Tous les articles par Jacqueline Collard

Un rapport sur la présence de pesticides dans l’eau de consommation

Présentation du rapport de l’IGEDD, l’IGAS et le CGAAER :

objet: Prévenir et maîtriser les risques liés à la présence de pesticides et de leurs métabolites dans l’eau destinée à la consommation humaine

Résumé:  La présente mission conjointe s’inscrit dans un contexte nouvellement identifié de dépassements des seuils de qualité pour certains métabolites de pesticides observés dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). Cette situation conduit à réinterroger les méthodes de gestion des risques sanitaires en cas de présence de pesticides et de leurs produits de dégradation dans les EDCH, à des seuils dépassant les valeurs réglementaires en vigueur et sur une large échelle.

La mission recommande l’élaboration d’une méthodologie unique d’évaluation de la pertinence d’un métabolite au niveau européen et que la détermination des valeurs toxicologiques de référence soit répartie entre les États-membres sous l’égide de l’Autorité européenne de sécurité des aliments.

Elle préconise que la direction générale de la Santé (DGS) propose aux ARS des règles de gestion communes et s’appuie sur l’avis à venir du Haut conseil de la santé publique s’agissant de la présence simultanée de plusieurs substances. L’ergonomie du site du ministère de la Santé et de la Prévention doit être améliorée, afin que soit publiée sur ce site et chacun des ARS la liste des molécules recherchées avec proposition d’un modèle unique d’info facture détaillé.

Les ARS devront en outre veiller à ce que les PRPDE respectent leurs obligations d’information envers les consommateurs et la mise en œuvre à court terme de mesures curatives. Une réflexion sur le financement et la charge pour le consommateur doit être mes en place. La mission estime que la politique de protection des captages est à refonder grâce à une coordination renforcée entre les services de l’État et que la reconquête de la qualité des EDCH passe par des mesures préventives ambitieuses, à mettre en place d’urgence.

Conclusions
Les résultats du contrôle sanitaire révèlent un nombre croissant de non-conformités des eaux distribuées. En 2022, 61 molécules à l’origine des situations de dépassements récurrents des limites de qualité ou de restrictions d’usages sont récapitulées dans le tableau ci-dessous. Les cinq substances retrouvées le plus fréquemment dans les unités de distribution en situation NC1 et NC2 sont les métabolites de pesticides suivants :

Chloridazone désphényl ;
Métolachlore ESA ;
Chloridazone méthyl désphényl ;
Atrazine déséthyl déisopropyl ;
Atrazine déséthyl

Le rapport :

1- Synthèse (79 pages)

2- Annexes (507 pages)

https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0013548/015411-01_rapport_publie.pdf

 

 

Les foyers de cheminées ouverts mis en accusation et partiellement interdits

Notre pays n’est pas épargné par les restrictions en matière de feu de cheminée, mais elles sont encore partielles.

L’utilisation dans certaines villes est prohibée depuis le 1er octobre 2024. En Île-de-France, il est simplement interdit de se servir d’une cheminée à foyer ouvert comme chauffage principal de son logement. Il en est de même à Lyon ou dans L’Isère, Grenoble et ses alentours, dans le cadre du Plan de Protection de l’Atmosphère, pour 123 communes de l’Isère, dont 49 communes de la Métropole de Grenoble, y compris Échirolles, Saint-Martin-d’Hères et Seyssins, puis ce sera le tour dès le mois d’avril 2025 de la métropole de Saint-Étienne et de cinq communes de Loire Forez, soit 53 communes au total.

En France, le ministère de la Transition écologique avait dressé le même constat dans son rapport de 2021  : la combustion du bois libère divers polluants dans l’air (monoxyde de carbone, oxydes d’azote…), ainsi que des particules fines lorsqu’elles émanent du chauffage domestique, et peuvent provoquer des cancers, des maladies respiratoires et cardiaques, et ce même si le taux de concentration des particules fines est très faible. Et dans le cas de cheminées ouvertes vous êtes en prise directe avec ces polluants. C’est pourquoi afin de profiter de votre cheminée vous devez faire installer un insert aux normes actuelles (flamme verte **) et ainsi bénéficier du spectacle tout en ne polluant pas votre intérieur, ni l’extérieur !

En fait ces cheminées sont inefficaces et polluantes, avec de mauvais rendements dus à une combustion incomplète, et sont responsables de 62 % des émissions de particules fines PM2,5 en France, selon l’ADEME. Selon cette dernière, le rendement énergétique de ce type de chauffage au bois ne dépasse pas 15 %, car la majorité de l’énergie générée par les cheminées ouvertes s’échappe dans l’atmosphère sous forme de fumée et de polluants.

** Le label Flamme Verte https://www.flammeverte.org/flamme-verte/le-label-flamme-verte

Lancé par l’Agence de la transition écologique (ADEME) et les professionnels de la filière du chauffage en bois en 2000, le label Flamme Verte labellise les appareils indépendants : foyers fermés / inserts, poêles, cuisinières et chaudières domestiques fonctionnant au bois bûche, à la plaquette forestière et aux granulés de bois. Le label rassemble aujourd’hui 115 marques et regroupe plus de 6 500 modèles différents. Il représente en France environ 75 % des ventes de ces équipements. Ces produits correspondent à des performances énergétiques et environnementales qui sont contrôlées dans des laboratoires accrédités selon la norme ISO/CEI 17025 et notifiés par la Commission Européenne, dont les essais donnent par ailleurs, accès au marquage CE.

Les COP en échec ? COP 16 sur la biodiversité et COP 29 sur le climat

La COP16 biodiversité s’est terminée à Cali en Colombie, échouant à obtenir un accord sur le financement de la feuille de route que l’humanité s’est fixée pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030.

Et c’est maintenant  la COP 29 qui s’achève à Bakou : “Rarement il y a eu si peu d’avancées à une COP, mais on savait que celle-ci serait particulièrement difficile”, note Marta Torres Gunfaus, directrice climat du think tank IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales).

Quant à Gaïa Febvre, du Réseau Action Climat (RAC), elle fait  un constat difficile : « [Continuer] de retarder les négociations internationales visant à enrayer le réchauffement de la planète. Et pour cause, leur modèle économique est en conflit direct avec les objectifs de l’Accord de Paris. » En effet plus de 1 770 lobbyistes des énergies fossiles sont accrédités à la COP29 en Azerbaïdjan, comme  a dévoilé une coalition d’ONG et ils  parasitent  les débats »

Face à des impossibilités d’avancer concrètement et devant la réalité d’un système arrivé à bout de souffle. « Sa structure actuelle ne permet tout simplement pas de réaliser le changement à une vitesse et à une échelle exponentielles, écrivent-ils. Nous devons passer de la négociation à la mise en œuvre. Une vingtaine de leaders climatiques ont appelé à réformer le processus des COP, » En effet sont envisagées sept propositions de refonte  ainsi traduites. La première étant la mise en place de « critères d’éligibilité stricts pour exclure les pays ne soutenant pas la transition vers l’abandon progressif des énergies fossiles ».

Par ailleurs la  voix d’une représentante des pays autochtones s’est fait entendre: «Aujourd’hui, une autre menace pèse sur les quelques milliers d’âmes de notre  communauté : l’extraction d’énergies fossiles. Cette industrie des hydrocarbures détruit la terre, l’air et l’eau, déplore Casey Camp-Horinek, élue autochtone. Et comme nous en dépendons, elle nous tue avec.»

L’un des piliers fondateurs de l’Accord de Paris est la solidarité financière entre les pays développés et les pays en développement, a rappelé Laurence Tubiana, co-responsable du secrétariat du groupe de travail sur les taxes de solidarité et directrice générale de la Fondation européenne pour le climat. D’ici la COP30 à Belém, nous voulons proposer des options concrètes pour que les prélèvements de solidarité mondiaux fournissent de nouvelles sources de financement prévisibles, stables et concessionnelles”.

Et pourtant les États présents à la conférence sur le climat à Bakou se sont engagés, lors de la dernière journée, à verser 300 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique à l’horizon 2035. Au bout de la nuit, cet accord sur la finance climatique a certes été obtenu à l’arraché, mais avec une somme bien inférieure à ce qu’il était souhaitable sachant que 7000 milliards servent les énergies fossiles.

Malgré les alertes et les chocs climatiques qui marquent  l’actualité, les pays les plus riches ont choisi une enveloppe minimale pour aider les pays les plus défavorisés, en clôture de la COP29 à Bakou. En conclusion cette COP29 a permis de trouver des accords, certes  décriés, sur les financements et les marchés carbone, les autres sujets concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre (atténuation), le bilan mondial ou les droits humains ont peu progressé voire reculé.

Rapport parlementaire de l’OPECST sur les impacts du plastique sur la santé

Alors que se prépare le  dernier cycle de négociations du futur traité international sommet de Busan (Corée du Sud) pour la mise en place d’un traité mondial sur la pollution plastique, l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques français (OPECST)  dresse un état des lieux édifiant de ses conséquences sur la santé, et tire le signal d’alarme..

Le plastique ne représente pas seulement une menace pour l’environnement, c’est également un danger aux coûts exorbitants pour la santé humaine.Le problème majeur étant qu’il se dégrade dans le temps en réduisant son volume mais pas sa présence et partout dans le monde du sommet de l’Everest aux fonds des océans on le retrouve sous forme de nanoplastiques, qui affecte tous les écosystèmes.

Une étude sur la quantité de microplastiques ingérés par les hommes avait fait grand bruit en 2019, évaluant l’absorption de plastiques à 5 grammes par semaine, soit l’équivalent d’une carte de crédit. Depuis, plusieurs études ont considérablement revu à la baisse cette
quantité de microplastiques ingérés hebdomadairement, sans pour autant parvenir à un consensus. Compte tenu des difficultés rencontrées pour appréhender les plastiques, leur quantité dans l’environnement est certainement sous-évaluée, qu’il s’agisse des  microplastiques, ou plus encore des nanoplastiques. Les microplastiques sont présents dans tous les organes humains et s’y accumulent. Les nanoplastiques intéressent néanmoins les chercheurs dans la mesure où ils sont susceptibles de traverser la barrière
intestinale ou encore l’épithélium et d’entrer dans la circulation sanguine pour atteindre des organes secondaires.Les organes d’absorption sont multiples : les poumons, le côlon, la peau. Il a été démontré que les plastiques pouvaient être transportés par le sang, mais également par les nerfs, et atteindre ainsi des organes qu’on qualifie de lointains, tels que les testicules, le placenta, les reins ou encore le cerveau.

Néanmoins on nous affiche souvent qu’une partie est recyclée mais cela représente une portion infime et surtout ne résout en rien son cycle de vie qui finalement n’en n’est qu’une prolongation qui se couple avec la production initiale qui se prolonge.Le fait de trier pour recycler nous donne bonne conscience alors que tout n’est pas résolu pour autant. Au niveau mondial, moins de 10 % des déchets plastiques sont recyclés .

La production de plastique a doublé au cours des vingt dernières années et devrait dépasser 500 millions de tonnes pour l’année 2024, 750 millions de tonnes prévus en 2040 et il est envisagé que cette production exponentielle devrait atteindre le milliard de tonnes avant 2050, si rien n’est fait.

 Et malgré ces constats alarmants, on vient d’apprendre qu’en France le Conseil d’Etat annule un décret interdisant les emballages plastiques pour les fruits et légumes frais sous la pression des producteurs.

Jeudi 14 novembre 2024 (17e législature)

L’Arcep vient de sortir son rapport sur l’aspect environnemental de l’audiovisuel

Nous vous proposons un petite synthèse de l’étude sur l’impact environnemental des différents modes de diffusion audiovisuelle en France, faite par L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), en partenariat avec l’Agence de la transition écologique (ADEME).

La consommation de contenus audiovisuels peut se faire via une grande diversité de terminaux. Certains sont spécifiques à l’audiovisuel ou à des usages particuliers, d’autres sont polyvalents et multiplient les usages possibles.

Elle confirme bien que c’est la fabrication des terminaux (téléviseurs, smartphones, ordinateurs, tablettes, etc.) qui constitue la part prépondérante des impacts environnementaux liés aux usages audiovisuels, bien plus que leur consommation d’énergie lors de leur utilisation. L’Arcom, l’Arcep et l’ADEME recommandent en conséquence une approche d’écoconception pour prolonger la durée de vie des terminaux, notamment en assurant la rétrocompatibilité des services audiovisuels.

Pour une mise en place d’outils le 17 mai 2024 a été produit par ces instances le Référentiel général de l’écoconception des services numériques (RGESN) C’est la traduction de la  recommandation issue de l’article 26 de la loi REEN. Ce document fournit des recommandations pratiques pour concevoir des services audiovisuels plus durables, en réduisant l’impact environnemental à chaque étape de leur développement.

Néanmoins les réseaux de communication et les centres de données  (Data Center), contribuent également de manière significative, à cette empreinte environnementale.

Le Référentiel général de l’écoconception des services numériques (RGESN) : document accessible ici.

https://www.arcom.fr/nos-ressources/espace-juridique/textes-juridiques/recommandation-de-larcom-sur-larticle-26-de-la-loi-visant-reduire-lempreinte-environnementale-du-numerique-loi-reen

Loi n°2021-1485 du 15 novembre 2021 visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France (dite loi REEN)

https://www.vie-publique.fr/loi/278056-loi-15-novembre2021-reen-reduire-empreinte-environnementale-du-numerique

https://www.arcom.fr/sites/default/files/2024-10/Arcom-arcep-ademe-etude-impact-environnemental-des-usages-audiovisuels.pdf