Tous les articles par Jacqueline Collard

L’Union européenne a déposé ses nouveaux engagements climat pour 2030 et 2050

L’Accord de Paris de 2015 visait à maintenir le réchauffement sous les +2°C, si possible +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle et donc nécessitait que chaque signataire doive déposer avant fin 2020 une version révisée de ses engagements en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, appelés « contribution déterminée au niveau national » (NDC).

Or en ce 31 décembre, moins de la moitié des Etats ont soumis leurs nouveaux engagements avant la date limite sur le site de l’ONU qui les enregistre. Au 1er janvier 2020 environ 70 Etats sur près de 200 ont déposé leurs nouveaux engagements climatiques et surtout, ce ne sont  pas forcément ceux qui sont  les plus émetteurs de gaz à effet de serre.

Ainsi, selon la dernière évaluation du groupe Climate Action Tracker (CAT), les 49 Etats, dont les 27 de l’Union européenne, qui avaient déjà déposé leur nouvelle contribution mi-décembre ne représentaient que 23,7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le 18 décembre, l’Union européenne et les 27 États-membres avaient eux, soumis à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc), leurs nouveaux plans d’action climatique.  Faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici à 2050, tout en stimulant l’économie, en améliorant la santé et la qualité de vie des citoyens, en préservant la nature et en ne laissant personne de côté. » tels sont les objectifs très ambitieux poursuivis par le  « Pacte vert pour l’Europe » qui ont été proposés  par la Commission européenne dès le 11 décembre.

Face aux catastrophes climatiques qui se multiplient, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a encore plaidé dans son message du Nouvel An pour plus d’ambition climatique. « Construire une coalition pour la neutralité carbone d’ici 2050 sera au coeur de l’ambition des Nations unies en 2021″, a-t-il déclaré.

La DGCCRF a enquêté sur la conformité des jouets

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et des fraudes (DGCCRF) vient de rendre une vaste enquête sur de nombreux jouets vendus en France. En tout, 760 jouets ont été analysés en laboratoire.

Les vérifications ont été faites à toutes les étapes de la chaîne de commercialisation.Un certain nombre de dangers ont été relevés comme la présence de petits éléments dans les jouets destinés aux enfants de moins de 3 ans,  l’accessibilité des piles-boutons ou bien encore l’inflammabilité des costumes de déguisement… « Les résultats d’analyses concluant à la non-conformité et à la dangerosité des jouets prélevés atteignent un taux de 16% », explique la DGCCRF. Dans son enquête, celle ci met en garde contre les petits fabricants artisanaux, auto-entrepreneurs, discounteurs et leur méconnaissance de la réglementation obligatoire en matière de sécurité, tout comme l’absence de traçabilité des jouets qu’ils commercialisent.

L’enquête menée l’an dernier a donné lieu à plus de 10 000 actions de contrôles dans 3 254 magasins. Les anomalies constatées sont très diverses, du simple problème d’étiquetages à des manquements qui peuvent s’avérer beaucoup plus dangereux. Certaines des anomalies relevées ne présentent pas de risque réel pour les enfants, parfois il s’agit de seuls problèmes d’étiquetage ou d’utilisation abusive de certaines mentions.

À la suite de ces contrôles, plus de 117 000 produits ont été détruits. Parmi eux, 32 962 peintures aux doigts, 20 270 slimes, 14 363 peluches, ou encore 9 700 déguisements. La DGCCRF a également fait part de manquements de sécurité pour les trampolines à usage familial.

Il faut également se méfier de la vente en ligne: les jouets ont tendance à être moins conformes en ligne que ceux vendus en magasin, alerte -t-elle. “Nous avons constaté, pour certains jouets, des taux de non-conformités qui pouvaient atteindre plus de 75%”, averti Romain Roussel, directeur de cabinet à la DGCCRF.

Communiqué de presse

Une nouvelle directive pour l’eau potable avec de nouvelles valeurs guides

Le Parlement européen vient de promulguer une nouvelle  directive sur l’eau potable, la dernière datait de plus de 20 ans (directive 98/83/EC sur l’eau )

Néanmoins la majorité des Européens ont accès à de l’eau potable de qualité. Selon un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement, plus de 98,5% des tests menés sur des échantillons d’eau potable entre 2011 et 2013 respectaient les normes européennes en matière de qualité des eaux destinées à la consommation humaine.

Cette révision  s’inscrivait alors dans le programme de travail 2017 de la Commission, dans le prolongement de l’initiative citoyenne européenne «L’eau, un droit humain». La proposition fait suite à l’évaluation de la directive sur l’eau potable dans le cadre du programme REFIT et s’accompagne d’une analyse d’impact et de recommandations de l’OMS. La Commission rappelle que les valeurs paramétriques existantes (annexe de la directive) se fondaient principalement sur les directives de l’OMS (organisation mondiale de la santé) sans pour autant les suivre strictement.

A titre d’exemple, l’OMS avait recommandé de retirer de la Directive cinq paramètres peu présents (benzène, cyanure, 1,2-dichloroéthane, mercure, hydrocarbures aromatiques polycycliques – HAP) et généralement liés à des incidents de pollution. Ils seront maintenus car les États membres se sont opposées à cette suppression. Toutefois, leurs contrôles pourront être suspendus en fonction du contexte local si les fournisseurs en démontrent l’inutilité (approche fondée sur les risques).

De même, le rapport de l’OMS recommandait d’actualiser la valeur retenue pour l’antimoine(relèvement de 5 à 20 μg/l), le bore(relèvement de 1 à 2,4 mg/l) et le sélénium(relèvement de 10 à 40 μg/l) sur la base de leur dernière valeur guide pertinente pour la santé. Or, les valeurs actuelles étant appliquées et respe

Pour les composés perfluorés, dérivés du Téflon, la Commission estime que l’éventail des composés doit être plus large que les valeurs retenus par l’OMS et qu’il faut appliquer un principe de précaution) similaire à celui pour les pesticides. Ce sera donc un taux limite de 0,1 μg/lpar litre pour les composés individuels et 0,5 μg/l pour les composés perfluorés totaux. Autre molécules nouvelles et importantes : les perturbateurs endocriniens.

L’OMS n’a pas proposé de valeurs guides mais suggéré des valeurs de référence fondées sur la précaution proches des normes de qualité environnementale existantes, voire futures, en vue de la protection des organismes aquatiques. taux maximum pour trois molécules : le bêta-estradiol (0,001 μg/l), le nonylphénol (0,3 μg/l) et le bisphénol-A (0,01 μg/l). Par ailleurs, il est proposé d’abaisser les seuils pour deux substances :  pour le plomb de 10 μg/l à 5 μg/l et pour le chrome de 50 μg/l à 25 μg/l, tous les deux, 10 ans après l’entrée en vigueur de la directive. Compte tenu de leurs effets connus sur la santé, il faut en effet que les taux soient « aussi faibles que raisonnablement possible »

Mais, le plus important concerne les paramètres à ajouter. Le rapport de l’OMS recommandait d’inclure le chlorate(CIO3), (un sous-produit de la dégradation de l’eau de Javel), et le chlorite(CIO2) en tant que nouveaux paramètres et de fixer dans les deux cas une valeur de 0,7 mg/l. Mais au vu de l’avis spécifique de 2015 de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) (risque pour les nourrissons et enfants en bas âge), le taux ne devra pas dépasser 0,25 mg/l, soit trois fois moins que l’OMS

 Un rapport de l’eurodéputé français Michel Dantin (PPE, FR), avait  déclaré  en octobre 2018:« La façon dont nous utilisons l’eau définit l’avenir de l’humanité. Il est entendu que chacun devrait avoir accès à de l’eau potable et de bonne qualité, et nous devrions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour la rendre aussi abordable que possible pour tout le monde. »

Cette nouvelle directive a bien sur comme objectif l’amélioration de la qualité de l’eau . Des limites plus strictes seront imposées pour certains polluants, comme le plomb (5 μg/l contre 10 jusqu’ici, au plus tard dans les 15 ans). Sont prises en compte les préoccupations concernant les perturbateurs endocriniens, les produits pharmaceutiques et les microplastiques en instaurant un mécanisme de liste de vigilance.

Les États auront deux ans après l’entrée en vigueur de la directive pour transposer dans leur réglementation ces nouvelles dispositions.  « La Commission invite les États membres, agissant dans le cadre de leurs compétences, à tenir compte des préoccupations exprimées par les citoyens par l’intermédiaire de cette initiative et les encourage à intensifier leurs efforts pour garantir à tous et à un prix abordable l’accès à une eau potable et à l’assainissement. »

            rapport Dantin :

 

 

Le Grand Lyon sécurise son approvisionnement en eau en passant en Régie publique

Après 38 ans de privatisation, la reprise en régie publique de la production et la distribution d’eau potable du Grand Lyon ont été actées par la Métropole lors du dernier conseil et prépare ainsi  l’après 2023, date d’échéance de la délégation de service public à Veolia. Promesse de campagne des écologistes, la métropole de Lyon va reprendre la main sur la gestion de son eau potable. La nouvelle majorité métropolitaine lance le chantier : une régie publique sera donc chargée, dès le 1er janvier 2023, de produire et de distribuer les 245.000 m3 d’eau nécessaires chaque jour à l’agglomération et à ses 1,2 million d’habitants.

Cette eau pour 90 % de l’approvisionnement, provient du champ captant de Crépieux-Charmy, sur 370 hectares . Même si la Métropole dispose d’une ressource de secours de 150.000 m3 avec le Lac des Eaux Bleus, « la dépendance est trop forte et crée une situation de fragilité ». Les projections estiment qu’il faudrait 40 à 250 millions d’euros d’ investissements nécessaires pour la diversification et la sécurisation de la ressource.

L’objectif : une meilleure « préservation de la ressource » et non une baisse des tarifs,  « Il n’y aura pas de changement tarifaire, dans un premier temps du moins, à l’exception d’une tarification sociale et solidaire ayant pour objectif que les premiers mètres cubes soient gratuits pour les plus précaires », a indiqué Le Président Bruno Bernard. Cela  permettra aussi de « limiter la surconsommation » d’une ressource de plus en plus prisée même si la ville est traversée par deux « fleuves ». « Les bénéfices dégagés devraient servir, selon la municipalité, à intensifier la lutte contre les fuites du réseau ou à engager des actions pour réduire l’usage des pesticides par les agriculteurs proches du site de captage. »

Lyon rejoint ainsi  par sa gestion de l’eau Grenoble, Paris , Brest, et Rennes ; ainsi la part de la population française desservie par une régie publique est remontée de 28 à 40 %. C’est 80 % au niveau européen.

Le sommet de l’ONU sur le climat a-t-il apporté les espoirs escomptés ?

Depuis la signature des accords de  Paris il y a a 5 ans, visant à réduire les émissions de C02, par 188 pays,  le réchauffement s’est aggravé, et c’est ainsi que le PNUE annonce « Le monde n’est absolument pas sur la bonne trajectoire pour respecter les objectifs de l’accord de Paris »

Laurence Tubiana, l’architecte de l’accord de Paris et directrice de la Fondation européenne pour le climat s’est exprimée après cet événement mondial (qui s’est produit en visio conférence) « Le sommet a marqué quelques avancées intéressantes, mais la relève des objectifs climatiques de court terme, indispensable, est surtout le fait de petits pays et de l’Union européenne, il faudra beaucoup de pression pour que les pays du G20 [qui émettent 78 % des gaz à effet de serre] se dotent d’objectifs climatiques plus ambitieux à court terme, d’ici à 2030, et pas seulement en 2050, avec le cap de la neutralité carbone. »

Avant le sommet, plusieurs Etats avaient  annoncé des plans ambitieux pour réduire leurs émissions de GES. Vendredi, les 27 pays de l’Union européenne (UE) se sont entendus pour réduire leurs émissions d’« au moins 55 % » d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990, contre – 40 % précédemment, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050.Une partie des 75 chefs d’État et de gouvernement invités à s’exprimer, (il s’agit notamment du Royaume-Uni, de l’Union européenne, de la Chine ou du Pakistan),  se sont engagés à accroître leurs efforts. Cependant  sont ils  à la hauteur de la lutte contre la crise climatique, qualifiée de « plus grand défi de notre temps »? Les trois organisateurs – les Nations unies, le Royaume-Uni et la France – avaient placé la barre haute : seuls les pays présentant des annonces ambitieuses se sont  vus offrir une tribune.

Rappelons que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres avait ouvert la session en s’exprimant ainsi « Je vous exhorte à faire preuve d’ambition, arrêtez de faire la guerre à la planète », appelant le monde à « déclarer l’état d’urgence climatique ». Les engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) pris par les pays « n’étaient pas suffisants » et « n’ont pas été respectés », a souligné M. Guterres, avant de rappeler qu’il est nécessaire de « réduire les émissions mondiales de 45 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010 ».