Tous les articles par Jacqueline Collard

Le pouvoir oxydant des particules fines de l’air accrédite les risques sanitaires

Une nouvelle étude suggère que les particules fines sont dangereuses en raison de leur potentiel oxydant et pas seulement de leur quantité dans l’air.

Cette étude européenne coordonnée par l’Institut Paul-Scherrer (Suisse) et publiée le 18 novembre dans la revue Nature ouvre la voie à de nouvelles pistes de recherches. Elle montre que cette approche fondée uniquement sur la quantité de particules fines respirée n’est pas suffisante et suggère la prise en compte d’un nouvel indicateur pour mesurer leur impact sanitaire : leur potentiel oxydant, c’est-à-dire leur capacité à attaquer les cellules.

« Certaines particules fines génèrent un stress oxydatif dans les poumons pouvant conduire à endommager les cellules et les tissus du corps humain », résume Gaëlle Uzu, biogéochimiste de l’atmosphère à l’Institut de recherche pour le développement et coautrice de l’étude. Les chercheurs ont exposé des cellules des voies respiratoires humaines à des échantillons de particules fines afin de vérifier leur réaction biologique.

Les particules les plus toxiques seraient celles issues du chauffage au bois et de l’usure des freins et des pneus

Etude parue dans Nature: Sources of particulate-matter air pollution and its oxidative potential in Europe

Kaspar R. Daellenbach1,2,3, Gaëlle Uzu4, Jianhui Jiang1 ✉, Laure-Estelle Cassagnes1, Zaira Leni5, Athanasia Vlachou1, Giulia Stefenelli1, Francesco Canonaco1,6, Samuël Weber4, Arjo Segers7, Jeroen J. P. Kuenen7, Martijn Schaap7,8, Olivier Favez9, Alexandre Albinet9, Sebnem Aksoyoglu1, Josef Dommen1, Urs Baltensperger1, Marianne Geiser5, Imad El Haddad1 ✉, Jean-Luc Jaffrezo4 & André S. H. Prévôt1

https://doi.org/10.1038/s41586-020-2902-8

Un dernier rapport de l’IPBES fait le lien entre biodiversité et pandémies

De plus en plus de nouvelles maladies infectieuses émergent, principalement à cause de la destruction des écosystèmes. Prévenir leur apparition serait la seule solution durable, selon un nouveau rapport international de l’IPBES.

Ce groupe d’experts a réuni  vingt-deux scientifiques internationaux pour répondre à deux questions : comment les pandémies émergent-elles ? Et peut-on les prévenir ? « Habituellement ce type de rapport prend plusieurs années, explique Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l’IPBES. Nous l’avons sorti très rapidement car il était nécessaire d’avoir à disposition une évaluation du savoir scientifique sur le lien entre pandémies et biodiversité. » Les auteurs ont analysé et synthétisé environ 700 références scientifiques.

Selon le rapport, 70 % des maladies émergentes (Ebola, Zika) et la quasi-totalité des pandémies connues (VIH, Covid-19) sont des zoonoses – c’est-à-dire qu’elles sont causées par des virus d’origine animale. »Il est important de relier les deux  disparition de la biodiversité et épidémies pour répondre à la question : pourquoi les pandémies se produisent-elles ?

 » L’expansion et l’intensification de l’agriculture, le commerce, la production et la consommation non durables perturbent la nature et augmentent les contacts entre la faune, le bétail, les agents pathogènes et les humains. C’est la voie vers les pandémies. »

Les mêmes activités humaines qui sont à l’origine du changement climatique et de la perte de biodiversité entraînent également des risques sanitaires par leur impact sur notre environnement.

https://uicn.fr/un-rapport-cle-de-lipbes-sur-la-biodiversite-et-les-pandemies/

Plus d’informations

Le Communiqué de presse de l’IPBES
Télécharger le résumé exécutif (en anglais)
Télécharger le rapport complet (en anglais)
Le site internet de l’IPBES
Le programme “Ecosystèmes” du Comité français de l’UICN

Le Haut conseil pour le climat (HCC) insiste sur la nécessité d’accélérer la rénovation

Voilà les conclusions du Haut Conseil pour le climat (HCC) dans son rapport « Rénover mieux : leçons d’Europe », publié mardi 24 novembre et réalisé à la suite d’une saisine du gouvernement. Les treize experts de cet organisme indépendant émettent une trentaine de recommandations après avoir comparé les politiques françaises à celles menées par l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède et les Pays-Bas.

Le chemin vers la neutralité carbone en France n’aboutira pas sans résoudre l’ obstacle majeur : celui de la rénovation énergétique des bâtiments.Le bâtiment fait partie des quatre secteurs les plus émetteurs en France : il est responsable de 18 % des émissions territoriales de gaz à effet de serre et de 40 % de la consommation finale d’énergie.

« Ce secteur peut et doit être complètement décarboné pour permettre à la France de respecter ses objectifs climatiques », assure Corinne Le Quéré, climatologue à l’université britannique d’East Anglia, qui préside le HCC. Or, la France a accumulé un « retard important », note-t-elle. Les émissions ont certes baissé de 2,9 % dans ce secteur en 2019, et de 2,2 % par an sur la période 2015-2018, mais il aurait fallu atteindre 5,4 % de diminution annuelle, soit deux fois plus.

Les efforts de la France sont d’autant plus insuffisants, souligne le HCC, que notre pays présente le parc de logements le plus énergivore de tous, ce qui induit des émissions directes de CO2 plus élevées. Les logements français présentaient en 2017 une consommation de chauffage ramenée au climat européen moyen de 13,8 kgep/m2 (kilogramme équivalent pétrole par mètre carré). C’est bien plus que la moyenne de l’Union européenne, qui se situe aux alentours de 9,8 kgep/m2

Alors que la France s’est engagée à atteindre 500 000 rénovations par an afin de porter l’ensemble du parc à un niveau « bâtiment basse consommation » (BBC) d’ici à 2050, seulement 60 000 à 70 000 logements (soit 0,2 %) ont été rénovés de manière profonde chaque année sur la période 2012-2016.

Agir dès maintenant, d’accord. Mais comment ? En moyenne, l’empreinte carbone d’un Français est d’environ 11 tonnes de CO2 équivalent par an. En d’autres termes, de par ses habitudes au quotidien (déplacements, logement, alimentation…), un Français produit en moyenne 11 tonnes de CO2 chaque année (ou équivalent, c’est-à-dire d’autres gaz à effet de serre). Or, « pour respecter l’Accord de Paris [adopté lors de la COP21 fin 2015], cette empreinte doit être réduite à 2 tonnes de CO2 équivalent par an d’ici à 2050, soit une baisse de 80 % », rappelle Carbone 4, un cabinet de conseil indépendant spécialisé dans la mise en place d’une stratégie bas carbone ambitieuse.

« C’est un taux de rénovation qu’il faudra multiplier par cinq après 2022 et par dix d’ici à 2030 », avertit Corinne Le Quéré.

La sédentarité guette trop les adolescents avec des risques pour leur santé

Selon la dernière évaluation de l’Anses, les adolescents français sont de plus en plus sédentaires et inactifs, ce qui a été renforcé par le confinement. : ce qui met leur santé en danger.

Souvent associé aux adultes passant 8 heures par jour assis à un bureau, le manque d’activité physique impacte aussi les adolescents.La sédentarité est une situation d’éveil caractérisée par une dépense énergétique faible, en position assise ou allongée. Les dégâts de cette sédentarité sont bien là : en 40 ans, la génération des 9-16 ans a perdu un quart de ses capacités physiques. « Ils courent moins vite et moins longtemps », atteste la Fédération française de cardiologie (FFC). « En moyenne, un enfant courait 600 mètres en 3 minutes en 1971. Il lui en faut aujourd’hui 4 pour parcourir la même distance. » Ce recul des performances s’explique par la hausse de l’incidence du surpoids et de l’obésité qui touchent« les deux tiers des 11-17 ans qui se situent à un niveau de risque élevé ». Ceci est corrélé par des troubles du comportement alimentaire ou encore une qualité du sommeil et de vie altérée ».

La  situation est particulièrement inquiétante pour une partie de cette classe d’âge. En effet, 49% d’entre eux passent plus de 4h30 de temps devant un écran par jour et/ou moins de 20 minutes d’activité physique par jour. Ce sont les adolescents les plus âgées (15-17 ans) et ceux issus des milieux les moins favorisés qui sont les plus concernés.

En France, le temps de sommeil est insuffisant, notamment à l’adolescence où les troubles du sommeil sont fréquents et exposent à des risques pour la santé. La pratique d’activité physique améliore la qualité et augmente la quantité de sommeil. Les effets positifs de l’activité physique sur le sommeil apparaissent dès le début de la pratique et perdurent lorsqu’elle est régulière.

Plus d’activité physique et moins de sédentarité pour une meilleure santé : Des effets favorables de l’activité physique en matière de prévention de pathologies chroniques

L’Agence recommande par ailleurs de soutenir des actions de formation et d’information des professionnels de santé et des professionnels de l’activité physique et du sport, afin de favoriser l’accompagnement de la population dans la mise en œuvre des recommandations de l’Agence par des conseils adaptés (risques, progressivité, objectifs).

Les recommandations de l’Agence :
  •  favoriser la pratique d’activité physique, de types différents
  • encourager la réduction des comportements sédentaires, en position assise ou allongée, tout particulièrement

Consultez les recommandations pour les enfants et adolescents   

https://www.anses.fr/fr/content/plus-d%E2%80%99activit%C3%A9-physique-et-moins-de-s%C3%A9dentarit%C3%A9-pour-une-meilleure-sant%C3%A9

 

La tomate tant appréciée des français : d’où vient elle ?

Celle ci  à une  place prioritaire dans les légumes frais (hors pomme de terre), elle qui est la plus consommée en France, avec environ 13 kilos par habitant et par an et ce quelque soit la saison. Or pour arriver à une production permanente dans l’année la solution c’est de la produire sous serre et souvent serre chauffée : En effet plus d’une tomate sur huit en France est produite dans une serre.

C’est dans ce type d’atmosphère sous contrôle que pousse « plus de 85 % de la production française de tomates », nous explique Laurent Bergé, président de l’AOPn — Association d’organisations de producteurs nationale — tomates et concombres de France.Le marché français de la tomate est d’ environ 350.000 tonnes par an. Or D’après une étude de  l’ADEME une tomate produite sous serre chauffée émettrait 7 fois de gaz à effet de serre qu’une tomate produite dans sa saisonnalité (avec 2,2 kg de CO2 pour un kilo de tomates).

Or depuis le 21 décembre 2019 , la vente de fruits et légumes d’été issus de l’agriculture biologique et cultivés en France est interdite en dehors de dates  encadrées par la législation, ce qui évitera le recours aux serres chauffées.  Les tomates, poivrons, courgettes, concombres et aubergines bio d’origine française ne peuvent plus être commercialisés sur les étals des marchés et grandes surfaces jusqu’au 30 avril, afin de respecter le cycle naturel des saisons. Cette mesure s’applique conformément à la décision, prise le 11 juillet 2019 dernier, par le Comité national de l’agriculture biologique (Cnab), afin d’éviter des projets de grande ampleur de légumes bio produits sous serres chauffées.