Tous les articles par Jacqueline Collard

Le PPRT de la vallée de la Chimie redevient opérationnel

Institués en 2003, les PPRT ont pour objectif de protéger les populations des risques générés par certaines installations industrielles à fort potentiel de danger dits SEVESO Seuil Haut. Ils permettent, en accord avec les parties concernées, d’établir des règles d’utilisation des sols compatibles avec l’activité de ces installations.

Ce PPRT concerne dix établissements SEVESO Seuil Haut et dix communes : Lyon, Pierre-Bénite, Saint-Fons, Feyzin, Irigny, Vénissieux, Oullins, Solaize, Saint-Symphorien d’Ozon et Vernaison ; soit un total de 7 000 logements et 2 400 activités économiques.

Approuvé par un arrêté préfectoral le 19 octobre 2016, ce dernier a été annulé sur la base d’un vice de procédure par le tribunal administratif de Lyon le 10 janvier 2019, avec effet différé de deux ans. La légalité du socle technique et stratégique du premier PPRT n’étant pas remise en cause, le second s’appuiera dessus.

La cour d’appel administrative de Lyon a communiqué le 4 décembre le rétablissement de la validité du PPRT vallée de la Chimie.« La Métropole de Lyon s’est  félicitée de cette décision qui permet désormais au dispositif « Securenov » d’être relancé. Financé conjointement par les industriels, l’État, la Métropole et la région Auvergne-Rhône-Alpes, il permet de mettre en sécurité les 7 000 logements situés dans le périmètre du PPRT et donc leurs habitants »,a rappellé la collectivité. Sans plus d’évaluation environnementale mais au regard « de nouveaux éléments apportés par l’État », comme l’a indiqué le communiqué de la Préfecture, la cour d’appel a donc tranché favorablement ce 4 décembre.

Pour rappel, parmi les chantiers liés au PPRT, la Métropole s’engage à réaliser dès 2021 des forêts urbaines sur les terrains laissés libres par les bâtiments démolis, ainsi qu’une forêt sur l’île de la Chèvre vidée notamment du Domaine de Chapelan, dont le déménagement d’ici 2022 à Pusignan se précise.

Effets psychologiques et psychiatriques du confinement sur notre santé

Le professeur Nicolas Franck: auteur d’une étude et d’un ouvrage consacrés aux effets du confinement sur la santé mentale de la population (*), ce psychiatre au centre hospitalier Le Vinatier, à Lyon, alerte sur les conséquences du stress causé par l’enfermement et livre quelques solutions pour y faire face.

Quelles seront ses conséquences ? Il ne s’agit certes pas d’un simple retour à la situation de 2019. Dans la mesure où tout changement majeur est une source spécifique de stress, le déconfinement a procuré un nouveau stress à la population. Des facteurs spécifiques sont venus s’ajouter à la reprise progressive de l’activité économique et culturelle et à la modification du quotidien de chacun. La forme électronique a dû être privilégiée pour de nombreuses réunions, au détriment des échanges non verbaux ou informels, mais peut-être au bénéfice d’une plus grande efficacité puisqu’il était devenu inévitable d’aller à l’essentiel.

Cette pandémie aura-t‑elle des conséquences proches de celles qui ont fait suite à l’épidémie de peste noire au XIVe siècle ? La  comparaison pourrait s’avérer plus plausible en termes de bouleversements sociaux attendus. L’altération du bien-être mental, liée à une augmentation du stress, peut conduire chez certains individus à un dépassement du seuil de fragilité. La santé mentale est un des enjeux essentiels de cette pandémie, après les places en réanimation et l’enjeu économique dont les médias sont les porte paroles en permanence.

  * « Covid-19 et détresse psychologique – 2020, l’odyssée du confinement », du Pr Nicolas Franck vient d’être publié aux éditions Odile Jacob.

Un nouveau rapport sur la pollution par les plastiques en mer

Le dernier rapport de la Fondation Ellen MacArthur, sorti le 10 novembre 2020, a clairement indiqué que les entreprises leaders de l’aliimentaire  n’ont fait aucun progrès dans la lutte contre la crise de la pollution plastique, malgré une progression constatée au cours de la première année suivant la signature de leur engagement. Et on reste loin des objectifs prévus pour 2025 : « Les progrès réalisés pour passer à des emballages réutilisables sont limités et les efforts d’élimination restent concentrés sur un ensemble relativement restreint de matériaux et de formats », déplore le rapport.

La promotion du recyclage est leur manière de faire porter la responsabilité aux consommateurs, dénonce le rapport, précisant qu’à peine 9% de la totalité des matières plastiques produites depuis les années 1950 ont été recyclées. « Les entreprises continuent de tirer profit de l’abondante production de plastique à usage unique, tandis que partout dans le monde les collectivités sont obligées d’en supporter le fardeau« , a regretté Break Free from Plastics, qualifiant cette situation d’ »inacceptable« .

Il est impératif que les multinationales prennent l’entière responsabilité des coûts externes de leurs produits plastiques à usage unique, tels que les coûts de collecte, coûts de traitement, ainsi que les dommages environnementaux qu’ils causent. Si nous continuons à maintenir ce statu quo, la production de plastique pourrait doubler d’ici 2030 et même tripler d’ici 2050.

Le rapport annuel d’audit des marques tient les entreprises les plus polluantes pour responsables de l’augmentation  de la pollution plastique.Nous n’avons plus de temps à perdre.Nous devons arrêter la production de plastiques, éliminer progressivement surtout les emballages à usage unique et mettre en place  des systèmes de réutilisation éventuellement.

Le pouvoir oxydant des particules fines de l’air accrédite les risques sanitaires

Une nouvelle étude suggère que les particules fines sont dangereuses en raison de leur potentiel oxydant et pas seulement de leur quantité dans l’air.

Cette étude européenne coordonnée par l’Institut Paul-Scherrer (Suisse) et publiée le 18 novembre dans la revue Nature ouvre la voie à de nouvelles pistes de recherches. Elle montre que cette approche fondée uniquement sur la quantité de particules fines respirée n’est pas suffisante et suggère la prise en compte d’un nouvel indicateur pour mesurer leur impact sanitaire : leur potentiel oxydant, c’est-à-dire leur capacité à attaquer les cellules.

« Certaines particules fines génèrent un stress oxydatif dans les poumons pouvant conduire à endommager les cellules et les tissus du corps humain », résume Gaëlle Uzu, biogéochimiste de l’atmosphère à l’Institut de recherche pour le développement et coautrice de l’étude. Les chercheurs ont exposé des cellules des voies respiratoires humaines à des échantillons de particules fines afin de vérifier leur réaction biologique.

Les particules les plus toxiques seraient celles issues du chauffage au bois et de l’usure des freins et des pneus

Etude parue dans Nature: Sources of particulate-matter air pollution and its oxidative potential in Europe

Kaspar R. Daellenbach1,2,3, Gaëlle Uzu4, Jianhui Jiang1 ✉, Laure-Estelle Cassagnes1, Zaira Leni5, Athanasia Vlachou1, Giulia Stefenelli1, Francesco Canonaco1,6, Samuël Weber4, Arjo Segers7, Jeroen J. P. Kuenen7, Martijn Schaap7,8, Olivier Favez9, Alexandre Albinet9, Sebnem Aksoyoglu1, Josef Dommen1, Urs Baltensperger1, Marianne Geiser5, Imad El Haddad1 ✉, Jean-Luc Jaffrezo4 & André S. H. Prévôt1

https://doi.org/10.1038/s41586-020-2902-8

Un dernier rapport de l’IPBES fait le lien entre biodiversité et pandémies

De plus en plus de nouvelles maladies infectieuses émergent, principalement à cause de la destruction des écosystèmes. Prévenir leur apparition serait la seule solution durable, selon un nouveau rapport international de l’IPBES.

Ce groupe d’experts a réuni  vingt-deux scientifiques internationaux pour répondre à deux questions : comment les pandémies émergent-elles ? Et peut-on les prévenir ? « Habituellement ce type de rapport prend plusieurs années, explique Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l’IPBES. Nous l’avons sorti très rapidement car il était nécessaire d’avoir à disposition une évaluation du savoir scientifique sur le lien entre pandémies et biodiversité. » Les auteurs ont analysé et synthétisé environ 700 références scientifiques.

Selon le rapport, 70 % des maladies émergentes (Ebola, Zika) et la quasi-totalité des pandémies connues (VIH, Covid-19) sont des zoonoses – c’est-à-dire qu’elles sont causées par des virus d’origine animale. »Il est important de relier les deux  disparition de la biodiversité et épidémies pour répondre à la question : pourquoi les pandémies se produisent-elles ?

 » L’expansion et l’intensification de l’agriculture, le commerce, la production et la consommation non durables perturbent la nature et augmentent les contacts entre la faune, le bétail, les agents pathogènes et les humains. C’est la voie vers les pandémies. »

Les mêmes activités humaines qui sont à l’origine du changement climatique et de la perte de biodiversité entraînent également des risques sanitaires par leur impact sur notre environnement.

https://uicn.fr/un-rapport-cle-de-lipbes-sur-la-biodiversite-et-les-pandemies/

Plus d’informations

Le Communiqué de presse de l’IPBES
Télécharger le résumé exécutif (en anglais)
Télécharger le rapport complet (en anglais)
Le site internet de l’IPBES
Le programme “Ecosystèmes” du Comité français de l’UICN