Tous les articles par Jacqueline Collard

Les enchères de la 5 G aboutissent sans les études préalables de l’ANSES

2020 devait être l’année du déploiement de la 5G en France.

Le mardi 29 septembre 2020, a été  le début des enchères pour attribuer les fréquences de téléphonie mobile de 5e génération aux opérateurs télécoms français.marque le lancement de cette étape décisive pour la 5e génération de téléphonie mobile en France, tout particulièrement sur la bande 3,5 GHz.

Cette nouvelle génération de fréquences promet un réseau jusqu’à 100 fois plus rapide qu’avec la 4G, de l’ordre de plusieurs gigabits par seconde. En fait  les enchères qui devaient avoir lieu fin 2019 auront presque été décalées d’un an. Elles constituent l’étape indispensable où les 4 opérateurs français achètent leurs bandes de fréquences respectives, ces autoroutes immatérielles où circuleront les ondes électromagnétiques des « data » 5G. A l’arrivée, un gain en vitesse que l’on nous promet stupéfiant, mais aussi reconnaissons le, tant qu’il n’y a pas un rapport de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire, ) sur les conséquences environnementales et sanitaires », nous ne pouvons qu’être perplexes devant cette situation. D’autant que dés 2017, 171 scientifiques de 36 pays différents demandaient un moratoire en l’absence d’études concernant ce déploiement.

En ce milieu du mois d’Octobre, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free vont batailler, une dernière fois, pour savoir où les « blocs » de fréquences 5G qu’ils viennent de décrocher se situeront dans les bandes désignées.
Le processus d’attribution des fréquences 5G arrive donc bientôt à son terme.

Le Pacte vert européen adopte un changement profond

Le Pacte vert : la Commission adopte une nouvelle stratégie dans le domaine des produits chimiques, vers un environnement exempt de substances toxiques. Elle stimulera l’innovation en faveur de produits chimiques plus sûrs et plus durables et renforcera la protection de la santé humaine et de l’environnement contre les produits chimiques dangereux. Elle prévoit notamment d’interdire l’utilisation des produits chimiques les plus nocifs dans les produits de consommation tels que les jouets, les articles de puériculture, les cosmétiques, les détergents, les matériaux en contact avec des denrées alimentaires et les textiles, sauf s’ils se révèlent essentiels pour la société, et de veiller à ce que tous les produits chimiques soient utilisés de manière plus sûre et plus durable.

Contexte 

En 2018, l’Europe était le deuxième producteur de produits chimiques (avec une part de 16,9 % des ventes). L’industrie des produits chimiques, la quatrième industrie de l’Union, emploie directement quelque 1,2 million de personnes. 59 % des produits chimiques qu’elle fabrique sont directement fournis à d’autres secteurs, notamment la santé, la construction, l’automobile, l’électronique et les textiles. La production mondiale de produits chimiques devrait doubler d’ici à 2030 et l’utilisation déjà répandue de produits chimiques va probablement augmenter également, y compris dans les produits de consommation.

L’Union européenne dispose d’une législation élaborée dans le domaine des produits chimiques, qui est à l’origine de la base de connaissances sur les produits chimiques la plus avancée au monde. L’Union a également mis en place des organismes scientifiques chargés d’évaluer les risques et les dangers que présentent les substances chimiques. L’Union européenne est également parvenue à réduire les risques que présentent, pour les personnes et l’environnement, certains produits chimiques dangereux, tels que les agents cancérigènes.

Toutefois, la politique de l’Union dans le domaine des produits chimiques doit encore être renforcée pour tenir compte des connaissances scientifiques les plus récentes et des préoccupations des citoyens. De nombreux produits chimiques peuvent nuire à l’environnement et à la santé humaine, y compris à la santé des générations futures. Ils peuvent interférer avec les écosystèmes et affaiblir la résilience de l’être humain et sa capacité de réagir aux vaccins. Les études de biosurveillance humaine menées dans l’Union font état d’un nombre croissant de substances chimiques dangereuses dans le sang et les tissus corporels des êtres humains, notamment certains pesticides, biocides, produits pharmaceutiques, métaux lourds, plastifiants et retardateurs de flamme. L’exposition prénatale combinée à plusieurs substances chimiques a entraîné une diminution de la croissance fœtale et des taux de natalité.

Pour plus d’informations 

Communication relative à la stratégie pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques Vers un environnement exempt de substances toxiques

Questions et réponses sur la stratégie pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques

Fiche d’information sur la stratégie pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques

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La Commission adopte une nouvelle stratégie dans le domaine des produits chimiques.

 

 

Les effets collatéraux de la crise à travers le monde

La crise sanitaire sévit de façon systémique à travers le monde avec un accroissement des inégalités : la pandémie de la Covid-19 va faire basculer jusqu’à 150 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, alors que au cours des trois dernières décennies, près de 1,1 milliard d’habitants en étaient sortis, dont 800 millions rien qu’en Chine.

Selon un rapport de la Banque mondiale qui a été publié le 7 octobre, la crise liée au Covid-19 va faire basculer, d’ici à la fin de 2021, jusqu’à 150 millions de personnes sous le seuil d’extrême pauvreté, fixé à 1,90 dollar (1,61 euro) par jour. Celle-ci devrait toucher entre 9,1 % et 9,4 % de la population mondiale en 2020.

Avec une chute de l’économie mondiale qui devrait atteindre les 5,2 % en 2020, et la destruction attendue de 195 millions d’emplois au second semestre, selon l’Organisation internationale du travail, la Banque mondiale souligne que « de nombreux pays connaissent une chute des revenus du travail d’une magnitude jusqu’ici rarement observée » mais sans oublier  le revenu la pauvreté se mesure également à la privation d’école, de services de soins, de nourriture ou d’accès à Internet. La crise sanitaire frappe les plus fragiles dans tous les aspects de la vie quotidienne, les isolant plus que jamais.

La saturation des systèmes de soins qu’a entraînée la pandémie pourrait faire augmenter de 45 % la mortalité infantile.

Intitulé Enhancing Government Effectiveness and Transparency: The Fight Against Corruption, ce rapport revient sur les leviers permettant de renforcer l’efficacité des stratégies de lutte contre la corruption dans les secteurs les plus touchés.

https://www.banquemondiale.org/fr/about/annual-report

Les phtalates remis en cause dans de nombreuses pathologies dès l’enfance

Le rapport de l’Endocrine Society (2015) avait déjà mis en cause les phtalates parmi les effets liés aux perturbateurs endocriniens, soit lors d’ exposition directe, soit le plus souvent après exposition pendant la grossesse, les effets survenant pendant l’enfance et à l’âge adulte: c’est à dire bien tardivement après l’exposition, on parle alors d’effets épigénétiques.

Les phtalates sont principalement utilisés en tant que plastifiants des PVC, mais on les retrouve également dans l’alimentation, l’environnement intérieur, les cosmétiques, les dispositifs médicaux et les médicaments, les jouets en plastique… . Ils font partis des diverses sources de contamination de l’écosystème et participent à la chute de la biodiversité : en limiter voire abolir leur utilisation.

Les phtalates sont à l’origine de la progression d’au moins 8 maladies infantiles : asthme, déficit d’attention-hyperactivité (TDAH), troubles cognitifs, troubles du langage, reproduction (puberté précoce et volume testiculaire), obésité, hypothyroïdie et MIH (défaut de formation de l’émail des dents qui touche de 15 à 20 % des enfants de 6 à 9 ans et favorise les caries).

Un nombre croissant d’enquêtes épidémiologiques dont l’étude Esteban, la cohorte ELFE,  montrent que l’exposition de la femme enceinte se traduit par des impacts sur la santé de l’enfant dont l’importance va varier fortement selon le degré de contamination maternel et la présence ou non d’une source de contamination des enfants. Cela donne une idée des avantages pour la santé publique que serait l’élimination de ces substances.

Editorial The Lancet Diabetes & Endocrinology “EDCs: time to take action” (2020)

Demeneix Barbara A., Evidence for Prenatal Exposure to Thyroid Disruptors and Adverse Effects on Brain… (2019)

 Fréry N et al Biomonitoring of occupational exposure to phthalates: A systematic review (2020)

Enquête Esteban de Santé publique France (2019)

 Etude ELFE de Santé publique France (2016)

Des recherches qui permettent de pronostiquer le climat 2030 face au changement climatique

Climaera: Un programme de coopération franco-italien Alcotra, sous l’égide de l’union européenne sur une période de trois ans (2017-2020) a transmis ses conclusions.

« La zone transfrontalière entre la France et l’Italie partage une « atmosphère » commune. Ce programme est un exemple concret de collaboration internationale pour améliorer la qualité de notre air et lutter contre le réchauffement climatique et  améliorer la planification territoriale des institutions publiques pour l’adaptation au changement.

L’air, le climat et l’énergie constituent des problématiques différentes et pourtant intrinsèquement liées :

  •  Changements climatiques et pollution de l’air résultent des activités humaines (transports, chauffages, industries, agriculture…) sur lesquels il est possible d’agir.
  •  Les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique sont à l’origine des changements climatiques globaux. Or agir sur ces émissions peut conduire à mener des mesures antagonistes en terme d’impact sur la qualité de l’air. Par exemple, le brûlage de la biomasse, énergie renouvelable, ne doit pas mener à une augmentation des concentrations de polluants dans l’air.

Cette recherche porte sur plusieurs objectifs :

  • évaluer la qualité de l’air entre plusieurs régions françaises (Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes) et italiennes (Ligurie, Piémont et vallée d’Aoste) en tenant compte des changements climatiques,
  • élaborer des préconisations pour diminuer les gaz à effet de serre et polluants, grâce à des scénarii d’émissions à l’horizon 2030 et 2050 et à une hiérarchisation des mesures à prendre en compte. Ces modélisations pourront aider les décideurs politiques de ces territoires à anticiper des actions adaptées (renouvellement des équipements de chauffage et du parc automobile, développement des transports collectifs…),
  • mieux comprendre les freins du grand public face aux changements des comportements et définir les messages et outils les plus adaptés pour y répondre.

https://www.climaera.eu/fr/presentation/climaera

https://www.climaera.eu/images/dossier_presse/dossier_presse_climaera_20190405.pdf