Tous les articles par Jacqueline Collard

La sécheresse sévit gravement dans le sud de l’EUROPE

Les sécheresses se sont multipliées en Méditerranée depuis les années 1950, et elles ont déjà contraint certains agriculteurs à abandonner leurs terres, au risque de les désertifier. Cela peut également augmenter les risques d’incendies de forêt. Dans la région méditerranéenne, le sol se dégrade et les terres se transforment en désert plus rapidement que partout ailleurs dans l’Union européenne, et le constat est que les sols de la région méditerranéenne s’appauvrissent très rapidement, en lien avec les pratiques agricoles et le changement climatique.

Une  étude, commanditée par l’Europe est la première à examiner et à résumer l’état des sols dans la Méditerranée européenne, elle souligne qu’il n’existe toujours pas de législation européenne spécifique protégeant les sols ruraux de l’urbanisation.Cette étude  sur la santé des sols a révélé que jusqu’à 70 % des sols de l’UE perdaient leur capacité à assurer des fonctions écologiques essentielles. Les sols peu profonds de la Méditerranée sont particulièrement sensibles à l’intrusion de l’eau de mer, à l’érosion, à la sécheresse et aux incendies de forêt. En fait, cette région présente les taux d’érosion les plus élevés de l’UE et les niveaux les plus bas de matière organique du sol.

L’étude pointe cependant le fait que, si de nombreuses études se sont penchées sur la problématique de l’érosion des sols dans cette région, peu ont été menées sur l’impact de la dégradation des sols au niveau biologique. Et pourtant il  est certain qu’un fort taux d’érosion affecte directement les infrastructures humaines, en augmentant notamment le risque de mouvements de terrain, de coulées de boues, etc., la dégradation de la biodiversité contenue dans les premiers mètres de sol ne fait qu’empirer la situation.

Rapport de la défenseure des droits sur le numérique

Dans un rapport publié en début de mois, Claire Hédon nouvelle Défenseure des droits alerte sur les difficultés auxquelles près de 10 millions de personnes sont confrontées dans leurs démarches numériques mises en place depuis 3 ans. Elle  pointe l’insuffisance des réponses de l’État. Durant ces 3 années, la transformation numérique de l’administration et des services public s’est poursuivie, entrainant une évolution profonde de la relation à l’usager.

A plusieurs reprises, notamment dans le rapport de 2019 « Dématérialisation et inégalités d’accès aux services publics », l’ancien Défenseur des Droits, Jacques Toubon, avait apporté des critiques à la politique de e-administration. En particulier, il était reproché à l’approche numérique d’être exclusive et donc discriminatoire à l’égard des personnes peu familières avec les outils informatiques.

Mais, avant même d’en venir aux services en ligne, la Défenseure des Droits fustige les inégalités d’accès à Internet qui persistent dans le pays. Le rapport reconnaît tout de même quelques progrès grâce à une amélioration indéniable de la couverture Internet et surtout la création des premières Maisons des services au public (MsaP) avec des créations de postes de conseillers numériques.

Malgré tout, le recours au numérique est souvent exclusif et donc incontournable, l’accueil physique ou téléphonique ayant été supprimé ou rendu incapable de réaliser certaines démarches. L’État a prévu des dispositifs d’accompagnement ou de formation mais qui sont peu connus et donc peu utilisés, la Défenseure des Droits relayant les critiques déjà formulées par la Cour des Comptes.

https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/rapports/2022/02/rapport-dematerialisation-des-services-publics-trois-ans-apres-ou-en-est-on?

L’Endocrine Society pointe défavorablement le positionnement de l’EFSA

Depuis deux décennies au moins, l’accent est mis  de manière aiguë sur les perturbateurs endocriniens. « Découvertes » au début des années 1990, ces substances capables d’interférer avec le système hormonal sont omniprésentes dans l’alimentation (pesticides, additifs, plastifiants, etc.) ou les objets du quotidien (traitements des meubles et des textiles, détergents, etc.).

L’Endocrine Society (rassemblant 18 000 chercheurs et cliniciens spécialistes du système hormonal) note leur absence parmi les experts en charge du rapport préliminaire de l’EFSA en matière de prévention sanitaire pour l’alimentation. « Les principes scientifiques de l’endocrinologie n’ont pas été inclus dans l’expertise », qui ne reflète pas « le consensus scientifique le plus à jour » sur le sujet, écrit t-elle. Son  inquiétude porte sur l’une des plus épineuses questions qui se posent à la toxicologie : les effets inhabituels de certaines substances, capables notamment d’être plus nocives à de faibles doses d’exposition qu’à des doses plus importantes. Un phénomène appelé « relations dose-réponse non monotones ».

 Et en confirmation vient d’être publiée dans la revue Science une étude qui établit pour la première fois l’impact sur le neurodéveloppement des enfants d’un mélange de perturbateurs endocriniens (PE) très répandus dans la population. Certains polluants omniprésents dans l’alimentation et l’environnement participent à l’érosion des capacités cognitives de la population. Les chercheurs se prononçant ainsi : «Les humains sont exposés à de nombreux PE différents et un nombre croissant de preuves indique que l’exposition à ces mélanges, au début de la vie, peut induire des troubles du neurodéveloppement et des changements dans l’organisme qui augmentent la susceptibilité à certaines maladies tout au long de la vie, écrivent les chercheurs. La réglementation des produits chimiques est cependant, entièrement basée sur l’évaluation des risques des composés individuels, laissant inconnu et non réglementé, l’impact des mélanges chimiques en situation réelle. »

https://www.efsa.europa.eu/en/consultations/call/public-consultation-draft-efsa-scientific-committee-opinion-0

Document EFSA

https://www.science.org/doi/10.1126/science.abe8244

Contamination de l’alimentation par des métaux lourds : étude Estéban

Une enquête publiée par Santé publique France (SPF)  dévoile que « 97 à 100 % des Français » sont concernés par une contamination aux métaux lourds. L’une des principales sources de contamination est l’alimentation.

Arsenic, cadmium, chrome, cuivre, nickel, mercure… Santé publique France publie les nouvelles données françaises d’exposition aux métaux de la population française issues de l’étude ESTEBAN. Cette étude a permis de décrire l’exposition à 27 métaux et de mesurer leur présence dans l’organisme des adultes, et pour la première fois à l’échelle nationale chez les enfants. Cette nouvelle photographie des imprégnations souligne que l’ensemble de la population est concerné. Le volet biosurveillance de l’étude ESTEBAN (Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition) permet de décrire et de suivre les niveaux d’imprégnation de la population française, à une centaine de substances retenues au regard de leur impact présumé et/ou observé sur la santé, et pour la première fois incluait les enfants.

Les études montrent que, les niveaux mesurés, que cela soit pour l’enfant ou l’adulte en France étaient plus élevés que ceux retrouvés dans la plupart des pays étrangers (Europe et Amérique du Nord) sauf pour le nickel et le cuivre.

Ceci par la consommation de poissons et de produits de la mer qui influençait les concentrations en arsenic, chrome, cadmium et mercure ;
La consommation de céréales, celles en cadmium et lorsqu’elles provenaient de l’agriculture biologique, celles en cuivre ;

La consommation de légumes issus de l’agriculture biologique, celle en cuivre.

Comme compléments identifiés : la consommation de tabac augmentait les concentrations en cadmium et cuivre ; les implants médicaux, celles en chrome ; et les plombages, celles en mercure urinaire ;

Ces données s’ajoutent aux résultats publiés en septembre 2019 concernant les substances issues des produits d’usage courant et à ceux publiés en mars 2020 concernant le plomb. Toutes ces molécules peuvent avoir « des effets néfastes sur la santé ». En effet, certains métaux ont des conséquences désastreuses sur les organismes : cancérogènes, neurotoxiques, problèmes osseux, rénaux et cardiovasculaires… De plus, par rapport à la précédente étude, datant de 2006-2007, la situation s’est dégradée pour l’arsenic, le cadmium et le chrome.

https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2021/exposition-aux-metaux-de-la-population-francaise-resultats-de-l-etude-esteban

Communiqué de presse

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Pour un usage raisonné des écrans par les jeunes et les enfants

Un plan d’actions vient d’être lancé après le constat de l’addiction des jeunes dés leur plus jeune âge à propos des  objets connectés « Pour un usage raisonné des écrans par les jeunes et les enfants »

Cette démarche partenariale est proposée entre le ministre des Solidarités et de la Santé, le Secrétaire d’Etat en charge de l’enfance et des familles, le ministre de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation la MILDECA, la délégation à la Sécurité Routière, Santé Publique France, en collaboration avec l’ARCOM, le Conseil National du Numérique et la Défenseure des Droits.

Il vise à promouvoir l’information, l’éducation et l’accompagnement des enfants, des parents et des professionnels afin d’apprendre à utiliser les écrans en tant que support, dans des temps et lieux appropriés.
En quelques années, les technologies numériques se sont imposées pour un grand nombre d’activités et à tout âge. Les enfants de 2 ans sont 84 % à regarder la télévision au moins une fois par semaine. Entre 3 et 17 ans, la moyenne de temps passé devant les écrans est de 3 à 6 heures par jour en France. Compte tenu des impacts soupçonnés sur ces utilisations abusives des mesures se sont imposées.

Quatre actions phares seront menées :

  • La création de l’atelier de la parentalité numérique pour mieux accompagner les parents face à l’utilisation du numérique par leurs enfants :
    • Extension du site internet jeprotegemonenfant.gouv.fr
    • Développement dans les territoires d’ateliers de la parentalité numérique à travers un réseau d’associations
  • Le développement des compétences numériques des élèves dès le CM1 via la plateforme Pix ;
  • Mieux connaître les usages du numérique des Français à travers la création d’un baromètre annuel par la MILDECA.
  • L’extension du site jeprotegemonenfant.gouv.fr est une des mesures de ce plan d’actions et fait suite à l’engagement de 32 acteurs à promouvoir une utilisation raisonnée et raisonnable des écrans chez les mineurs.
  • pdf Télécharger le plan d’actions pour un usage raisonné des écrans par les jeunes (…) Téléchargement (250.4 ko)