l’accord de Paris. La faute à la croissance continue des émissions de nos importations, dont il recommande au gouvernement de s’attaquer au plus vite.

L’empreinte carbone moyenne d’un Français – soit la quantité de gaz à effet de serre qu’il émet chaque année – est estimée à 11,5 tonnes de CO2. Or, pour limiter le réchauffement climatique à une hausse de + 1,5 degré, comme nous l’enjoint l’accord de Paris, cette empreinte carbone devra être réduite de 80 % en 2050. Soit approcher les 2 tonnes…Nous en sommes bien loin et que fait-on?

Les parlementaires reviennent sur l’utilisation des néonicotinoïdes

L’Assemblée nationale se penche ce lundi 5 octobre sur le projet de loi controversé permettant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes pour préserver la filière betteraves, en dépit de la ferme opposition des pro-environnement.

Avec ce projet de loi permettant le recours temporaire et encadré à des insecticides néfastes pour les abeilles, le gouvernement revient sur un fondamental de  la transition écologique. Il  justifie cette  exception par la sauvegarde de la  filière betteravière qui emploie 46 000 personnes dont 25 000 agriculteurs.

La  raison en serait  la prolifération d’un puceron vert vecteur de la maladie de  » la jaunisse  » qui affaiblit les plantes dans de nombreuses régions, les betteraves issues de semences non enrobées d’insecticide en seraient atteintes. La réintroduction de semences enrobées avec des néonicotinoïdes devrait  permettre de protéger les rendements sucriers: ressource agricole importante en France sachant cependant que ce type de pesticide a été interdit en 2018.

Les députés ont cependant précisé que les dérogations permises visaient explicitement et seulement les betteraves sucrières. Le gouvernement l’avait promis mais ne voulait pas l’inscrire dans le texte par crainte d’une censure du Conseil constitutionnel.

Un reportage sur l’effet des écrans sur ARTE : Génération écrans, génération malades ?

Sur Arte un reportage le samedi 3 octobre, « Génération écrans, générations malade ? » explore le thème de la surexposition aux écrans et des  contenus en ligne.

 Sont mises en évidence les addictions, auxquelles sont soumis en particulier les jeunes générations, enclins à une surutilisation des écrans: notamment ceux des tablettes et smartphones, souvent  pointés du doigt car ils  inquiètent particulièrement les parents. Les effets collatéraux : ces écrans impactent le sommeil, et entrainent des problèmes d’attention et de stress.

Aucune étude n’a pourtant pu être menée sur le long terme sur ces surutilisations , à l’échelle d’une génération par exemple, et encore moins avant que tous ces produits ne soient mis sur le marché, comme le déplore d’ailleurs une spécialiste.

Ce reportage  détaille comme l’industrie du numérique  travaille à capter l’attention et le temps des internautes, à les rendre accro aux notifications, aux like, aux smileys et autres commentaires en multipliant les astuces de leurs interfaces sans jamais se poser de question. Avec ce constat choc que seules deux industries appellent leurs clients des “users » (utilisateurs) : celle de la drogue et celle de l’informatique.

Des molécules perturbateurs endocriniens retrouvées dans l’eau en bouteilles

Martin Wagner et son collègue, Jorg Oehlmann, de l’Université Goethe de Francfort, en collaboration avec une équipe de chercheurs de l’Institut Fédéral Allemand d’Hydrologie, ont étudié 18 eaux en bouteille à la recherche de la présence de perturbateurs endocriniens. Selon les rapports, le DEPH* a été clairement identifié dans ces eaux testées comme le coupable le plus constant et évident avec une activité anti-oestrogénique. De plus c’est 24 520 produits chimiques qui ont été retrouvés  présents dans les eaux testées, ceci en utilisant des analyses biologiques avec des spectromètres de masse à haute résolution.

Le résumé publié de l’étude** démontre que 13 des 18 échantillons d’eau embouteillée testés ont présenté une activité anti-oestrogénique « significative », tandis que 16 des 18 échantillons inhibent les récepteurs androgènes du corps .

En attendant, les consommateurs conscients peuvent éviter les emballages plastique à chaque fois que possible et utiliser simplement à la place des récipients en verre ou en acier inox pour éviter ces risques inconnus.

* di(2-ethylhexyl) fumarate ou DEHF:le DEHF, un produit chimique utilisé pour rendre les bouteilles en plastique plus souples.

**https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0072472