Tous les articles par Jacqueline Collard

ll est nécessaire de réduire l’empreinte du numérique

Selon le dernier rapport du WEE Forum, les déchets d’équipements électroniques et électriques (DEEE) devraient peser plus de 57,4 millions de tonnes cette année, soit plus que le poids de la Grande Muraille de Chine. Un chiffre qui a explosé de 21 % depuis 2014.

« La production mondiale de déchets électroniques augmente chaque année de 2 millions de tonnes, soit environ 3 à 4 %. Un problème attribué à des taux de consommation plus élevés d’électronique, des cycles de vie des produits plus courts et des options de réparation limitées », expliquent les experts.

 Ainsi chaque année, des téléphones portables, téléviseurs, machines à laver, etc., sont jetés et non recyclés. En France, chaque habitant génère en moyenne entre 14 et 24 kg de déchets électroniques par an selon la startup Zack qui a pour mission de leur donner une seconde vie.

Selon les travaux d’une mission d’information sénatoriale, si rien n’est fait, le numérique serait à l’horizon 2040 à l’origine de 24 millions de tonnes équivalent carbone, soit environ 7 % des émissions de gaz à effet de serre de la France, contre 2 % aujourd’hui.

Ce texte consensuel, porté par le sénateur LR Patrick Chaize, comprend de nombreuses mesures visant en particulier à soutenir le recyclage et le réemploi des appareils numériques (smartphones, ordinateurs, tablettes, etc.) pour réduire leur impact sur l’environnement.

La phase de production des équipements numériques représente plus de 75% de l’empreinte environnementale du numérique (émissions de gaz à effet de serre, consommation d’eau et de ressources). 88% des Français changent de téléphone portable alors que l’ancien fonctionne toujours. Entre 50 et 100 millions de téléphones dorment dans nos tiroirs. Pas moins de 70 matériaux différents, dont 50 métaux sont nécessaires pour fabriquer un smartphone.

« A l’heure de la COP26 et des grandes déclarations utiles pour le climat, le Sénat français lui est dans l’action concrète avec ce premier texte sur le numérique et l’environnement », a souligné le rapporteur LR Guillaume Chevrollier.

Le Sénat  a  adopté en ce début novembre, par un ultime vote du Sénat, une proposition de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique, faisant de la France un pays précurseur dans ce domaine, au moment où les dirigeants mondiaux sont réunis à Glasgow pour la COP26, celui ci visant à renforcer la régulation environnementale du numérique par l’Arcep, le régulateur des télécoms, dont l’adoption par les députés devrait être une simple formalité.

https://www.ecologie.gouv.fr/feuille-route-numerique-et-environnement

Des AVC nombreux même chez de jeunes enfants; appeler d’urgence le Samu

Lors de  la Journée mondiale de l’AVC, Dr Manoëlle Kossorotoff, neuropédiatre à l’hôpital Necker-Enfants malades et coordinatrice nationale sur l’AVC de l’enfant, a mis en évidence un fait médical peu connu que  1 % des accidents vasculaires cérébraux concernent des enfants ou des adolescents:  cela représente tout de même de 500 à 1 000 cas par an en France.

La forme la plus fréquente concerne des nouveau-nés – de 200 à 300 cas par an. Lorsqu’ils sont visibles, les signes apparaissent dans les tout premiers jours de vie, en général à la maternité: chez le nouveau-né, on n’observe pas de paralysie, le système moteur est encore immature, mais on est alerté par la survenue de convulsions, de gestes répétés d’un bras ou d’une jambe et, parfois, de troubles de conscience.

L’un de nos grands messages à diffuser largement, c’est : surtout, n’allez pas aux urgences mais appelez le 15 ! Cette recommandation vaut de même que pour les adultes. Le Samu permet de gagner du temps en ne passant pas par les urgences, souvent encombrées. Il conduit directement le patient à l’IRM, ce qui fait gagner des minutes cruciales. Il faut savoir que chaque région a un schéma de prise en charge de l’AVC de l’enfant,l’état ultérieur est très lié à la rapidité d’intervention.

François Gemenne continue d’ alerter en pleine COP

François Gemenne, spécialiste de la géopolitique du climat et auteur principal pour le Giec continue à alerter sur les changements profonds auxquels nous allons être soumis et qui nécessite dés à présent des changements de stratégies politiques sévères.

ll nous rappelle que ce  que nous considérions jadis comme des événements exceptionnels va désormais faire partie de la normalité de sa vie, que dans le même temps, l’élévation du niveau des eaux, estimée jusqu’à « un mètre d’ici la fin du siècle », va progressivement modifier les paysages côtiers.Les prochaines décennies devraient par ailleurs voir une augmentation des déplacements et des migrations provoquées par le climat, selon François Gemenne. En 2020, quelque 30 millions de personnes ont été déplacées à la suite « d’événements climatiques extrêmes » voués à se multiplier dans le futur, comme « des tempêtes, des ouragans, des sécheresses et des inondations ». A cela s’ajoutent aussi les personnes touchées par des « dégradations plus lentes de leur environnement ».

Face à ces urgences, les enfants d’aujourd’hui n’auront d’autre choix que de se battre sur les deux fronts qui se dessinent désormais : d’un côté, « réduire nos gaz à effet de serre de la façon la plus drastique possible, afin d’éviter les impacts du changement climatique les plus graves » ; et de l’autre, « s’adapter » aux effets imminents et inévitables du réchauffement, à travers notamment l’habitat, les infrastructures ou encore les techniques agricoles. Ces deux combats ne doivent plus être opposés, plaide François Gemenne : « Il ne s’agit pas de faire l’un ou l’autre ; il s’agit de faire l’un et l’autre. »

Cette nouvelle conférence internationale sur le climat doit véritablement prendre des décisions fermes afin de limiter les catastrophes qui ne manqueront pas de s’accroitre  et engager des  changements drastiques de comportements  à l’échelle mondiale.

La Cop 26 a commencé en Ecosse

Pour l’ouverture cette nouvelle conférence internationale sur le climat, le constat, six ans après l’Accord de Paris, est flagrant : c’est que les États du monde manquent cruellement d’ambition. Entre réduction des émissions de gaz à effet de serre et soutien aux pays pauvres, et ce,  malgré l’urgence et le monde apocalyptique qui se profile, les États ne sont toujours pas en phase avec les objectifs qu’ils s’étaient fixés.

Et pourtant leur mission, selon les mots d’António Guterres, secrétaire général de l’ONU est de s’accorder pour lutter contre cette « menace existentielle pour la planète et nos vies ». Alors, qu’attendre de ce sommet international pour le climat? Il s’agit désormais de passer à l’action, car seule une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 nous permettra de limiter la gravité des impacts climatiques.»

Ce sommet, à Glasgow, au Royaume-Uni, « le plus important depuis la COP21 en 2015 », devra se traduire par « une franche accélération de l’action », a prévenu le Climate Action Network, un réseau mondial de plus de 1 300 organisations non gouvernementales environnementales dans plus de 130 pays, lors d’une autre conférence.

Lors de tenue de cette COP 26 , le Haut Conseil pour le climat (HCC) français a lui annoncé,  la création du réseau international des conseils pour le climat, ces instances chargées d’apporter à leur gouvernement une expertise scientifique et technique indépendante en matière de climat. Le HCC en sera membre et il en assurera même le pilotage en 2022, en collaboration avec les conseils du Guatemala et du Canada. Le réseau est composé de 21 organismes consultatifs à travers le monde, dont huit font partie des pays du G20. « La mission principale est de favoriser la collaboration internationale entre les conseils pour le climat existant et de soutenir la mise en place de nouveaux conseils pour le climat afin d’accompagner les gouvernements », explique le HCC  dans un communiqué.

Et  la COP26 s’est ouverte en particulier sur un constat d’échec pour la finance climat : l’objectif de 100 milliards de dollars de financements apportés par an aux pays en développement n’est toujours pas rempli. Derrière les choix politiques des États, l’appétit limité des acteurs financiers privés contribue aussi au lent progrès de ces investissements indispensables pour la lutte contre le changement climatique.
La série d’évènements internationaux dédiés à la finance autour de la COP 26, marque la saison des engagements sur le climat des banques, assurances et les grands investisseurs. La livraison de l’automne 2021 cible, après le charbon, le pétrole non conventionnel (gaz de schiste, sable bitumineux, Arctique) et les stratégies de neutralité carbone se multiplient. Cependant dans la mesure où ces engagements ne remettent pas plus en cause les énergies fossiles que le modèle économique actuel carbo-intensif, ils sont très attaqués pour les limites de leur impact et leur lenteur à changer de modèles.

Alors que l’ouverture de la COP 26 est imminente, l’un des partenaires principaux est mis à l’index

L’ONG Break Free From Plastic qui déploie ses bénévoles chaque année pour identifier les entreprises les plus polluantes en ramassant les déchets plastiques dans la nature, vient de nous proposer son nouveau palmarès :  et sans surprise, comme chaque année, c’est Coca-Cola qui termine en tête de ce classement peu reluisant. Au total près de 20 000 morceaux de plastique appartenant à la firme américaine, qui détient les marques Tropico, Honest, Fanta ou encore Sprite, ont été retrouvés dans 39 pays différents.

Suivent dans ce classement Pepsi,  Unilever, Nestlé, Procter et Gamble, Mondelez, Philippe Moris, Danone, Mars, Colgate etc…

« Si l’on considère que 99% du plastique est fabriqué à partir de combustibles fossiles et que les compagnies pétrolières se tournent activement vers le plastique comme source croissante de revenus, le rôle d’Unilever à la COP26 est particulièrement cynique », a réagi l’ONG. « L’addiction du monde au plastique à usage unique est une grave contribution à la crise climatique. Si l’ensemble du plastique était un pays, il serait le cinquième émetteur de gaz à effet de serre dans le monde« , abonde Break Free From Plastic.Un nouveau rapport publié par le Bennington College estime même que l’industrie du plastique aux États-Unis pourrait libérer plus de gaz à effet de serre que les centrales à charbon d’ici 2030, avec 232 millions de tonnes de CO2 émis par an, soit 116 centrales à charbon.

L’organisation américaine As You Sow a établi un classement des pratiques des grandes entreprises utilisatrices de plastique. Mais si As You Sow constate des progrès chez un tiers des 50 entreprises évaluées, la grande majorité continuent à ne pas s’intéresser au problème. »Les entreprises sont aujourd’hui bien plus consciente de la crise de la pollution plastique qu’elles ont aidé à générer, mais en avoir conscience n’est pas suffisant« , remarque cependant Kelly McBee, coordinatrice du programme sur les déchets d’As You Sow. Malgré les réels progrès, les entreprises restent en effet très en-deçà des attentes.

Al Gore rappelle à l’occasion de cette nouvelle COP  que la transformation de l’économie vers un modèle aligné sur l’Accord de Paris ne va pas assez vite. L’ancien vice-président des États-Unis veut une réglementation plus contraignante de la finance et fait ainsi la leçon aux principaux dirigeants de la planète.