Tous les articles par Jacqueline Collard

L’OMS souligne les perturbations générales des systèmes de santé durant la crise

Selon une enquête menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en décembre 2021,  la pandémie de Covid-19 a perturbé les services de santé de base dans 92% des 192 pays du monde. L’agence onusienne appelle à une action urgente pour rétablir la situation. Le constat est là, les systèmes de santé sont universellement touchés et mis en péril par la pandémie.

Dans un communiqué, l’OMS a révélé que les services de santé de base comme les programmes de vaccination ainsi que le traitement des diverses pathologiques telles que le SIDA, la tuberculose, les maladies tropicales, les cancers, l’hypertension, le diabète… sont gravement touchés. En outre, par rapport à l’enquête menée au début de l’année 2021, il y a « peu ou pas d’amélioration ».

Pour les soins d’urgence incluant les services d’ambulance, la situation s’est aggravée. Le nombre de pays ayant signalé des perturbations importantes a largement augmenté. Il était de 36% contre 29% au début de 2021 et 21% lors de l’enquête réalisée en 2020.

La majeure partie des pays ont indiqué que de nombreux services courants et non urgents ont été suspendus, tandis que les soins essentiels – tels que le dépistage et le traitement du cancer et le traitement du VIH – ont subi des interruptions à haut risque dans les pays à revenu faible.

« L’enquête met en lumière les défaillances de nos systèmes de santé, mais elle est aussi utile pour concevoir de nouvelles stratégies afin d’améliorer la prestation des soins de santé pendant une pandémie et au-delà », commente le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

Les services ont été universellement touchés. Selon les rapports transmis par des informateurs clés, les pays ont en moyenne connu des perturbations dans 50 % d’un ensemble de 25 services indicateurs. Parmi les domaines les plus fréquemment perturbés figuraient la vaccination systématique – les services de proximité (70 %) et les services en centres de soins (61 %), le diagnostic et le traitement des maladies non transmissibles (69 %), la planification familiale et la contraception (68 %), le traitement des troubles de la santé mentale (61 %), le diagnostic et le traitement du cancer (55 %).

A Brest le One Océan summit s’est ouvert pour la protection des océans

Depuis 2019, des négociations sont en cours aux Nations unies pour formaliser un traité international pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine en haute mer, grâce notamment à la création d’un réseau d’aires marines protégées. « La France et les chefs d’Etat présents à Brest doivent exprimer leur soutien entier à la conclusion d’un traité fort, ambitieux et juridiquement contraignant pour les eaux internationales en 2022 », réclame le collectif. Cet accord doit être finalisé lors d’une conférence organisée par l’ONU du 27 au 1er juillet.
Est en ligne de mire de ce rassemblement à l’international , la stratégie française d’exploration et d’exploitation des grands fonds marins. Si pour l’instant le mot d’ordre est l’exploration et l’acquisition de connaissances, l’exploitation est bien en ligne de mire. Seuls 2 % du plancher océanique sont connus. De grandes avancées sont par ailleurs attendues des associations en ce qui concerne la protection de la « haute mer ». Alors que les eaux internationales représentent 64 % de l’océan mondial et un peu plus de la surface de la planète, elles ne font l’objet d’aucune protection. Au niveau global, de 1 % à 2 % seulement de ces eaux sont protégées et la France va profiter de l’occasion pour annoncer annoncer l’extension de la réserve marine des Terres australes et antarctiques françaises sur un million de kilomètres carrés, dont une zone de protection forte de 250 000 km².
En guise de clôture de l’événement notons plusieurs points positifs importants :
  • La Clean Oceans Initiative, la plus importante initiative dédiée à la réduction des pollutions plastiques en mer soutenue notamment par l’Agence française de développement ou encore la Banque européenne d’investissement, qui disposera de quatre milliards d’euros d’ici 2025.
  • Ce sont désormais 84 pays qui portent l’objectif de protéger 30 % des terres et des mers du monde d’ici à 2030. Celui-ci serait notamment défendu lors de la prochaine COP15 sur la biodiversité qui doit se tenir cet été en Chine.
  • L’Union européenne, rejointe par 16 pays tiers, a lancé la « Coalition pour une haute ambition pour la biodiversité en haute mer » afin d’aboutir dès cette année à un traité international ambitieux pour réglementer la haute mer
  • 22 armateurs européens se sont engagés dans le nouveau label Green Marine Europe afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ou encore recycler leurs navires.
  • L’Unesco s’est engagée à ce qu’au moins 80% des fonds marins soient cartographiés d’ici à 2030, contre seulement 20% actuellement, l’organisme s’est aussi fixé pour objectif que l’éducation à l’océan figure dans les programmes scolaires de ses 193 États membres d’ici à 2025

Le Pr Montagnier Prix Nobel de Médecine nous a quittés

Le Professeur Montagnier a été sans aucun doute parmi les plus grands chercheurs français de notre époque, à l’avant-garde de la science sur de nombreux sujets. Spécialiste en virologie, il travailla au CNRS, puis dans plusieurs laboratoires de recherche en Grande-Bretagne, où il fit des découvertes majeures sur la réplication des virus à ARN et sur le lien entre certains virus et le développement de cancers. Après un passage à l’Institut Curie, il créa en 1972 l’unité d’oncologie virale dans le très respecté Institut Pasteur.

En 1983, Le Pr Montagnier et son équipe furent les premiers à isoler le virus du sida, une découverte considérable qui lui valut le Prix Nobel de médecine en 2008 et qui joua un rôle clé dans la lutte contre le sida. Luc Montagnier a aussi beaucoup œuvré pour la prévention du sida en Afrique, en créant notamment la fondation mondiale prévention et recherche sida sous l’égide de l’UNESCO.

Ce grand professeur a su garder tout au long de sa vie, passionné par la découverte de la vérité quelle qu’elle puisse être, sa capacité d’assumer ses recherches parfois controversées et jouer souvent  le rôle de lanceur d’alerte en dépit des critiques, à remettre en question certains dogmes et à rendre public ses découvertes même les plus « dérangeantes », comme :

  • Sur le scandale du sang contaminé (transmission du Sida par les transfusions sanguines) ;
  • Sur le drame des hormones de croissance contaminées (des enfants en sont morts) ;
  • Et sur le problème de l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques ;
  • Il y a deux ans, il fut l’un des premiers à démontrer la plausibilité d’une origine artificielle du SARS-CoV-2

Dans ces nombreuses alertes, il fut vilipendé et n’a connu en sa fin de vie  que discrédit et insulte. La moindre des choses aurait  été de l’écouter respectueusement : sachons lui rendre l’hommage et la reconnaissance qu’on lui doit tous !

La pollution chimique a atteint des sommets inacceptables pour le vivant

La revue scientifique  Environmental Science and Technology  souligne le caractère inquiétant de la prolifération de matières chimiques utilisées (plastiques, pesticides, tissus synthétiques, composés industriels, médicaments… il existe plus de  350 000  types de ces produits chimiques fabriqués synthétiquement) dans le monde, rompant l’équilibre de notre planète Terre.

Les volumes se diffusent dans l’environnement partout dans le monde sous différents formats chaque année, notamment pour les plastiques. Ils sont tels, que ce cocktail polluant menace désormais, l’équilibre naturel qui prévalait sur Terre depuis 10 000 ans. « La production de produits chimiques a été multipliée par cinquante depuis 1950. Elle devrait encore tripler d’ici 2050 »​, indique Patricia Villarubia-Gómez, du Stockholm Resilience Centre, une des quatorze scientifiques impliqués dans cette première évaluation mondiale du poids de la chimie de synthèse et de ses conséquences sur l’environnement. Celle ci  indique que « la masse totale de plastiques sur la planète représente désormais plus du double de la masse de tous les mammifères vivants »​. Malgré les efforts mondiaux de collecte des déchets au cours de la dernière décennie, environ 80 % de tous les plastiques finissent dans la nature, où les 10 000 composants chimiques qui les composent se désagrègent en une soupe plus dangereuse encore.

70 000  nouveaux produits ont été enregistrés cette dernière décennie. « La vitesse à laquelle ces polluants apparaissent dans l’environnement dépasse de loin la capacité des gouvernements à évaluer les risques mondiaux et régionaux, sans parler de contrôler les problèmes potentiels »​, note Bethanie Carney Almroth, de l’Université de Göteborg en Suède. C’est notamment le cas des pesticides, environ 17 000 produits sur le marché actuellement, dont beaucoup commercialisés sans examens approfondis.

Le cadre conceptuel des « limites planétaires » a été posé en 2009, puis précisé en 2015 dans la revue Science, par une équipe pluridisciplinaire internationale. Il consiste à segmenter le « système Terre » en neuf compartiments ou paramètres (climat, biodiversité, ozone stratosphérique, cycles biochimiques, eaux douces, acidité de l’océan, utilisation des terres, aérosols dans l’atmosphère, « entités nouvelles »), et à tenter d’établir pour chacun d’eux le niveau de perturbation au-dessous duquel le risque de déstabilisation du système Terre demeure faible.

Nous voyons donc que la pollution chimique endommage gravement les processus biologiques et physiques qui sous-tendent toute vie sur Terre. Le volume est tel, qu’une limite est franchie : nos sociétés sont d’ores et déjà en danger, selon l’approche des neuf limites planétaires, mise au point par des scientifiques dés  2009.

5 février journée de prévention du suicide ; retour sur 2021

Les tentatives de suicide (TS) semblent à la hausse en France chez les enfants, mais aussi chez les adolescents et les jeunes adultes, selon plusieurs enquêtes s’appuyant sur différents indicateurs.

On savait que l’année 2021, et même la fin de l’année 2020, avaient été marquées, chez les jeunes, par une hausse des gestes suicidaires et des tentatives de suicide ; que certains spécialistes avaient liée aux effets du confinement et de la crise sanitaire en général

Selon la Société Française de pédiatrie, qui parle de déferlement des enfants qui vont mal dans les hôpitaux et en ville, les services de protection maternelle et infantile (PMI), les psys et les centres médico-psychologiques ne savent plus où donner de la tête. Il y a encore peu d’études quantitatives sur le sujet depuis le début du confinement. Mais on dispose de quelques indicateurs. On compte plus d’hospitalisations pour gestes suicidaires chez les moins de 15 ans, +80% de passages aux urgences pour troubles dépressifs et anxieux et plus d’actes également pour SOS médecins.

Avec la crise sanitaire, les pensées suicidaires ont augmenté chez les jeunes. Selon de nouvelles données, c’est notamment le cas chez les adolescentes de moins de 15 ans, dont les admissions aux urgences ont augmenté de 40% l’an dernier, en particulier chez les filles de moins de 15 ans. Depuis la crise sanitaire, les alertes se multiplient sur une hausse des sentiments dépressifs chez les jeunes. L’isolement, l’absence de vie sociale et festive, les cours en visio ont pu générer chez certains d’entre eux un sentiment de détresse, pouvant mener à des gestes fatals.

Chez les femmes, les admissions aux urgences ont progressé de 22% en 2021 par rapport aux trois années précédentes, alors qu’il n’a que très légèrement augmenté (+1%) chez les hommes, en cours de publication, sur les appels pour tentatives de suicide dans les centres antipoison.

Selon Santé pubique France qui réalise depuis un an des enquêtes très régulières sur la santé mentale, un Français sur 5 souffre de troubles anxieux et de dépression : 22,7% exactement. C’est le chiffre le plus élevé depuis un an. Deux fois plus de personnes en souffrance qu’en temps normal, hors crise.

Lignes d’écoute anonymes et gratuites :
3018 contre le cyberharcèlement
3114 pour la prévention des suicides
Fil santé jeunes : 0 800 235 236
ou par chat sur le site (tous les jours de 9 heures à 23 heures)
En cas d’urgence, contacter le 15