Tous les articles par Jacqueline Collard

Le traité de non prolifération des armes nucléaires (TIAN) ratifié en cette fin octobre

Le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), adopté aux Nations unies le 7 juillet 2017, vient de franchir, ce 24 octobre 2020, une nouvelle étape permettant son entrée en vigueur le 22 janvier 2021. Désormais, selon le droit international, les armes nucléaires sont illégales. Samedi 24 octobre, le Honduras a en effet été le cinquantième État à ratifier ce texte, le seuil exigé pour qu’il puisse entrer en vigueur trois mois plus tard.

Le 24 octobre, grâce à l’incorporation du Honduras, le nombre de 50 pays qui ont ratifié le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN) promu en 2017 par les Nations Unies a été atteint. Dans trois mois, le TIAN entrera en vigueur selon les dispositions de l’article 15.1 du traité, au niveau international lors d’un événement au siège des Nations Unies à New York.

  • 50 pays (11 % de la population mondiale) ont déclaré les armes nucléaires illégales.
  • Les armes nucléaires seront interdites tout comme les armes chimiques et biologiques.
  • Les Nations Unies activeront le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires en janvier 2021.

Ensuite, le TIAN continuera sur la voie d’une interdiction totale des armes nucléaires. Ces 50 pays seront rejoints par les 34 qui ont déjà signé le TIAN et attendent sa ratification ainsi que par les 38 autres qui ont travaillé et soutenu sa création à l’ONU. Il est possible que des tensions apparaissent dans les pays restants en raison de la pression exercée par les puissances nucléaires pour faire taire la volonté du peuple, mais dans tous les cas, ce sont les citoyens qui devront élever la voix et faire pression sur nos gouvernements pour qu’ils se joignent à ce processus contre les armes nucléaires. Nous devons faire en sorte  que les  citoyens exigent de se joindre à la dynamique de préservation de la paix afin de ne pas favoriser un désastre. La France, en refusant catégoriquement le TIAN, est à contre-courant de l’histoire.

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, très favorable à une interdiction des armes nucléaires, a aussi déclaré que la ratification du TIAN par un 50ème État représentait « l’aboutissement d’un mouvement mondial visant à attirer l’attention sur les conséquences humanitaires catastrophiques de toute utilisation d’armes nucléaires ». Le TIAN se veut également complémentaire du Traité de Non-prolifération (TNP) de 1968 et a pour objectif de combler une lacune juridique du TNP qui n’interdit pas expressément les armes nucléaires, même s’il déclare leur utilisation contraire au droit international. En effet, le TNP ne proscrit pas complètement le développement, le transfert, la possession et l’utilisation de ces armes. De plus, il ne limite pas les États dotés sur leur politique de dissuasion, la circulation d’informations scientifiques entre les puissances nucléaires, et la production de matière fissile.

À l’échelle française, en plus de la mobilisation des associations pour le désarmement nucléaire, une trentaine de villes françaises, dont Paris, Lyon et Grenoble, soutiennent l’interdiction des armes nucléaires. Il est grand temps que le gouvernement français actuel, prenant la suite de ses prédécesseurs autant dominateurs et bellicistes, abandonne sa doctrine de dissuasion nucléaire et d’oppression des peuples pour agir positivement lors des prochains débats de la Conférence d’examen quinquennale du TNP qui se tiendra en 2021 pour donner un nouvel élan aux discussions internationales sur les traités de désarmement nucléaire. Et prendre l’initiative d’un désarmement nucléaire unilatéral.

Le grand protagoniste de cette réalisation a été la Campagne Internationale pour l’Abolition des Armes Nucléaires (ICAN), lauréate du prix Nobel de la paix en 2017, qui a souligné dans son compte-rendu l’importance de l’événement, avec l’entrée en vigueur du Traité à partir du 22 janvier 2021.

Sous l’impulsion de ces actions et de nombreuses autres à venir, nous renforçons l’annonce faite le 2 octobre dernier de la réalisation de la 3ème Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence en 2024.

Le nouveau plan santé environnement (2020-2024) (PNSE4) mis en consultation

Le gouvernement vient de lancer la consultation publique du 26 octobre au 8 décembre sur le quatrième plan santé-environnement, qui se décline en 4 objectifs et 19 actions. Le futur plan dont nous vous présentons les principaux enjeux doit être finalisé pour la fin 2020.

Les français ont de plus en plus d’attentes sur les questions de santé environnement. Ils souhaitent notamment être mieux informés sur les risques qui les entourent. Au nom du principe de précaution, les citoyens souhaitent également que les risques émergents sur leur environnement et sur leur santé puissent être évalués et anticipés.

Par ailleurs, le contexte de la crise sanitaire de la Covid-19 a renforcé les interrogations sur notre rapport au vivant. Les interactions fortes entre santé humaine, santé animale et santé de l’environnement sont mises en évidence. Ainsi, les comportements humains, par leur impact sur la biodiversité ou le changement climatique, pèsent lourdement dans l’origine des infections virales zoonotiques émergentes. Cette crise a également exacerbé les inégalités territoriales en matière de santé environnement.

Ces enjeux sont au cœur du 4ème Plan national santé environnement (PNSE4), qui a vocation à proposer une approche intégrée « Un monde, une santé » (« One health »).

4 axes structurent le PNSE4

  • Axe 1 : S’informer, se former et informer sur l’état de mon environnement et les bons gestes à adopter
  • Axe 2 : Réduire les expositions environnementales affectant notre santé
  • Axe 3 : Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires
  • Axe 4 : Mieux connaître les expositions et les effets de l’environnement sur la santé des populations
  • Les territoires, acteurs de la Santé Environnement
  • https://territoire-environnement-sante.fr/presentation

Pour découvrir toutes les mesures, rendez-vous sur la plateforme de consultation :

Rétrospective sur les intempéries mortelles des Alpes-Maritimes

L’arrière-pays niçois a été en partie ravagé par des pluies torrentielles au début du mois d’octobre. Un épisode méditerranéen loin d’être isolé, avait été précédé d’épisodes douloureux, le mois précédent dans le Gard.

Les précipitations intenses survenues dans ces 2 cas sont qualifiées d’« épisodes méditerranéens ». Ce sont des phénomènes météorologiques orageux particulièrement violents, propres à la Méditerranée. Selon Météo-France, il s’en produit entre trois et six fois par an, avec une fréquence plus élevée en automne, au moment où la mer est la plus chaude. On parle d’épisode méditerranéen à partir de 200 mm de pluie. « L’équivalent de plusieurs mois de précipitations tombe alors en seulement quelques heures ou quelques jours », précise Météo-France. Dans les Alpes maritimes  il est tombé 500,2 mm de pluie en vingt-quatre heures sur le secteur de Saint-Martin-Vésubie, alors que dans la Gard c’était 500 mm dans un temps record.

Les côtes françaises et italiennes sont habituellement les plus exposées aux épisodes méditerranéens, notamment l’Aude, le Gard, le Var et l’Hérault en France. Ces départements ont connu à plusieurs reprises des inondations dévastatrices. Selon des simulations climatiques régionales, l’intensité des épisodes méditerranéens va augmenter, jusqu’à 20 % localement, à chaque degré de réchauffement. Une étude parue dans la revue Climate Dynamics estiment que l’augmentation en intensité des pluies torrentielles autour de la Méditerranée est « significative » (de l’ordre de 22 %) sur la période allant de 1961 à 2015. Des analyses à une échelle plus fine devraient être disponibles en 2021-2022.

La forte densité humaine amplifie les conséquences des inondations, avec une urbanisation galopante auprès des cours d’eau ou des zones littorales. Au-delà du coût humain des crues les plus violentes, les inondations ont aussi un coût financier non négligeable. De plus, les infrastructures publiques, souvent durement touchées (routes, ponts, bâtiments publics) ne sont pas indemnisées, car l’État est son propre assureur.

Atténuation et adaptation, maîtres mots pour réduire les effets du réchauffement climatique

Le changement climatique impacte déjà notre environnement depuis longtemps sans que réellement la prise de conscience soit à la hauteur des enjeux. Désormais les circonstances nous obligent à constater notamment  une augmentation des températures, une augmentation de la fréquence de certains évènements météorologiques extrêmes comme les vagues de chaleur, inondations, tempêtes, ouragans et des modifications de la phénologie et de la distribution de la flore et de la faune.

A coté d’autres problématiques environnementales, le changement climatique est identifié comme l’un des plus grands risques pour la santé publique partout dans le monde. Le changement climatique est le principal responsable du doublement des catastrophes naturelles dans le monde en vingt ans, a indiqué le  12 octobre, l’ONU, signalant que les désastres naturels ont tué plus de 1,2 million de personnes depuis 2000. Les impacts sur la santé sont de plus en plus évidents : émergence ou réémergence de maladies infectieuses, augmentation en fréquence et en intensité des évènements météorologiques extrêmes, interaction avec la pollution de l’air, feux de forets, modification des ressources naturelles…. Ces dernières années ont connu une nette augmentation de canicules, entraînant en France aussi, une mortalité accrue.

La prévention de ces impacts sanitaires s’appuie sur l’adaptation et l’atténuation. L’adaptation consiste à mettre en place des actions pour réduire les impacts déjà observables ; comme ceux cités précédemment.

L’atténuation consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter le réchauffement à venir et de protéger les générations futures. L’atténuation permet également d’agir dès maintenant sur des déterminants importants de la santé, comme par exemple la pollution de l’air : enjeu qui est fléché depuis des années et qui fait l’objet de sanctions de la Communauté européenne, c’est dire combien il est urgent d’agir.

Combattre les agents infectieux : le problème actuel

Les bactéries sont des formes de vie autonomes, des cellules qui peuvent vivre de manière indépendante, sans avoir besoin d’un organisme hôte. Si elles sont, par certains côtés, similaires à nos cellules, elles en diffèrent également par de nombreuses caractéristiques.

Les antibiotiques, comme la pénicilline, empêchent les bactéries de fabriquer du peptidoglycane (une paroi cellulaire rigide) et donc  peuvent inhiber la multiplication des bactéries sans nuire aux cellules des êtres humains qui consomment ces médicaments. On parle de toxicité sélective, ainsi de nombreux antibiotiques ont permis de traiter avec succès une grande variété d’infections d’origine bactérienne.

Cependant, si les antibiotiques fonctionnent contre les bactéries, ils ne sont pas efficaces contre les virus. Pour éliminer ces derniers, il faut des antiviraux. Depuis que la pandémie de Covid-19 s’est installée, les chercheurs  s’efforcent de trouver un antiviral qui fonctionne pour lutter contre le coronavirus SARS-CoV-2 à l’origine de cette nouvelle  maladie.

Contrairement aux bactéries, les virus ne peuvent pas se répliquer de manière indépendante : ils ont besoin pour cela d’une cellule hôte, qui peut être un cellule humaine. Le problème est que si un tel médicament cible un processus de réplication de ces virus, il s’avère également important pour la cellule hôte et donc il est probable qu’il soit également toxique pour les cellules humaines.