Tous les articles par Jacqueline Collard

Systématiser les études environnementales avant aménagement

Le Conseil d’État enjoint au gouvernement de systématiser les études environnementale avant tout projet d’aménagement. Une avancée juridique pour la démocratie, la santé et les écosystèmes.

Voici un délibéré que le gouvernement aurait pu et du éviter. Jeudi 15 avril, le Conseil d’État a exigé du Premier ministre,  que soient prises les dispositions nécessaires pour que les projets susceptibles de nuire à l’environnement ou à la santé humaine soient soumis systématiquement à une étude environnementale préalable.

La législation européenne imposait déjà une telle évaluation d’impacts à chaque entreprise ou collectivité qui souhaite réaliser un aménagement, du rond-point à l’élevage porcin.Grâce aux actions de la FNE, cette nécessité est mise sur la table et le gouvernement dispose désormais de neuf mois pour mettre en conformité ses critères de sélection des projets devant être soumis à une évaluation.

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Code de l’environnement et particulièrement  dans les annexes de l’article R122-2

L’Anses relance la stratégie perturbateurs endocriniens

Communiqué de presse de l’ANSES

Dans le cadre de la seconde Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2), l’Anses a élaboré une liste de substances d’intérêts et identifié une sélection de substances prioritaires à inscrire dans son programme d’évaluation. Pour les substances évaluées, l’Agence propose également une méthode pour déterminer s’il s’agit d’un perturbateur endocrinien avéré, présumé ou suspecté. L’ensemble de ces travaux vise à rendre l’identification des perturbateurs endocriniens plus rapide, efficace et partagée, et à favoriser leur évaluation en accord avec les objectifs français et européens de réduction des risques liés aux substances chimiques.

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances qui interfèrent avec le fonctionnement hormonal des Hommes et des animaux et entrainent des effets délétères sur ces organismes ou impactant la survie de l’espèce. Ils peuvent, par exemple, affecter la reproduction, le développement, le métabolisme, l’immunité, ou encore favoriser le développement de cancers. La seconde Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2), lancée en 2019, poursuit et amplifie les actions menées par la France pour réduire l’exposition de la population et de l’environnement à ces substances.

Dans ce cadre, l’Anses a été saisie par les ministères en charge de l’environnement et de la santé pour élaborer deux outils méthodologiques permettant de concentrer les efforts sur les substances prioritaires potentiellement perturbatrices endocriniennes et de les évaluer rigoureusement. Ces deux outils sont :

Japon : le gouvernement annonce le rejet des eaux de Fukushima dans l’océan

Communiqué de notre partenaire : la Criirad : www.criirad.org

 Mardi 13 avril 2021, le premier Ministre japonais, Yoshihide Suga, a déclaré que les eaux contaminées de Fukushima seraient, une fois traitées, rejetées dans l’océan Pacifique.
Depuis 10 ans, la catastrophe nucléaire de Fukushima-Daiichi se poursuit. A la suite des explosions de mars 2011, les cœurs des trois réacteurs accidentés ont fondu et nécessitent d’être refroidis en permanence. Les eaux utilisées à cet effet par TEPCO, l’industriel en charge de l’exploitation de la centrale, se contaminent au contact du corium qui s’est répandu sous les cœurs des réacteurs, un magma hautement radioactif formé par le combustible nucléaire et les anciennes structures métalliques. S’y ajoutent les eaux d’infiltration également polluées. TEPCO a ainsi accumulé et stocké sur le site plus de 1,24 million de mètres cubes d’eau contaminée et insuffisamment traitée.
Depuis plusieurs années, le gouvernement japonais cherche des solutions car, selon TEPCO, les limites des capacités de stockage pourraient être atteintes d’ici la fin 2022. L’option retenue a été communiquée ce mardi : le Japon déversera dans l’océan Pacifique une partie des eaux contaminées accumulées dans les réservoirs. Les autorités nippones assurent que les eaux seront préalablement filtrées afin que leur niveau de contamination ne dépasse pas les limites établies par les normes de sécurité. Or, ces eaux contiennent divers éléments radioactifs tels que le carbone 14, le strontium 90, l’iode 129, le ruthénium 106, etc., mais aussi le tritium, un radionucléide imperméable aux processus de traitement existants. TEPCO (mars 2020) estime à environ 860 TBq (Térabecquerels, soit 860 mille milliards de Becquerels) la radioactivité de ce seul tritium.

Cette décision intervient alors même que la catastrophe est déjà à l’origine d’une contamination radioactive de l’océan sans précédent, qui se poursuit encore aujourd’hui du fait des fuites de la centrale, du transfert des retombées radioactives terrestres de 2011 via les cours d’eau et également de la remobilisation des polluants qui imprègnent les sables des plages.

Il n’est ni légitime, ni acceptable que cette pollution radioactive soit amplifiée par le déversement volontaire des eaux contaminées dans l’océan. Les justifications basées sur une comparaison avec l’usine de la Hague, reprises par certains médias, sont destinées à banaliser les rejets dans l‘esprit du public.
Cette décision rencontre de nombreuses contestations, notamment de la part de pêcheurs et agriculteurs de Fukushima qui s’inquiètent de son impact sur la réputation déjà entachée de leurs productions, mais aussi d’ONG.
Retrouvez également :
  • L’intervention de Bruno Chareyron dans l’émission « 3 minutes pour la planète » diffusée sur Radio classique ce mardi 13 avril
  • L’article de Roland Desbordes et Kolin Kobayashi disponible dans le TU n° 86 de septembre 2020 : « Fukushima : que d’eau … que d’eau ! »
 

 

 

 

Ne pas abuser des visio conférences !

En février dernier, une étude de Stanford a été publiée sur ce phénomène de fatigue constatée avec la surenchère des visioconférences dans cette période inédite de cette crise sanitaire, cette analyse a notamment confirmé ce que l’on ressent après une journée de télétravail, après laquelle  nous sommes plus fatigués que précédemment.

« Cet épuisement est lié à une surutilisation des plateformes virtuelles de communication « , complète Jean-Christophe Villette, psychologue du travail et directeur associé du cabinet Ekilibre. Résultat, une fatigue visuelle mais aussi cognitive et sociale. Celui ci souligne des problèmes de connexion et de décalages entre l’image et le son. « Même s’il s’agit de quelques micro secondes, notre cerveau doit redoubler d’effort pour tout recoller « , observe Charlie Clarck (cofondateur de Whistcom qui conseille les dirigeants dans leurs prises de paroles) . La visio exige une plus grande concentration que lors d’une réunion physique, ainsi le  cerveau est en « hyper vigilance, souligne de plusJean-Christophe Villette. Cela demande plus d’efforts dans la manière de communiquer et de recevoir l’information.

Sachant que les Français passent en moyenne six heures par jour devant un écran et plus encore jusqu’à près de dix heures pour les 16-24 ans !

Jean-Christophe Villette renchérit : « les problèmes de connexion peuvent entrainer des retards de démarrage, des images bloquées ou pixellisées. Autant de facteurs d’irritation qui s’accumulent et usent notre relation aux autres ». « La visio perturbe la relation vis-à-vis des autres, mais aussi le rapport à soi ».

Charlie Clarck invite même à limiter ces réunions virtuelles à 45 minutes.

 

 

https://news.stanford.edu/2021/02/23/four-causes-zoom-fatigue-solutions/

Les engrais azotés ont des impacts sur l’eau et l’air : la CE s’en inquiète

Le Parlement européen demande des normes plus strictes et plus protectrices afin de limiter les pollutions d’origine agricole.

En excès dans certains cours d’eau, les fertilisants chimiques sont également responsables de pics de pollution atmosphérique et émetteurs de gaz à effet de serre.

Plusieurs produits azotés sont en jeu :

  • les nitrates, qui contaminent les eaux, à l’origine des algues vertes dans la Manche et sur le littoral  atlantique.
  • Les deux autres sont beaucoup moins connues, mais tout aussi dangereuses : le protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre 300 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2),
  • et l’ammoniac, à l’origine notamment de pics de pollution de l’air au printemps

Les eurodéputés ont adopté jeudi un rapport préconisant d’aligner les valeurs limites d’exposition sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Lors d’un vote en séance plénière, jeudi 25 mars, le Parlement européen a adopté le rapport défendu par sa commission environnement. A l’initiative de l’eurodéputé espagnol Javi Lopez (Alliance progressiste des socialistes et démocrates), le rapport vise à dépoussiérer les directives sur la qualité de l’air qui remontent à 2004 et 2008 et à prendre en compte les dernières alertes scientifiques sur les ravages sanitaires de la pollution de l’air.

 Claude Aubert. Ingénieur agronome, pionnier de l’agriculture biologique vient de publier « Une bombe climatique et sanitaire »,dans son livre: » Les Apprentis sorciers de l’azote « (Terre vivante, 144 pages, 15 euros).

C’est environ 130 millions de tonnes d’azote qui sont produites chaque année dans le monde sous forme d’engrais. La moitié seulement est absorbée par les plantes. « Les retombées de la pollution par l’azote sont considérées comme l’une des plus grandes externalités globales auxquelles le monde est confronté, impactant l’air, l’eau, les sols et la santé humaine », souligne la Banque mondiale dans un rapport publié en septembre 2019.