Tous les articles par Jacqueline Collard

Les parlementaires reviennent sur l’utilisation des néonicotinoïdes

L’Assemblée nationale se penche ce lundi 5 octobre sur le projet de loi controversé permettant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes pour préserver la filière betteraves, en dépit de la ferme opposition des pro-environnement.

Avec ce projet de loi permettant le recours temporaire et encadré à des insecticides néfastes pour les abeilles, le gouvernement revient sur un fondamental de  la transition écologique. Il  justifie cette  exception par la sauvegarde de la  filière betteravière qui emploie 46 000 personnes dont 25 000 agriculteurs.

La  raison en serait  la prolifération d’un puceron vert vecteur de la maladie de  » la jaunisse  » qui affaiblit les plantes dans de nombreuses régions, les betteraves issues de semences non enrobées d’insecticide en seraient atteintes. La réintroduction de semences enrobées avec des néonicotinoïdes devrait  permettre de protéger les rendements sucriers: ressource agricole importante en France sachant cependant que ce type de pesticide a été interdit en 2018.

Les députés ont cependant précisé que les dérogations permises visaient explicitement et seulement les betteraves sucrières. Le gouvernement l’avait promis mais ne voulait pas l’inscrire dans le texte par crainte d’une censure du Conseil constitutionnel.

Un reportage sur l’effet des écrans sur ARTE : Génération écrans, génération malades ?

Sur Arte un reportage le samedi 3 octobre, « Génération écrans, générations malade ? » explore le thème de la surexposition aux écrans et des  contenus en ligne.

 Sont mises en évidence les addictions, auxquelles sont soumis en particulier les jeunes générations, enclins à une surutilisation des écrans: notamment ceux des tablettes et smartphones, souvent  pointés du doigt car ils  inquiètent particulièrement les parents. Les effets collatéraux : ces écrans impactent le sommeil, et entrainent des problèmes d’attention et de stress.

Aucune étude n’a pourtant pu être menée sur le long terme sur ces surutilisations , à l’échelle d’une génération par exemple, et encore moins avant que tous ces produits ne soient mis sur le marché, comme le déplore d’ailleurs une spécialiste.

Ce reportage  détaille comme l’industrie du numérique  travaille à capter l’attention et le temps des internautes, à les rendre accro aux notifications, aux like, aux smileys et autres commentaires en multipliant les astuces de leurs interfaces sans jamais se poser de question. Avec ce constat choc que seules deux industries appellent leurs clients des “users » (utilisateurs) : celle de la drogue et celle de l’informatique.

Des molécules perturbateurs endocriniens retrouvées dans l’eau en bouteilles

Martin Wagner et son collègue, Jorg Oehlmann, de l’Université Goethe de Francfort, en collaboration avec une équipe de chercheurs de l’Institut Fédéral Allemand d’Hydrologie, ont étudié 18 eaux en bouteille à la recherche de la présence de perturbateurs endocriniens. Selon les rapports, le DEPH* a été clairement identifié dans ces eaux testées comme le coupable le plus constant et évident avec une activité anti-oestrogénique. De plus c’est 24 520 produits chimiques qui ont été retrouvés  présents dans les eaux testées, ceci en utilisant des analyses biologiques avec des spectromètres de masse à haute résolution.

Le résumé publié de l’étude** démontre que 13 des 18 échantillons d’eau embouteillée testés ont présenté une activité anti-oestrogénique « significative », tandis que 16 des 18 échantillons inhibent les récepteurs androgènes du corps .

En attendant, les consommateurs conscients peuvent éviter les emballages plastique à chaque fois que possible et utiliser simplement à la place des récipients en verre ou en acier inox pour éviter ces risques inconnus.

* di(2-ethylhexyl) fumarate ou DEHF:le DEHF, un produit chimique utilisé pour rendre les bouteilles en plastique plus souples.

**https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0072472

Boris Cyrulnik a rendu son rapport sur les 1000 jours

La commission présidée par  Boris Cyrulnik Pédopsychiatre , initiée en 2019, composée de  sage-femmes, de médecins, de psychologues ou encore de spécialistes de la petite enfance,  a listé une série de changements essentiels pour le bien-être des jeunes enfants.

Ces 1000 premiers jours ont été fixés entre le 4e mois de grossesse et le deuxième anniversaire de l’enfant: ce qui correspond à une période cruciale du développement du système nerveux humain où celui-ci se prépare progressivement à la parole et à des relations verbales plus complexes. C’est une période où le bébé grandit de deux centimètres par mois, la taille de son cerveau est multipliée par cinq et les connexions neuronales s’y établissent à la fréquence de deux cent mille par minute.

Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et des familles, a reçu les conclusions des experts et annoncé que certains points pourraient figurer dans le projet de loi du financement de la sécurité sociale pour l’année 2021.Cette initiative est la première en son genre dans l’histoire des réflexions gouvernementales à propos de la petite enfance. C’est un vrai renversement de paradigme car traditionnellement, notre société établissait le début du développement de la psychologie d’un enfant le jour de sa naissance.

 Les recommandations sont les suivantes:

 -La création d’un parcours des 1000 jours, qui comprendrait un accompagnement personnalisé commençant dès l’entretien du 4ème mois, se poursuivant en maternité et jusqu’au domicile, et qui se renforcerait en cas de fragilités (handicaps, troubles psychiques ou fragilités sociales),

-La généralisation de l’entretien prénatal précoce, qui ne concerne aujourd’hui que 28% des grossesses,

-L’augmentation des moyens des maternités et des PMI, afin que chacune des 500 maternités sur le territoire bénéficie d’un lien étroit et quotidien avec la PMI pour mieux accompagner les parents,

-L’allongement du congé paternité,qui serait une première étape d’une réforme ambitieuse du congé parental, dans l’intérêt du développement de l’enfant, mais également pour lutter contre la solitude et l’isolement des mamans,

-La généralisation et l’harmonisation du projet éducatif de l’accueil des enfants avant 3 ans…

En savoir plus :

pdf Tout comprendre sur les 1000 premiers jours Téléchargement (2 Mo)
pdf Questions/réponses : les 1000 premiers jours Téléchargement (117.8 ko)

Des informations chiffrées sur les capacités hospitalières

La direction statistique des ministères sociaux (Drees), parle de réorganiser l’offre de soins en raison des contraintes de personnel empêchant de maintenir les lits et ainsi voir disparaitre des lits hospitaliers.

Tandis que la population française vieillit et que l’espérance de vie stagne en France, nous allons reprendre les chiffres transmis par la DREES pour examiner les tendances ?

Selon cette institution, les 3.005 établissements hospitaliers publics et privés ont réduit leur capacité d’accueil de 3.408 lits en un an. Ainsi la baisse de 69.000 lits d’hospitalisation complète entre 2003 et 2017 a été établie ». Cette baisse d’ensemble, poursuit -elle, « doit être nuancée », car elle concerne en effet surtout « les hospitalisations de ‘court séjour’ (-30 000 lits) et de ‘long séjour’ (-48 000 lits).

Un peu plus de 3.400 lits d’hospitalisation complète ont été fermés en 2019 dans les Établissements de santé  qui ont créé, dans le même temps, 1.500 places d’hospitalisation partielle, selon une étude du ministère de la Santé publiée mardi. Les 3.005 établissements publics et privés disposaient très exactement de 392.262 lits d’hospitalisation complète, soit 3.408 de moins pour 2019,ce qui a réduit les capacités de 0,9%.

A l’inverse, le « virage ambulatoire » a poursuivi sa course: 1.499 places « de jour » ont été ouvertes, soit une hausse de 1,9% portant leur nombre total à 78.790. L’hospitalisation à domicile a même enregistré un bond de 5,5%, avec 19.100 patients, « pouvant être pris en charge simultanément sur le territoire ». « Aujourd’hui, on observe un quasi consensus pour dire qu’il faut développer l’ambulatoire dans nos établissements, c’est l’avenir du système de santé », assure Jérémie Sécher, président du Syndicat des managers publics de santé (SMPS).

A l’hôpital  la tendance va vers les unités de soins et de réadaptation dans les unités de soins de suite et de réadaptation, où l’on note une augmentation du nombre de lits de 14 000. Selon le Ministère « Les hôpitaux doivent alors se recentrer sur leur mission première – les soins et non l’hébergement »,  ce qui induit « des hospitalisations plus adaptées, des durées de séjours plus conformes aux besoins des patients et une offre de soins plus graduée ».