Tous les articles par Jacqueline Collard

Expertise collective Inserm ANSES – « Pesticides et effets sur la santé »

Les pesticides regroupent l’ensemble des produits utilisés pour lutter contre les espèces végétales indésirables et les organismes jugés nuisibles. Ils suscitent de nombreuses inquiétudes concernant leurs effets possibles sur la santé humaine et plus largement sur l’environnement. En 2013, à la demande de la DGS, l’Inserm avait publié une expertise collective « Pesticides : effets sur la santé ». En 2018, cinq directions générales ministérielles[1] ont saisi l’Institut afin qu’il réactualise cette expertise et y inclue de nouvelles thématiques.

Le groupe d’experts réuni par l’Inserm a analysé la littérature scientifique récente afin d’examiner le lien entre une vingtaine de pathologies et les pesticides. Il analyse aussi les effets sanitaires de deux substances actives et d’une famille de pesticides : le chlordécone, le glyphosate et les fongicides inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHi).

L’expertise collective de 2021 dresse un bilan des connaissances sur les liens entre exposition aux pesticides et santé humaine au travers d’une analyse critique de la littérature scientifique internationale. Elle aborde les troubles du développement neuropsychologique et moteur de l’enfant, les troubles cognitifs et anxio-dépressifs de l’adulte, les maladies neurodégénératives, les cancers de l’enfant et de l’adulte. La santé respiratoire et les pathologies de la thyroïde et l’endométriose ont également été abordées et viennent enrichir cette expertise. Au total, ce sont plus de 5 300 documents qui ont été analysés par un groupe de chercheurs multidisciplinaire.

Consultez l’expertise collective : « Pesticides et santé – Nouvelles données (2021) »

LIEN : https://presse.inserm.fr/publication-de-lexpertise-collective-inserm-pesticides-et-effets-sur-la-sante-nouvelles-donnees/43303/

[1] Il s’agit de Direction générale de la prévention des risques, la Direction générale de la santé, la Direction générale du travail, la Direction générale de la recherche et de l’innovation, ainsi que le secrétariat général du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

La crise sanitaire a connu un surcroit de cyberattaques

La crise Covid-19 a été accompagnée d’une forte hausse du nombre de cyberattaques dans le monde envers les « infrastructures critiques ». Depuis le début de la pandémie, le nombre d’attaques connues a augmenté de 300 %, avec en 2020 une hausse de 238 % envers le milieu banquier. De plus, 27 % des attaques durant 2020 ont pris pour cible le milieu hospitalier, avec la France qui en début 2021 s’est retrouvée en ligne de mire pour les cybercriminels.

C’est ainsi que des chercheurs de l’INRIA* se sont intéressés de prés à ces cyberattaques devant les risques potentiels qu’elles représentent.

Le déploiement d’équipements connectés et beaucoup dans le domaine sanitaire comme les pompes à insuline ou pacemakers « intelligents », les champs d’attaque et les risques associés évoluent également. Ces équipements autonomes font partie de la famille de l’IOT l’« Internet des Objets » et sont au centre de la recherche en cybersécurité. De plus, avec leurs contraintes particulières comme des capacités de calcul et d’utilisation de batteries, la sécurité des technologies sans fils utilisées intéresse également les chercheurs, en particulier pour assurer l’intégrité du réseau vis-à-vis de potentielles intrusions.

Via ces appareils, un attaquant peut cibler l’état même de santé des patients et provoquer de sérieux dommages. La sécurité de ces réseaux est primordiale et ce d’autant plus lorsqu’ils appartiennent à des infrastructures critiques dans des secteurs d’importance. Une attaque envers ces secteurs peut non seulement causer des dégâts financiers ou énergétiques, mais aussi humains lorsque la cible est un milieu hospitalier.

l’Utilisation du « réseau sans fil », comme la connexion wifi classique utilisée de façon systématique  pour  l’Internet via sa box ou n’importe où dans un contexte public, sont des cibles faciles et quoique pratique et efficace, ce type de connexion possède quelques restrictions qu’il faudrait connaitre. Cet exemple simple illustre les principales difficultés au niveau des réseaux sans fil, liées à la protection des communications. Comme nos propres voix, les ondes radio utilisées par ces technologies traversent l’espace public et donc peuvent être impactées et brouillées par d’autres ondes. De plus, elles peuvent même être écoutées par d’autres équipements à proximité. L’utilisation de moyens de sécurisation, comme les mots de passe dans les réseaux wifi ou le chiffrage des échanges, limite cette écoute illicite.

*Nathalie MITTON, directrice de recherche en réseau de capteurs sans fil, Valeria LOSCRI, chercheuse associée et Edward STADDON, doctorant en réseau et cybersécurité à l’Inria.

Le 3ème rapport du Haut Conseil du climat (HCC) est paru

Dans son troisième rapport annuel, publié ce jour, le Haut Conseil pour le climat constate une nouvelle fois que «les efforts actuels de la France sont insuffisants» pour permettre d’atténuer le changement climatique.

Le HCC constate toutefois quelques progrès sur le front de la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) essentiellement due à la crise sanitaire et au ralentissement de secteurs économiques mais aussi par des gains d’efficacité, tout en  soulignant cependant l’insuffisance des résultats.

Sa présidente  pointe entre autre « Les principales causes sont la croissance de la demande en transport, ainsi que l’absence de report modal, notamment vers le rail ».  L’autre secteur à la traîne, c’est l’agriculture. La France a moins réduit ses émissions agricoles seulement     – 9 % depuis 1990 par rapport à  ses principaux pays voisins européens, précise le rapport. « Il y a une trop faible ambition dans ce domaine », regrette Corinne Le Quéré.

Une critique qui revient ailleurs dans le rapport. « Globalement, les politiques publiques sont encore insuffisamment alignées sur la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) », écrit le HCC. Cette feuille de route décrit, pour chaque secteur, comment la France entend réduire ses émissions de GES pour atteindre l’objectif de -40% par rapport à 1990 qu’elle s’est fixé pour 2030. Ce non-alignement pose d’autant plus question que l’UE vient de rehausser son ambition climatique en visant une baisse de 55% en 2030, contre 40 % jusque-là.

Une définition proposée pour l’écocide

Un groupe d’experts internationaux mis en place par la Fondation Stop Écocide suite à la demande de parlementaires suédois souhaite faire entrer dans la législation juridique  internationale cette notion. Ces experts ont dévoilé le 22 juin une proposition de définition de l’écocide après six mois de travail comprenant la sollicitation d’expertises extérieures ainsi qu’une consultation publique.

« Il n’existe actuellement aucun cadre juridique pour traiter de l’écocide au niveau international, et donc aucun système permettant de tenir les décideurs des entreprises et des gouvernements responsables des dommages et des abus environnementaux tels que les marées noires, la déforestation massive, les dommages causés aux océans ou la pollution grave des eaux. L’inscription de l’écocide dans le droit international permettrait de juger les auteurs de ces actes devant la Cour pénale internationale ou dans toute juridiction ayant ratifié la Convention », explique la Fondation Stop Écocide.« Il s’agit d’une définition qui est à la fois efficace par rapport à la crise climatique et écologique en cours et acceptable juridiquement par les États », explique, quant à elle, Valérie Cabanes, membre du comité d’experts qui a mis au point cette définition.

Ces experts proposent d ‘ajouter l’écocide aux quatre crimes (génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, crime d’agression) qui figurent dans le statut de Rome, traité international fondateur de la Cour pénale internationale (CPI).« Huit États membres de la CPI ont montré leur intérêt à modifier le statut de Rome et des propositions de lois ont été présentées dans différents pays », se félicite Jojo Mehta, présidente de la Fondation Stop Écocide et organisatrice du comité d’experts.

« Définir le crime est une première étape sur la voie de la discussion, du débat et, un jour, de la ratification. Nous espérons que ce processus incitera les États à réfléchir à la manière d’utiliser le droit pénal international pour cibler les crimes environnementaux les plus graves, tout en déployant le droit pénal et réglementaire national pour traiter un large éventail de préjudices environnementaux qui menacent notre planète », explique Alex Whiting, ancien coordonnateur des poursuites de la CPI.

Dans un calendrier chargé cette année  COP 15, COP 26 « La France a aussi pour responsabilité de porter cette proposition au niveau international », rappelle l’association Notre Affaire à tous.

Le dilemme des crèmes solaires

Alors que l’été est là et que la Semaine de dépistage du cancer de la peau s’achève, les dermatologues rappellent l’importance de la crème solaire. Le bronzage correspond à une protection de la peau contre les assauts des rayons UV : sous leurs effets, les cellules de la peau, les mélanocytes – des cellules spécifiques – produisent un pigment coloré, la mélanine. Celle-ci colore les cellules de l’épiderme et les aide ainsi à se protéger de la brûlure: c’est pourquoi il est conseillé de se protéger de ces rayons du soleil et c’est souvent par les crèmes solaires que l’on pense se protéger.

Or celle ci n’est pas sans poser des questions parfois difficiles à répondre! Nous aborderons seulement les effets sanitaires mais penser aussi que lors d’une baignade, la majeure partie est diluée dans le milieu ambiant, pouvant perturber les écosystèmes de l’environnement aquatique.

Notre partenaire le WECF avait souligné l’an dernier et rien n’a vraiment changé : Outre l’efficacité de ces crèmes haute protection, l’étude avait  également passé au crible leur composition. Là encore, les formulations laissent souvent à désirer: la majorité des protections solaires testées (13 sur 21) sont également particulièrement friandes du phénoxyethanol, un conservateur très employé dans la cosmétique traditionnelle présentant pourtant des risques de toxicité avéré, et fortement déconseillé pour les enfants. Ainsi nous rappelons les conseils proposés:

Les bons réflexes pour choisir sa crème solaire

1. Choisissez le bon indice
Selon votre nature de peau et le degré d’ensoleillement, optez pour l’indice de protection le plus adapté. Hormis le cas particulier des enfants, les plus élevés (50 et 50+) conviennent aux carnations très claires prédisposées aux coups de soleil. Les peaux mates pouvant se contenter d’un indice plus faible.

2. Vérifiez les ingrédients
Pour vous y retrouver dans l’offre pléthorique du marché, regardez les ingrédients en essayant autant que possible d’éviter les perturbateurs endocriniens ou encore les allergènes.

3. Prenez le meilleur qualité/prix
On l’a vu, le prix n’est pas nécessairement un gage de qualité. Une fois acheté, il est essentiel d’appliquer votre protection solaire en couche épaisse et de manière répétée, en particulier après chaque baignade. Etant donnée la forte utilisation que vous allez en faire, ne choisissez pas nécessairement le produit le plus cher mais celui qui présente selon le contexte le meilleur qualité/prix.

4. Le bio, pas encore un gage d’efficacité
Plusieurs marques se lancent dans les protections solaires bio avec l’utilisation de filtres minéraux et non chimiques. «Pour l’heure, les crèmes solaires bio que nous avons testées ne remplissent pas leur promesse en matière de protection»

5. Bannissez les spray aux nanoparticules
Si la toxicité des nanoparticules n’est pas avérée en application cutanée, leur nocivité pulmonaire, elle, est bien réelle. «N’optez donc pas pour un spray solaire en contenant», recommande l’experte. Sur l’étiquette, leur présence est balisée par la mention «nano» suivant l’ingrédient concerné.

6. Utilisez la crème solaire comme un complément
Vêtements, chapeaux, lunettes de soleil, éviction de l’exposition aux heures de fort ensoleillement… La crème solaire ne constitue qu’un moyen parmi d’autres de protéger votre peau. Elle ne doit donc certainement pas être utilisée pour prolonger l’exposition.

Le rapport de l’enquête ICI

Le tableau du classement des 71 substances ICI