Tous les articles par Jacqueline Collard

Les crises s’entrelacent : crise écologique, sociale, humanitaire et climatique

Selon les estimations de l’Institute for Economics and Peace (l’Institut pour l’économie et la paix-IEP), c’est plus d’un milliard le nombre de personnes déplacées d’ici 2050, au niveau mondial, à cause des changements environnementaux mais aussi des conflits politiques et des troubles civils.

C’est dire l’urgence à agir et à stabiliser des situations car ce sont bien sur les habitants des pays les plus pauvres, qui sont majoritairement concernés par ces migrations en lien avec des phènoménes naturels et climatiques récurrents, entrainant sécheresse, manque d’eau et donc de nourriture, ou inondations, montée de l’océan , ouragans et cyclones et souvent perdition de leurs habitats ravagés.

Ainsi plus  d’un milliard de personnes vivent dans 31 pays « dont la résilience est probablement trop faible pour contrer l’impact des événements climatiques qui frapperont d’ici 2050, ce qui contribuera à accroitre les  déplacements massifs de la population et donc une immigration forcée ».
Et cette étude pointe que 141 pays  seront exposés à une menace écologique d’ici 2050 : tout particulièrement l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord qui seront les régions qui devront affronter « le plus grand nombre de menaces écologiques », prévient l’IEP.

Pour la journée nationale de l’air de ce 16 septembre, rendons visible le rapport de l’AEE

Nous revenons sur le rapport de l’AEE  rendu public en ce début septembre et en amont de la journée nationale de l’air qui aura lieu le 16 septembre avec de nombreux évènements en France.

La pollution atmosphérique et sonore, les conséquences du changement climatique, notamment les vagues de chaleur et l’exposition à des produits chimiques dangereux sont à l’origine de problèmes de santé en Europe. Selon une importante étude sur la santé et l’environnement que vient de publier l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), la mauvaise qualité des environnements contribue à 13 % des décès avec une part importante de la charge de morbidité en Europe qui continue d’être imputée à la pollution environnementale résultant de l’activité humaine.«La COVID-19 a été un énième signal d’alarme, nous faisant prendre pleinement conscience de la relation entre nos écosystèmes et notre santé ainsi que de la nécessité de faire face à la réalité: notre façon de vivre, de consommer et de produire est préjudiciable au climat et impacte négativement notre santé »

«Il existe un lien évident entre l’état de l’environnement et la santé de notre population. Chacun doit comprendre qu’en prenant soin de notre planète, nous ne sauvons pas seulement les écosystèmes, mais aussi des vies, et plus particulièrement celles des plus vulnérables. L’Union européenne s’emploie à mettre cette approche à exécution et, au travers de la nouvelle stratégie en faveur de la biodiversité, du plan d’action en faveur de l’économie circulaire et d’autres initiatives à venir, nous sommes en bonne voie pour bâtir une Europe plus résiliente et plus saine pour les citoyens européens et par-delà nos frontières», a déclaré Virginijus Sinkevičius, commissaire à l’environnement, aux océans et à la pêche. Les gens sont constamment exposés à de multiples risques, notamment à la pollution de l’air et de l’eau, à la pollution sonore, ou encore aux produits chimiques, lesquels se combinent et, dans certains cas, agissent de concert pour nuire à la santé.

La pollution atmosphérique demeure la principale menace environnementale pour la santé en Europe, avec plus de 400 000 décès prématurés dus à la pollution atmosphérique chaque année au sein de l’UE et on estime que  pour la France c’est entre  48.000 et 76.000 personnes qui en décèdent chaque année. La pollution sonore arrive en deuxième position, contribuant à 12 000 décès prématurés, suivie des conséquences du changement climatique, et plus particulièrement les vagues de chaleur.

Le rapport souligne qu’il convient d’adopter une approche intégrée des politiques de l’environnement et de la santé pour faire face aux risques environnementaux, protéger les plus vulnérables et profiter pleinement des bienfaits de la nature en matière de santé et de bien-être.Une nature saine est un mécanisme fondamental pour garantir la santé publique, réduire les maladies et favoriser la bonne santé et le bien-être.

Au sein de l’UE, le pacte vert pour l’Europe représente un changement d’orientation essentiel dans l’agenda politique européen et définit une stratégie durable et inclusive visant à améliorer la santé et la qualité de vie des citoyens, à prendre soin de la nature et à ne laisser personne de côté.

https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/s-attaquer-aux-problemes-de santé

 

 

Calculer son empreinte carbone

La transition écologique nous impose de diminuer notre impact sur la planète, que nous préconisons , c’est pourquoi nous devons agir sur les leviers les plus importants et à la portée de tous : Alimentation, transport, logement, etc…

D’abord reprécisons ce que l’on appelle l’’empreinte carbone, ce sont nos émissions de gaz à effets de serre soient celles qui sont  directes (liées à la voiture ou au chauffage par exemple), mais aussi celles générées lors de la fabrication (où qu’ils sont produits) et le transport des produits (de l’endroit qu’ils viennent) que nous consommons.

Il  faut connaître en amont certains ordres de grandeur : l’empreinte carbone des Français s’élevait à 11,2 tonnes par habitant en 2018, selon le  Commissariat général au développement durable  (CGDD). Or, il faudrait atteindre environ 2 tonnes par habitant en moyenne d’ici à 2050 pour respecter l’accord de Paris sur le climat. Il s’agit de diviser d’au moins par six ses émissions ! Selon toujours les données du CGDD – qui datent cependant de 2012 –, 27 % de l’empreinte carbone moyenne provient du logement, 27 % également des transports, 20 % des biens et services personnels (équipements, habillement, loisirs, etc.), 16 % de l’alimentation ( tout particulièrement avec l’élevage et l’agriculture intensive) et 9 % des services publics (santé, éducation, etc.). Commençons dés maintenant  la chasse au CO2!

 Des applications ont été crées pour permettre à chacun de le calculer avec  le simulateur Ecolab de l’Agence de la transition écologique (Ademe) ou sur le site Micmac des associations Avenir climatique et Taca.

Les maires de nombreuses grandes villes demandent un moratoire sur le déploiement de la 5G

Face à l’absence d’évaluations sanitaires sur la 5G, les experts sont divisés. Les plus prudents réclament un moratoire, afin de donner du temps à la recherche scientifique. Mais de nombreux maires de grandes villes leur emboitent  le pas, responsables qu’ils sont, de la  santé de leurs concitoyens.

Pour tenter d’apaiser les craintes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié le 27 janvier dernier un rapport visant à évaluer les risques pour la santé. Un document de 74 pages qui détaille les études existantes et conclut à « un manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels liés à l’exposition aux fréquences autour de 3,5 GHz une des  bandes de fréquence qui sera utiliser par la 5G  ». L’agence insiste sur « la nécessité de disposer des données décrivant les technologies développées et leurs installations afin de caractériser les niveaux d’exposition associés et d’évaluer les éventuels effets sanitaires. »

C’était sans compter la prise de conscience de nombreux  maires comme ceux de  de Lyon, Villeurbanne et Grenoble, Strasbourg, Bordeaux, Tours, Marseille, Poitiers , Besançon, et  en Isère, les maires de Champagnier, de Saint-Egrève et Champ-sur-Drac, les maires de Le Poet Laval et Saint-Germain-au-Mont-d’or dans le Rhône et le maire de Châteldon dans le Puy-de-Dôme tout comme le sénateur de l’Isère, Guillaume Gontard, , tous  font partie des quelques 70 signataires d’une pétition demandant un moratoire sur la 5G, ce dimanche 13 septembre. Ils ajoutent demander la « tenue d’un débat démocratique décentralisé sur la 5G et sur les usages numériques ».

Le plan Ecophyto II revient en piste

L’Office français de la biodiversité (OFB) et les ministères en charge de l’agriculture et de l’écologie lancent un nouvel appel à projets national dans le cadre du plan Ecophyto 2. Il  viserait  à une réduction de 25 % de l’usage des produits phytopharmaceutiques en 2020 puis de 50 % en 2025. Le plan prévoit aussi d’accompagner 30 000 exploitations dans leur transition vers l’agro-écologie.

A France Stratégie, Alice Gremillet et Julien Fosse ont  identifié vingt-trois cahiers des charges ou référentiels se revendiquant des grands principes de l’agroécologie, publics et privés, certains bénéficiant de soutiens financiers publics, d’autres non. Les auteurs ont calculé, pour chacun, « un score d’exigence environnementale », c’est-à-dire un indicateur tenant compte de la réduction d’utilisation d’engrais et de pesticides, et de l’importance des pratiques favorables à la préservation de la biodiversité, des sols et des ressources en eau. Ils préconisent la  nécessité de renforcer la reconnaissance par le consommateur de cette qualité de production pour permettre un consentement à payer rémunérant justement l’agriculteur ; c’est le cas des référentiels HVE (certification Haute Valeur environnementale ) .

Fin 2018, 7,5 % de la surface agricole utile française et environ 41 600 exploitations agricoles nationales (soit 9,5 % du total) étaient cultivées en bio. La permaculture et trois référentiels privés (Demeter, Nature et Progrès et Bio Cohérence) ajoutent des contraintes supplémentaires aux exigences de l’AB. La (HVE) tombe aussi dans cette première famille et concerne 5 399 exploitations au 1er janvier 2020. Or il est désormais acquis que les exploitations agroécologiques, l’AB en particulier, sont en général plus rentables que les exploitations conventionnelles, alors que leurs exigences environnementales sont élevées. En effet  les exploitations bio réalisent des économies sur les charges en intrants (engrais, produits phytosanitaires) et que les prix des produits bio peuvent être  plus élevés par leur qualité. À quoi s’ajoutent des prix moins volatils et une plus grande diversité de productions, assurant dans leur ensemble des rendements plus stables sur le temps long, tout en préservant les sols.