Tous les articles par Jacqueline Collard

Le CESE adopte un avis sur « L’hôpital au service du droit à la santé »

Avant même la crise consécutive à la covid-19, la situation des hôpitaux était à l’origine des nombreuses pétitions qui ont conduit le CESE ( Conseil économique et social et environnemental) à se saisir du sujet. La préparation de ce projet d’avis s’est faite en lien avec les citoyens, prenant en compte à la fois de nombreuses pétitions et les résultats d’une consultation citoyenne dédiée.

Ces contributions dénonçaient les fermetures de lits, de services et d’établissements, déploraient l’insuffisance des moyens des hôpitaux et la dégradation des conditions de travail, tout en montrant un attachement très fort à notre système de soins et de santé.

A partir de ces échanges , le CESE formule 17 préconisations organisées en 3 axes :
  • RÉTABLIR UN FONCTIONNEMENT DE L’HÔPITAL ADAPTÉ AUX BESOINS:Après des années sans autre stratégie que celle des économies budgétaires, l’hôpital doit disposer d’un financement et d’un fonctionnement à la hauteur de ce qu’on lui demande
  • MIEUX INTÉGRER L’HÔPITAL DANS LES TERRITOIRES ET REFONDER LA GOUVERNANCE EN SANTÉ:Cela implique la réalisation préalable d’un diagnostic partagé des besoins locaux de santé et des réponses qu’il faut leur donner et dans l’attente, un moratoire sur les fermetures de lits
  • L’HÔPITAL DANS LE SYSTÈME DE SOIN : MIEUX ORGANISER LES INTERFACES:mettre fin aux ruptures dans les parcours, en organisant plus efficacement les interfaces entre l’hôpital et les autres acteurs de la prise en charge médicale, médico-sociale et sociale.

Il s’agit d’un problème structurel, que les décisions prises dans le cadre du Ségur de la santé n’ont pas réglé, puisque le gouvernement a réussi à introduire malgré la crise, de programmer des économies dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021

Une analyse de la sociologue Dominique Méda constate que la crise sanitaire a mis en lumière le principal problème de notre système de santé : son incapacité à réduire les inégalités sociales face à la maladie.« Il est nécessaire d’investir massivement dans la prévention, parent pauvre de la politique de santé »

L’ANSM mise en examen à propos de la dépakine

L’Agence nationale de sécurité du médicament doit répondre d’un défaut d’information de l’utilisation de ce médicament ( indication: antiépileptique et troubles bipolaires, commercialisé depuis 1967 ) envers les femmes enceintes quant aux risques connus pour la santé du fœtus.

L’ANSM affirme prendre « toute la mesure de la souffrance des victimes et œuvre depuis plusieurs années afin de limiter l’exposition au valproate des femmes en âge d’avoir des enfants ». Elle « répondra à toute interrogation de la justice afin d’apporter sa pleine et entière contribution à la manifestation de la vérité ».

L’enquête avait été ouverte en 2016 auprès du tribunal judiciaire de Paris, à la suite d’une procédure à l’initiative de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac), représentant 4 000 personnes dont la moitié des enfants malades, et qui s’appuyait sur quatorze cas de mères ayant reçu de la Dépakine lors de leur grossesse. Cette molécule aurait un risque élevé de malformations congénitales sur le fœtus si elle est prise par une femme enceinte. Le nombre d’enfants handicapés à cause du valproate de sodium est estimé entre 15 000 et 30 000, selon les études.

Cette mise en examen « ne me surprend pas, c’est dans la droite ligne de la condamnation de l’Etat par le tribunal administratif de Montreuil » a réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Marine Martin, présidente de l’Apesac. Cette condamnation, prononcée en juillet, avait vu l’Etat sommé d’indemniser plusieurs familles d’enfants lourdement handicapés.

Une nouvelle étude remet en cause l’évaluation des pesticides

Communiqué de presse adressé par les signataires suite à l’étude ci après :

Des ONG dénoncent la présence de toxiques cachés dans des pesticides et remettent en cause leurs autorisations de mise sur le marché.

À l’occasion de la publication d’une étude (1) révélant la présence de métaux lourds et de HAP(2) dans des herbicides, nos associations remettent en cause la légalité de l’évaluation et de l’homologation des pesticides. Elles ne se situent pas sur le terrain de l’analyse des risques sanitaires, mais sur le terrain réglementaire. Car pour apprécier correctement ces risques, la réglementation européenne reconnait la nécessité d’une évaluation portant sur la composition complète.

Le Professeur Gilles-Eric Séralini vient de publier, avec Gérald Jungers, une nouvelle étude (1) dans la revue Food and Chemical Toxicology . Les scientifiques ont analysé 14 formulations d’herbicides sans glyphosate par spectrométrie de masse. Les résultats de ces analyses montrent la présence fréquente de substances très dangereuses… qui ne sont pas indiquées sur l’étiquette des produits! Des métaux lourds et des métalloïdes comme l’Arsenic, le Cuivre, le Plomb, le Nickel.

Des hydrocarbures polycycliques aromatiques ont aussi été détectés dans 12 d’entre eux ; certains sont des cancérogènes reconnus par le CIRC (3) comme le benzo(A)pyrene.

L’étude conclut que « la formulation complète est employée sur le terrain, et pas seulement le principe actif déclaré qui à ce jour est étudié seul à des fins de toxicité à long terme. Les travaux futurs sur la toxicité des pesticides pour les évaluations réglementaires devraient inclure l’étude des formulations commerciales complètes. »

C’est aussi ce que préconisaient en 2017, des scientifiques de renom international (4). Ils indiquaient que « la liste complète de ces produits chimiques, connus collectivement sous le nom d’adjuvants ou de coformulants, est traitée comme un secret commercial par les fabricants »… et que « les données disponibles sur les dangers présentés par les différents mélanges restent limitées ».

La publication du Pr SERALINI interroge donc une fois de plus sur la façon dont les pesticides sont évalués et autorisés en Europe et en France. Un arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) du 1er octobre 2019 indique pourtant que les industriels ont la charge de prouver l’innocuité de leurs produits, que l’ensemble des principes actifs doivent être déclarés et analysés tant pour leur effet isolé que pour leurs effets mélangés entre eux.

Les associations signataires remettent en cause la légalité de l’évaluation des pesticides analysés, des substances toxiques présentes n’étant pas déclarées sur les étiquettes des produits concernés. Elles vont maintenant se tourner vers leurs conseils pour évaluer plus précisément la situation et décider ensuite des éventuelles actions juridiques à lancer.

  1. rapport d’étude : Toxic compounds in herbicides without glyphosate Gilles-EricSeralini ; Gerald Jungers; Food   and Chemical Toxicology
  2. Volume 146, December 2020, 111770
  1. Hydrocarbure Aromatique Polycyclique
  2. Centre International de Recherche sur le Cancer
  3. Is it time to reassess current safety standards for glyphosate-based herbicides ? Laura N.Vandenberg, Bruce Blumberg, Michael N. Antoniou, Charles M. Benbrook, Lynn Carroll, Theo Colborn, Lorne G. Everett, Michael Hansen, Philip J. Landrigan, Bruce P. Lanphear, Robin Mesnage, Frederick S. vom Saal, Wade V. Welshons, John Peterson Myers. Journal of Epidemiology & Community Health 71(6):jech-2016-208463 March 2017

ASSOCIATIONS ET COLLECTIFS CITOYENS SIGNATAIRES

Agir pour l’environnement

Alternatiba Rouen

Alerte médecins pesticides – AMLP

Bio Cohérence

Campagne Glyphosate

Conseil Nationale de la Nouvelle Résistance – CNNR

Collectif stop monsanto Bayer

Combat Monsanto

Confédération Paysanne

Consommateurs Pas Cobayes

Générations Futures

i-boycott

Intelligence Verte

Le jeune engagé

Nature et Progrès

Partagez c’est sympa

Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable – REFEDD

Santé Environnement Auvergne Rhône Alpes – SERA

Un plus bio

ZEA

CONTACT PRESSE :

Francois Veillerette (Directeur Générations Futures) : 06 81 64 65 58 fvgf@protonmail.com

Dominique Masset (Co-Président Campagne Glyphosate France) 06 10 94 66 82 dommayou@protonmail.com

Philippe Piard (représentant Nature & Progrès) : 06 74 15 76 25 les-vents-sauvages@riseup.net

Pierre Michel Perinaud (président de l’AMLP – Alerte Médecins Pesticides) 06 31 23 66 72 pierremichelperinaud@protonmail.com

Kit de communication sur les violences faites aux femmes

Campagne de sensibilisation visant à rappeler les dispositifs opérationnels pour protéger les femmes victimes de violences

 Le confinement mis en place par le Gouvernement depuis le 30 octobre 2020 pour endiguer la pandémie de Covid-19 constitue un facteur aggravant pour les femmes et leurs enfants victimes de violences. À la suite de ses échanges avec les associations des droits des femmes sur les dispositifs de protection en cette période de crise sanitaire, Élisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, a demandé la création d’un kit de communication afin de rappeler les dispositifs en vigueur durant le confinement pour lutter contre les violences intrafamiliales.

Découvrez le kit communication : ici

Rappel des dispositifs d’alerte et de secours :

Si elles se sentent en danger, les femmes peuvent quitter leur domicile avec leurs enfants à tout moment, et ce sans devoir disposer d’une attestation de déplacement. Les policiers et les gendarmes ont été sensibilisés et formés à ces situations d’urgence.

En cas d’urgence et de danger immédiat :

  • Appeler le 17
  • Utiliser le 114 par SMS

Pour un conseil, une orientation ou signaler un fait de violences :

  • Appeler le 39 19: numéro gratuit et anonyme fonctionnant du lundi au vendredi de 9h à 22h, ainsi que les samedis, dimanches et jours fériés de 9h à 18h
  • Signaler votre situation sur Internet via la plateforme dédiée fonctionnant tous les jours sans exception, 24h/24 avec un tchat non traçable : GOUV.FR
  • La plateforme téléphonique est également accessible aux femmes en situation de handicap, du lundi au vendredi de 8h30 à 19h, via l’application Roger Voice ou sur le site solidaritefemmes.org
  • Utiliser le tchat fr de l’association « En avant toutes » à destination des jeunes femmes et des personnes LGBT+
  • Télécharger l’application App-Elles qui permet d’alerter jusqu’à trois contacts de confiance (app-elles.fr) et qui cartographie l’ensemble des structures de prise en charge des femmes victimes de violences pendant le confinement

En plus de ces outils, le dispositif « alerte pharmacie » de signalement des violences conjugales dans les pharmacies, mis en place lors du premier confinement, a été pérennisé.

Par ailleurs, les 106 centres d’information des droits des femmes et des familles maintiennent leur permanence à destination des victimes de violences. Retrouvez la liste ici

Le PNSE 4 met l’accent sur la nécessaire formation de soignants en santé environnement

Déjà objectivée dans le précédent PNSE3 et la 2ème stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, la formation des professionnels de santé aux risques et enjeux environnementaux est une action de santé publique prioritaire. « Mieux former et sensibiliser tous les professionnels de santé médicaux et paramédicaux » fait partie des 19 actions qui articulent le PNSE4 (4ème Plan national de santé environnementale) publié le 22 octobre dernier.

Le PNSE4 porte l’ambition de permettre à chacun de nos concitoyens d’être acteur de son environnement et de sa santé, c’est-à-dire de mieux comprendre et mieux connaître les risques auxquels il est exposé afin de mieux agir au quotidien, par des actions concrètes et immédiates, pour réduire son exposition.

Ce plan sera construit autour de 4 axes :

  • Mieux connaître les expositions et les effets de l’environnement sur la santé des populations,
  • Informer, communiquer et former les professionnels et les citoyens,
  • Réduire les expositions environnementales affectant notre santé,
  • Démultiplier les actions concrètes menées dans les territoires.

Quelques points saillants :

L’environnement est un déterminant majeur de santé.

Dans un contexte écologique et sanitaire complexe, une approche systémique et interprofessionnelle est indispensable

Être formé pour sensibiliser et prévenir

Savoir pour pouvoir

Être formé pour maitriser le risque environnemental

Former à tous les niveaux (référentiel socle)

Un objectif : « Prévenir et agir plutôt que guérir et subir »

 

Le PNSE4 fait l’objet d’une consultation publique du 26 octobre au 9 décembre 2020.

Pour y contribuer, rendez-vous sur : http://www.consultation-plan-santeenvironnement.developpement-durable.gouv.fr