Tous les articles par Jacqueline Collard

Un reportage d’ARTE sur la fabrique de l’ignorance

Un reportage d’investigation produit par la chaine ARTE le 23 février à propos de la stratégie de persuasion, utilisée par des lobbies trop souvent peu scrupuleux sur l’impact de leurs produits quant à la santé des concitoyens.

Des mécanismes qui sont initiés depuis longtemps , l’industrie du tabac a été l’une des premières, et nous assistons, avec les grands enjeux de notre société, à des moyens de  plus en plus sophistiqués, pour mettre le doute dans la population. Ce qui est grave c’est que ces stratagèmes discréditent de ce fait, les appels à la prudence, lancés par les communautés scientifiques et médicales.

L’argument : « Il n’y a pas de consensus « est souvent  entendu dans les médias dans la parole d’experts, produisant le doute dans la population souvent trop peu informée, si ce n’est par le marketing et la publicité.

Cela permet au monde industriel de mettre sur le marché des  produits qui ne devraient pas être commercialisés, avec des études de dangers non finalisées. Nous constatons bien que nous sommes confrontés à ces soi disant incertitudes  tant avec les perturbateurs endocriniens, les produits CMR , les nanoproduits, les pesticides, les risques engendrés par la téléphonie mobile ou les rayonnements ionisants et même  les données sanitaires et climatiques. Retrouvons le bon sens et soyons vigilants sur les informations claironnées  par les médias et n’hésitons pas  à vérifier l’origine des travaux d’études.

2020 une parenthèse pour le CO2 mais qu’attendre de 2021 ?

Effectivement le ralentissement économique planétaire a finalement contre toute attente limité la production de gaz à effets de serre ; ainsi nous pouvons constaté combien nos activités humaines lorsqu’elles ne sont pas bridées sont impactantes pour le climat.

Cyril Crevoisier, directeur de recherche au CNRS en météorologie dynamique, assure que sur l’ensemble de 2020, les émissions de CO2 auraient baissé de 7 % à 8 % ( équivalent au taux de 2016). Un chiffre qui va dans le même sens que  d’autres données, comme celles du Global Carbon Project, publiées en décembre 2020. C’est d’autant plus surprenant que le dioxyde de carbone (CO2) a une durée de vie moyenne dans l’atmosphère de cent ans, et donc les variations annuelles sont extrêmement difficiles à observer. Ce qui démontre que cet objectif climatique de la Cop 21 est tout à fait réalisable. Jamais une telle diminution n’avait été constatée.
Une autre bonne nouvelle en 2021 c’est le retour dans le giron de l’accord de Paris des Etats Unis. Pour Cyril Crevoisier, l’urgence impose de focaliser l’effort sur deux domaines : le secteur de l’énergie, au sens large, qui représente 44 % des émissions (et a vu les siennes baisser de 6 % pendant les deux confinements), ainsi que le trafic routier, dont la baisse est responsable, à elle seule, de 50 % de la chute des émissions sur la période.

Nous devons rester vigilants en concentrant nos efforts sur de nouvelles solutions à l’échelle mondiale et elles sont nombreuses, à nous de prendre les bonnes orientations tant au niveau individuel que collectif et tout particulièrement dans le champ des énergies et des transports.

Des expériences de géo-ingénierie pour ralentir le changement climatique ?

Une équipe de scientifiques de Harvard prévoit  de lancer un ballon à haute altitude depuis Kiruna en Laponie pour tester s’il peut transporter l’équipement nécessaire pour une future expérience consistant à disséminer des particules réfléchissant les radiations dans l’atmosphère terrestre.

Des groupes environnementaux suédois ont écrit au gouvernement et à la Swedish Space Corporation (SSC) pour exprimer leur opposition, inquiets de l’adoption d’une technologie potentiellement « dangereuse, imprévisible et ingérable ».

Les aérosols stratosphériques sont un élément clé de la technologie de géoingénierie solaire que certains ont proposé cette technologie  pour contrôler la température de la Terre, avec pour hypothèse que la crise climatique rendrait les conditions intolérables et que les gouvernements ne prendraient pas les mesures suffisantes. Les critiques portent sur  les conséquences de cette technique dont on soupçonne  ce que que les injections d’aérosols stratosphériques (SAI) à grande échelle pourraient endommager la couche d’ozone et au contraire provoquer un réchauffement de la stratosphère et perturber plus encore les écosystèmes.

Un psychanalyste lyonnais fait comme ses confrères le constat de l’augmentation de l’impact de la santé mentale

La crise sanitaire a  eu et a,  un fort impact sur la santé mentale des Français. Cela va faire un an que la crise  a commencé. La situation pèse énormément sur leur moral. Les incertitudes face à l’avenir et le manque de perspectives renforce l’anxiété en affectant leur moral. Dans ce contexte, de plus en plus de personnes consultent des spécialistes de la santé mentale. L’impact psychologique de l’épidémie de coronavirus est plus que jamais significatif.

Face à ce dysfonctionnement psychique il est notable de constater une augmentation des troubles du sommeil, des troubles anxiogènes incitant à des conduites addictives renforcées : consommation d’alcool, de tabac, drogues, médicaments et autres produits interdits. Le stress induit aussi l’isolement, l’absence de cadre ou la précarité et a fait augmenter l’usage de ces substances, ainsi que des comportements addictifs liés aux jeux vidéo, comme à d’autres activités sur écran (films, réseaux sociaux…), qui impactent sommeil et bien-être.

Les professionnels de l’addictologie et de la santé mentale s’en inquiètent, d’autant que la crise économique risque encore de s’aggraver,  doublée d’une crise sociale.

Les jeunes, particulièrement affectés par des difficultés de poursuivre des études de manière conventionnelle, de trouver leurs premiers emplois, d’avoir des relations conviviales, avec ceux de leur âge sont les plus concernés : ce qui va à l’encontre d’un départ dans le vie dans de bonnes conditions. La vie n’est- elle pas d’avoir un certaine liberté pour chacun et de  pouvoir  avoir une vie sociale, indispensable à l’équilibre de chacun ?

Des lumières sur l’utilisation de la biomasse en Europe

Un rapport du service scientifique de la Commission européenne publié en janvier, a mis en lumière le recours exponentiel à la biomasse forestière (bois sous forme de bûches ou granulés, sous-produits de l’exploitation forestière, rebuts des scieries, des papeteries…) pour la production d’énergie: celle ci  aurait  augmenté de 34 % entre 2005 et 2018.

Au sein de l’Union européenne (UE), la production de granulés a également été multipliée par 100 en près de vingt ans, mais ne couvre toujours que deux tiers des besoins.

500 scientifiques et économistes ont écrit aux dirigeants du Monde  pour les mettre en garde contre l’utilisation de la biomasse forestière. « Nous vous exhortons à ne pas porter atteinte à la fois aux objectifs climatiques et à la biodiversité en remplaçant la combustion fossile par le fait de brûler des arbres pour produire de l’énergie », écrivent les signataires, dont l’éminent biologiste américain Peter H. Raven.Ils ajoutent: « Les arbres ont plus de valeur vivants que morts », insistent-ils.

Un kg de carbone brûlé – peu importe d’où il vient – augmente la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Même si des forêts sont replantées, ce CO2 ne sera absorbé de nouveau que des décennies plus tard, une fois que les arbres auront repoussé. Ce sera trop tard. » Or L’Union européenne s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effets de serre de 55 % d’ici 2030 et par conséquent on ne peut ignorer ces inquiétudes des scientifiques ci dessus cités.

 En France, l’ONF persiste pourtant dans une gestion « productiviste » et à courte vue des forêts, fondée sur la seule exploitation des ressources en bois commercialisable (vente de bois d’ameublement, de construction et de chauffe). Ceci pour répondre aux demandes de l’Etat et aux objectifs financiers  fixés par les ministères de l’agriculture et des finances, l’ONF continue à considérer les forêts comme des champs d’arbres. C’est donc la responsabilité de L’État, qui devrait réorienter cette recherche de rentabilité,au détriment des conséquences sur la biodiversité et l’équilibre indispensable pour conserver à notre pays sa multiplicité  des paysages qui font la richesse de notre pays.