Tous les articles par Jacqueline Collard

Un nouveau parlement est né à Grenoble: celui de la Rivière Isère

Le Parlement de l’Isère est né de l’inquiétude de la population concernant l’eau, sa raréfaction  , ses usages, ses pollutions et l’accaparement de cette ressource dans le contexte du changement climatique,

Plusieurs associations sont à l’origine de ce dispositif: la FNE Isère, avec des associations  citoyennes en proposant des ateliers de réflexions afin d’élaborer les diverses orientations à donner à ce Parlement pour l’ensemble du bassin versant de l’Isère.

Son objectif: s’organiser pour protéger l’eau, se réapproprier démocratiquement les enjeux de l’eau, reconnaitre le droit à la rivière et assurer une base documentaire des données de la rivière.

Les dimensions du Parlement :

  • Une dimension politique et citoyenne : Créer un espace public de discussion sur l’eau ouvert à tous·tes pour élargir la participation citoyenne et porter la parole citoyenne auprès des institutions.
  • Une dimension scientifique : Constituer un observatoire de l’eau qui rassemblerait et vulgariserait de manière neutre et indépendante les données disponibles sur l’eau.
  • Une dimension juridique : Engager une réflexion sur les droits de la nature et considérer la rivière comme une entité ayant une valeur intrinsèque et pouvant prétendre à la personnalité juridique et morale.

 L’Isère fait aujourd’hui face à 3 menaces principales: l’accaparement de l’eau pour des usages industriels, la pollution de nappe de Grenoble ville avec un long passé industriel, et la raréfaction de la ressource prévisible avec le réchauffement climatique trés soumis à la fonte des glaciers alpins.

La première session  s’était  déroulée , le 28 septembre, avec une soixantaine de participants.Une assemblée citoyenne est intéressante pour permettre aux habitants de s’approprier la connaissance de leur environnement et des biens communs que sont les rivières afin de mieux les préserver.

https://parlement-isere.org

Les fleurs elles même porteuses de pesticides ? L’envers du décor de la rose

Très peu d’études sont  faites sur la contamination des fleurs coupées et des plantes ornementales par les pesticides. En manipulant des fleurs coupées traitées aux pesticides,( dont 85% proviennent de l’étranger dans une production intensive sans aucune protection des salariés) , une maman française a contaminé son bébé alors qu’elle était enceinte., celle ci ayant été exposée dès ses 20 ans à de nombreux herbicides dans le cadre de sa profession,

Une ancienne fleuriste a demandé, mercredi devant la cour d’appel de Rennes, la reconnaissance du préjudice subi par sa fille Emmy , morte à l’âge de onze ans d’une leucémie diagnostiquée à 5 ans et  liée à son exposition aux pesticides durant la grossesse.« Une contamination qui, malheureusement, passe la voie placentaire au moment de la grossesse et qui entraîne la contamination des fœtus », a expliqué Me Lafforgue.

Une étude belge avait déjà pu démontrer le risque encouru par les fleuristes.« Le risque pour les fleuristes est même plus important que celui encouru par les agriculteurs, car ils sont exposés à un cocktail de très nombreux pesticides, avec un nombre de substances très élevé sur chaque bouquet, y compris des substances interdites en Europe. Pourtant, ils ne sont pas informés. Et contrairement aux agriculteurs, ils sont exposés six jours sur sept, toute la journée, toute l’année ! », conclut Bruno Schiffers* professeur honoraire à l’Université de Liège, qui a piloté cette étude.

Le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) a reconnu « le lien de causalité entre la pathologie » de la petite Emmy et « l’exposition aux pesticides durant la période prénatale », a-t-il indiqué.

Contrairement aux fruits et légumes, il n’existe pas de réglementation européenne permettant de fixer des limites maximales de résidus de pesticides dans les fleurs.

* Bruno Shiffers, ingénieur agronome spécialisé en Protection des Végétaux, professeur honoraire de phytopharmacie et ancien responsable de Laboratoire de Phytopharmacie de Gembloux Agro-Bio Tech à l’Université de Liège en Belgique.

https://www.researchgate.net/publication/333760805_Biological_monitoring_of_exposure_to_pesticide_residues_among_Belgian_florists

Enquêtes sur l’utilisation des écrans par les jeunes

Plusieurs études révèlent les tendances fortes de l’utilisation des écrans par les enfants et les jeunes : de quoi considérer la mesure demandée par la Ministre de l’Éducation Nationale à la rentrée scolaire afin de limiter les temps d’écrans. et rappelant que la majorité numérique est à 15 ans depuis 2023.

Les conclusions de l’étude « Born Social » édition 2024, réalisée par l’agence Heaven en partenariat avec l’association Génération Numérique, révèlent des tendances marquantes concernant l’utilisation des réseaux sociaux chez les plus jeunes. Elle révèle que 75% des moins de 13 ans utilisent au moins un réseau social régulièrement, tout en ayant un regard critique sur l’utilisation qu’en font leurs parents. L’accès précoce à ces réseaux pose des défis majeurs notamment en termes de régulation des contenus appropriés et de protection contre les risques en ligne.

Parmi les enseignements  de cette édition 2024 de Born Social : 75% des moins de 13 ans utilisent au moins un réseau social de manière régulière,les plateformes de jeux vidéo deviennent de plus en plus des espaces de socialisation : 63% des pré-ados se rendent sur des jeux vidéo en ligne (type Roblox…) pour passer du temps avec leurs amis, l’usage de la géolocalisation continue à se généraliser : 60% des enfants indiquent que leurs parents les géolocalisent avec leur téléphone ( ils étaient seulement 34% en 2020).Cet outil est double tranchant : il rassure les parents en leur offrant un moyen de veiller sur la sécurité de leurs enfants, mais il peut également susciter des débats sur la question de la surveillance et du respect de la vie privée des jeunes.

Une autre enquête de l’observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (OPEN) a publié  aussi une étude réalisée par Ipsos média sur le temps que les enfants passent sur les écrans et ce qu’ils y font. Cette enquête a été réalisée via un questionnaire en ligne, du 8 au 16 février 2024. 1 800 personnes ont répondu, dont 1 200 parents d’enfants âgés de 7 à 17 ans et 600 enfants âgés de 7 à 17 ans.

Il en ressort:   c’est  11,3 ans ; l’âge moyen du premier smartphone, et 99% des enfants se connectent quotidiennement sur le web dès 11 ans.

La consigne « pas d’écran à table » est appliquée par 56 % des parents. Seulement 49 % limitent le temps d’usage numérique quotidien de leur enfant et 37 % leur proposent des activités non-numériques en remplacement.

Le contrôle parental n’est mis en place que par 23 % des parents (moins 8 points par rapport à 2021). Et paradoxalement, il est utilisé à hauteur de 24 % chez les 7 – 10 ans contre 32 % chez les 11 – 14 ans.

Sources : https://www.aacc.fr/sites/default/files/media/document/2024-10/BORN%20SOCIAL%202024.pdf

Parents, enfants et numériques 2024, Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique et Ipsos, octobre 2024

La santé mentale « grande cause » de l’année 2025 a annoncé le premier ministre

Déjà en Juin avait été annoncée comme priorité la santé mentale des jeunes, donc rien de nouveau si ce n’est qu’entre précarité et incertitude de l’avenir, la jeunesse reste fragile.

Santé publique France avait alerté et publié  l’an dernier déjà  les résultats sur la santé mentale de l’enquête nationale en collèges et en lycées chez les adolescents sur la santé et les substances (EnCLASS), menée par l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), en partenariat avec l’Education nationale. Les données, recueillies en 2022 auprès de 9 337 élèves du secondaire, montrent des résultats contrastés. Si la grande majorité des élèves interrogés expriment une satisfaction vis-à-vis de leur vie actuelle et se perçoivent en bonne santé, seule la moitié présentent un bon niveau de bien-être mental. On observe une part non négligeable de jeunes présentant un risque de dépression et déclarant un sentiment de solitude, des plaintes psychologiques et/ou somatiques ou des pensées suicidaires.

Cette enquête mettait en évidence que plus de la moitié des jeunes interrogés (51% des collégiens et 58% des lycéens) présentent des plaintes psychologiques ou somatiques récurrentes (c’est-à-dire au moins 2 plaintes plus d’une fois par semaine durant les six derniers mois). Les plaintes les plus fréquemment rapportées sont la difficulté à s’endormir, la nervosité, l’irritabilité et le mal de dos.

Les comportements suicidaires ont également été mesurés, mais uniquement parmi les lycéens. Un quart d’entre eux (24%) a déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois. Les filles sont nettement plus concernées que les garçons (31% vs 17%), et ce quelle que soit la classe. Environ un lycéen sur dix a déclaré avoir fait une tentative de suicide au cours de sa vie.

Pour conclure, l’étude montre que les collégiens et les lycéens ont connu une nette dégradation de leur santé mentale entre 2018 et 2022. Cette dégradation est plus marquée chez les jeunes filles et creuse l’écart garçons-filles déjà observé auparavant.

Soutenu par Santé publique France et destiné aux jeunes de 12 à 25 ans, le Fil Santé Jeunes propose une ligne d’écoute (0 800 235 236) accessible 7 jours sur 7 de 9h à 23h (service et appel anonyme et gratuit)

La santé mentale et le bien-être des collégiens et lycéens en France hexagonale – Résultats de l’enquête EnCLASS 2022

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Des leds dans les jouets d’enfants : L’ANSES alerte

L’Anses alerte dans un communiqué du 1er octobre : « Peluches, poupées, tablettes à dessiner, camions, toupies, jeux de société lumineux… certains jouets pour enfants contiennent des LED », or « Celles-ci émettent de la lumière bleue qui peut présenter différents effets toxiques pour la rétine (notamment augmenter le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge) et perturber les rythmes biologiques, dont le sommeil, en cas d’exposition le soir et la nuit. »

Le communiqué ajoute : Afin de garantir la sécurité et la santé des utilisateurs, une directive européenne sur les jouets fixe des exigences essentielles pour leur mise sur le marché.:pour les jouets lumineux, une annexe (nommée NF EN IEC 62115), actualisée en 2020, propose un protocole de vérification censé garantir la protection des yeux des enfants. Et c’est cette mise à jour qui semble poser problème. En effet, après un examen approfondi, l’Anses conclut que ce nouveau protocole ne permet pas d’assurer une protection adéquate des enfants.

Pour étayer ses conclusions, l’agence a mené des tests sur un échantillon de 19 LED issues de jouets disponibles dans le commerce. Les résultats sont alarmants : la version 2020 de la norme s’avère moins protectrice que celle de 2005. Huit des jouets testés n’auraient pas pu être commercialisés selon l’ancienne norme, contre un seul avec la nouvelle version.

Quels sont les dangers de la lumière bleue ?

Dans des expertises publiées en 2010 et 2019, l’Anses avait décrit la dangerosité des lumières bleues émises par les LED et les effets sur la santé qu’elle peut engendrer. Une exposition répétée peut provoquer des dommages à la rétine, notamment augmenter le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). De plus, l’exposition à la lumière bleue le soir et la nuit peut perturber les rythmes biologiques, dont le sommeil. L’Anses rappelle ses recommandations générales contribuant à protéger les enfants des risques liés à l’exposition aux LED :

 

 

L’Anses recommande donc d’engager rapidement « une révision de la section ‘sécurité oculaire’ de la version 2020 de la norme NF EN 62115 ».  Dans l’attente de cette révision, elle demande « la suspension de cette partie de la norme et de revenir provisoirement à la version de 2005 pour vérifier de la sécurité oculaire des jouets ».