Tous les articles par Jacqueline Collard

Lancement du PNSE4 : un environnement, une santé

Les ministres de la Transition écologique, et des Solidarités et de la Santé, lancent en ce début Mai 2021  le quatrième plan national santé environnement (PNSE 4), « Un environnement, une santé », avec une ambition : mieux comprendre les risques auxquels chacun s’expose afin de mieux se protéger et protéger son environnement. La crise sanitaire de la Covid-19 a par ailleurs rappelé les interactions fortes entre santé humaine, santé animale et santé de l’environnement. Ce PNSE 4 se veut une approche intégrée de la santé humaine, animale et environnementale, dans le respect d’une démarche « Une seule santé »., appelée aussi »One Health »

Les mesures phares du quatrième plan national santé environnement sont les suivantes

  • Connaître l’état de son environnement et les bonnes pratiques à adopter
  • Être mieux informé sur la bonne utilisation des produits ménagers et leur impact sur la santé et l’environnement
  • Approfondir les connaissances des professionnels sur les liens entre l’environnement et la santé
  • Créer un Green Data for Health
  • Structurer et renforcer la recherche sur l’exposome et mieux connaître les maladies liées aux atteintes à l’environnement
  • Surveiller la santé de la faune terrestre et prévenir les zoonoses

Ces directions étant exprimées,nous suivrons leur réalité sur le terrain, car les plans précédents ne nous ont pas apporté les réponses que les citoyens étaient en droit d’attendre, malgré notre contribution importante.

Ce, d’autant qu’en préambule, ce PNSE4  fait référence à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui estime que 23 % des décès et 25 % des pathologies chroniques dans le monde peuvent être attribués à des facteurs environnementaux et comportementaux. Ceux-ci pouvant contribuer à l’apparition de maladies d’origine souvent multi-factorielles : cancers, pathologies respiratoires, allergies, asthmes, maladies cardiovasculaires, diabète, obésité, etc.

 

PNSE4_Dossier_de_presse (PDF – 2.02 Mo)

 

En cas d’accident nucléaire, comment se protéger ?

Notre partenaire la Criirad vient de produire un dossier sur ce sujet

Des pastilles d’iodure de potassium : une protection indispensable en cas d’accident nucléaire : mais pas une solution miracle.

La communication officielle sur les comprimés d’iodure de potassium occulte généralement les zones d’ombre du dossier, qu’il s’agisse des limites de cette protection (seulement la thyroïde et uniquement contre l’exposition à l’iode radioactif par voie interne), des conditions de son efficacité (l’administration doit être rapide, si possible préventive), des critères retenus pour sa mise en œuvre (uniquement si l’irradiation risque de dépasser 50 mGy, un niveau de risque trop élevé, surtout pour les enfants) .

C’est avant l’accident qu’il faut s’informer. Quand il survient, c’est souvent  trop tard.

Le dossier complet sur : www.criirad.org/accident-et-pollutions/comprime_iode/Comprimes_d_iode_stable.html

Des composés perfluorés sur l’Everest et pourquoi ?

Une équipe de chercheurs sur les pentes de l’Everest ont fait un constat surprenant : de très importants taux de substances chimiques comme les perfluoroalkylées ou PFAS – qu’ils ont  mesurés pour la première fois au sommet de l’Everest.

Ils étaient partis pour réaliser des analyses de sols afin de faire du « troisième pôle terrestre » le plus grand laboratoire du monde du changement climatique. Ces éléments surprenants ont fait l’objet d’une publication le 10 mars 2021 dans la revue Science of The Total Environment. A plusieurs altitudes, y compris au niveau du « balcon », c’est à dire le dernier passage très fréquenté à quelques centaines de mètres du sommet et là aussi ces substances ont été retrouvées à des niveaux bien plus élevés que sur d’autres montagnes du monde.

D’après cette enquête, ces molécules proviendraient essentiellement des équipements de montagne traités pour résister à l’humidité. Kimberley Miner, professeur adjoint de recherche à l’Institut du changement climatique de l’Université du Maine, qui a coordonné les recherches à distance depuis les États-Unis fut très surpris de ce constat  « Nous avons tout retesté trois fois, parce que les taux étaient beaucoup plus élevés que ce à quoi nous nous attendions. » Jamais il n’avait été constaté que de telles empreintes chimiques maculaient à ce point cette montagne – la plus haute du monde mais aussi très fréquentée par  des montagnards bien équipés.

Ce qu’on peut tirer de ces conclusions surprenantes , c’est que partout où passe l’homme, il laisse des traces, aussi est-il raisonnable d’en abandonner le moins possible !

Des rappels sur l’usage des micro-ondes

La question de l’impact du micro-ondes sur la santé a fait l’objet de nombreuses  études et pourtant cet appareil très commode est souvent utilisé sans discernement.

Principe : les micro-ondes sont un rayonnement non ionisant et ne doivent pas être confondues avec les rayons X ou gamma, ou même les UV du soleil. En 1945, l’Américain Percy Spencer, ingénieur électronicien, emballa un magnétron de radar dans une boîte métallique : le four à micro-ondes était né.

Les ondes produites dans un four ne rendent en rien les aliments radioactifs. La réglementation en France impose pour ces appareils une fréquence comprise entre 2,4 et 2,5 GHz, fréquence comparable au WiFi et proche de celles utilisées par les téléphones portables dont les gammes s’étendent de 800 MHz (0,8 GHz) à 2600 MHz (2,6 GHz). Les molécules d’eau, comme toutes les molécules polaires, sont très sensibles aux sollicitations électriques alternatives produites par les micro-ondes. Cela provoque une intense agitation moléculaire et donc une augmentation de la température de la matière : de la chaleur.

En ce qui concerne l’eau, la fréquence propre d’agitation moléculaire est de 2,45 gigahertz (2,45 milliards par seconde). Tout produit hydraté subit donc sous micro-ondes accordées, l’agitation de 2 milliards et demi de frictions par seconde, entraînant un échauffement immédiat. C’est bien ces avantages qui en font cette utilisation très fréquente.

Selon les auteurs de l’étude Nutri-Bébé SFAE 2013 réalisée auprès de 1 188 jeunes mamans,  « le lait des biberons est réchauffé au four à micro-ondes dans 66% des cas ». Et pourtant, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) déconseille fortement l’usage de cet appareil. « La température peut s’élever très fortement dans le biberon et entraîner des brûlures graves », précise l’autorité sanitaire sur son site. Sous l’effet de la chaleur émise par les ondes, certains composants comme les probiotiques et les vitamines disparaissent. « La production de molécules artificielles est inévitable. Les acides aminés naturels subissent des changements isomères et se transforment de manière toxique, sous l’impact des micro-ondes produites dans ce type de four.

 Les risques sont accrus lors de l’utilisation ce ce mode de chauffage des aliments dans des emballages plastiques qui sous l’effet de la chaleur excessive provoquent des migrations des molécules à travers l’alimentation.

Dégradation des écosystèmes marins

Un nouveau rapport sur les Polluants aquatiques dans les océans et les pêcheries, vient d’être publié le 27 avril. Ce recensement a été réalisé pour le Réseau international pour l’élimination des polluants (IPEN), qui regroupe plus de 600 ONG dans plus de 120 pays, avec l’organisation australienne pour un avenir sans toxiques (National Toxics Network, NTN). Quand on réfléchit que la race humaine est venue de l’océan : nous ne pouvons qu’être alerter  et de réagir.

En fin d’année à Monaco pour un symposium intitulé « Santé humaine et océan » les scientifiques alertaient une nouvelle fois sur la dégradation du milieu marin. En effet on retrouve partout dans le monde océanique les résidus de notre activité humaine utilisés sur terre : engrais, pesticides, métaux lourds, hydrocarbures, résidus de médicaments, milliers de tonnes de crème solaire et plastique sous toutes ses formes, sans compter les sédiments chargés de divers produits chimiques y juxtaposent ou synthétisent leurs effets délétères. Ils entraînent des anomalies de développement, des pertes de réponse immunitaire et une baisse de la fertilité chez les espèces aquatiques.

Ainsi la faune et  la flore marines exposées à de nombreux perturbateurs endocriniens (PE) et privés de leurs frayères et de leurs nourriceries détériorées, pâtissent des déséquilibres qui menacent des chaînes alimentaires entières, du plancton jusqu’aux oiseaux marins et indirectement notre chaine alimentaire à l’échelle humaine. En cette année de la biodiversité, il devient chaque jour plus urgent d’agir en conséquences.

Et c’est sans compter une autre raison de constater la vulnérabilité des océans avec le réchauffement climatique qui est largement documenté (montée du niveau des mers, tempêtes plus puissantes, acidification et perte d’oxygène).

https://annalsofglobalhealth.org/collections/special/human-health-and-ocean-pollution/