Tous les articles par Jacqueline Collard

L’Eco-score s’annonce après le Nutriscore

Cet « éco-score » a été conçu par un collectif d’industries agro-alimentaires indépendant (dix acteurs de l’alimentation « engagés pour une alimentation durable ») : sur le modèle du « nutri-score », allant de A à E. Il a pour objectif de prendre en compte l’analyse du cycle de vie du produit, la production, le transport, la fabrication des emballages, comme l’ a expliqué Shafik Asal, cofondateur de ECO2 Initiative et Etiquettable, lors d’une visioconférence.

Cela donne lieu à un score sur 100, à partir de l’analyse du cycle de vie (ACV) de 2 500 aliments, selon leurs impacts environnementaux (production, transport, fabrication des emballages…) celui ci est ensuite pondéré par des « critères qualitatifs supplémentaires » via un système de bonus/malus tenant compte de la recyclabilité des emballages, des labels, du pays de provenance, de la saisonnalité..

Ce concept se base sur les données d’Agribalyse, produites par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Il est destiné à mieux informer et « sensibiliser » les consommateurs sur l’impact environnemental des produits alimentaires. Par ailleurs cet affichage environnemental répond à l’une des préconisations de la Convention citoyenne pour le climat, elle  sera disponible sur les applications des partenaires du collectif qui le promeut.

Ce lancement intervient alors qu’en parallèle, le gouvernement prévoit de lancer son propre Éco-Score trés bientôt , dans le cadre de la loi Économie circulaire.

Un rapport parlementaire pointe la santé environnementale

La politique de santé-environnementale doit améliorer le volet prévention, selon une commission d’enquête. Celle-ci préconise d’accroître l’effort de recherche en santé environnementale notamment sur l’exposome, comme sur les « effets combinés (effets cocktails) et les effets dus aux expositions multiples à faible dose » et la formation des médecins sur la santé environnementale. Elle propose aussi de prendre en compte les facteurs environnementaux  dans la lutte contre l’obésité, ainsi que la création d’un « diplôme de médecin obésitologue, qui permette une prise en charge au long cours »

Sandrine Josso avait été nommée en juin dernier rapporteure d’une commission d’enquête sur l’évaluation des politiques publiques de santé environnementale : elle est députée de la 7ème circonscription de Loire-Atlantique : elle s’était exprimée en ces termes :  «Il aura fallu la crise terrible suscitée par l’épidémie que nous traversons pour créer enfin un consensus autour de l’idée que la santé environnementale doit être une priorité  du 21e siècle». Selon ce rapport, il faut « placer les cancers pédiatriques au cœur de la prochaine stratégie décennale de lutte contre le cancer ».

Le rapport exhorte également à s’attaquer aux causes environnementales de maladies comme l’obésité ou les cancers pédiatriques. « Dans la continuité  du rapport qui sera publié au Journal Officiel avec mes 23 propositions début janvier, je vais créer un comité de suivi intégrant les rapporteurs parlementaires en lien avec la santé environnementale pour un sujet transpartisan ».

S’éduquer à la nature plutôt que de s’y « reconnecter »

L’auteur de cette tribune parue dans « Reporterre »: Dimitri de Boissieu est écologue de formation et éducateur à la nature et à l’environnement. Selon lui, c’est déjà l’enjeu de l’éducation à la nature, qui, par son approche globale, porte aussi un véritable projet de transformation sociale et écologique.

Affirmer qu’il est nécessaire de « se reconnecter à la nature », c’est aussi faire le constat implicite que nous en sommes tous déconnectés. L’objectif recherché derrière l’expression est de combler un déficit, d’alerter sur une dérive, celle qui voit nos existences se dérouler essentiellement entre quatre murs, de moins en moins en contact avec le dehors.

L’idée à laquelle nombre d’éducateurs-trices à l’environnement sont attaché.e.s, c’est l’alternance des approches pédagogiques : sensorielle, physique, scientifique, ludique, artistique, imaginaire… L’éducation nature valorise aussi la connaissance. Observer avec précision, savoir décrire les choses, acquérir une culture naturaliste, comprendre les cycles du vivant… Ces acquisitions de savoirs nécessitent de s’inscrire dans la durée.

Cette diversité permet de toucher chaque être dans sa propre sensibilité. L’objectif éducatif ultime est de permettre l’émancipation des personnes, de les rendre débrouillardes, autonomes, capables d’esprit critique, en mesure de vivre en société et de prendre en compte la fragilité de notre monde. C’est rendre les humains à même de faire des choix, de s’engager et d’influer sur notre destin collectif.

L’éducation à l’environnement s’est construite sur l’idée que l’établissement d’une solide relation affective des femmes et des hommes avec la nature est une condition préalable indispensable à tout changement social et environnemental significatif. Parler de connexion à la nature permet d’acquérir plus d’audience pour sensibiliser aux effets néfastes du manque de nature. Mais ne perdons pas de vue que l’éducation nature, par son approche globale, va bien au-delà d’un sentiment retrouvé de lien au vivant et aux éléments. Elle porte un véritable projet de transformation sociale

Le nageur infatigable a fait la chasse aux microplastiques

Benoît Lecomte, nageur qui a traversé pour la première fois l’Atlantique à la nage en 1998, s’est confronté en juin 2019 au “continent de plastique” du Pacifique avec un périple de plus de 500 kilomètres. Il en a étudié le comportement et a ouvert les yeux sur un problème largement insidieux voire nocif.
Au cœur de cette zone de plusieurs millions de kilomètres carrés qui n’a de “continent” que le nom, la densité en morceaux de plastique de toute taille y est particulièrement élevée, du fait des courants marins tourbillonnants. On estime ainsi qu’ils s’y concentrent 1800 milliards de déchets à 99% de microplastiques. Ces microplastiques agrémentés des microfibres (issues de nos vêtements), sont des fragments de moins de 5 millimètres de longueur, qui sont bien entendu l’enjeu majeur de ce travail de sensibilisation.
“Le plastique a cette propriété d’être comme une éponge, pour les produits chimiques par exemple”, explique-t-il. « Or la nature, reprenant toujours ses droits, finit tôt ou tard par coloniser le moindre déchet flottant dans la mer, l’utilisant comme un récif » et c’est le cas en particulier de la faune et flore présentes.
Ainsi ces microparticules imprègnent les coquillages et les poissons et c’est de cette manière qu’ils sont intégrés dans la chaine alimentaire qui est la nôtre : les humains en étant au sommet.
Nous voyons que l’expérience de notre nageur nous en dit long, de la prolifération des plastiques qui envahissent nos océans et c’est sans compter les microparticules qui tapissent de plus en plus les fonds marins, que seuls les observateurs des grands fonds sont en mesure de nous rapporter.

Consultation sur la révision de la directive de l’air ambiant

La Commission européenne lance jusqu’au 14 janvier 2021 une consultation sur la révision de la réglementation de l’UE relative à la qualité de l’air ambiant en se fondant sur une évaluation réalisée en 2019. Cette règlementation est constituée de la directive du 15 décembre 2004, concernant l’arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l’air ambiant et de la directive du 21 mai 2008 concernant la qualité de l’air ambiant.

Cette consultation a pour objectif de recueillir l’avis des parties intéressées concernant :

  • le degré de sensibilisation aux problèmes liés à la qualité de l’air en général et plus particulièrement, la connaissance des dispositions des directives sur la qualité de l’air ambiant
  • la question de savoir, si et comment, les directives sur la qualité de l’air ambiant ont contribué à améliorer la qualité de l’air en Europe
  • la question de savoir si les dispositions des directives sur la qualité de l’air ambiant restent pertinentes, efficaces, efficientes et cohérentes avec les autres politiques nationales et de l’UE et quelle est leur valeur ajoutée européenne.

Vous pouvez participer à cette consultation publique en remplissant le questionnaire en ligne disponible sur le site EU Survey.