Tous les articles par Jacqueline Collard

La biodiversité en péril n’est pas suffisamment prise en cause

Une étude parue en janvier illustre à quel point la prise de conscience de la crise de la biodiversité tarde à venir:Le point de départ de cette étude est un constat : comme la crise climatique a ses sceptiques, celle de la biodiversité a les siens. Un nouveau « scepticisme » voit le jour. Il s’attaque à l’autre grande crise environnementale, celle de la biodiversité .

 Il y a un consensus scientifique très clair sur le fait qu’il y a une grave érosion de la biodiversité, explique Benoît Fontaine chercheur au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, qui  est l’un des trois auteurs de l’ étude intitulée « La sixième extinction de masse : réalité, fiction ou spéculation ? parue dans Biological Reviews. Mais les sceptiques disent soit que les chiffres ne le démontrent pas et que le taux d’extinction a été surestimé, soit que cela fait partie de l’évolution naturelle et qu’il n’y a donc rien à faire, ou que la technologie pourra nous sauver. »

En revanche, ils expliquent que d’autres approches convergent pour montrer que le taux d’extinction actuel est bien supérieur au taux « naturel », et insistent sur l’importance de prendre en compte dans ces calculs les invertébrés : ils représentent 95 % des animaux connus, mais seulement 2 % ont été évalués – contre 77 % des espèces de vertébrés

Dans son rapport de 2019, la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPES) estime que le rythme d’extinction est « au moins des dizaines ou des centaines de fois supérieur à ce qu’il a été en moyenne durant les dernières 10 millions d’années ».

En novembre 2020, Nature publiait par exemple une étude relativisant l’indice Planète vivante, développé par des chercheurs en partenariat avec le WWF, et selon lequel 68 % des populations de vertébrés ont disparu de la surface de la Terre en un demi-siècle.

L’ensemble devrait nous faire prendre conscience des changements majeurs à apporter dans nos comportements.

Simultanément nous apprenons que la réunion de la COP 15 prévue en Chine en Février , déjà reportée ; l’est de nouveau sine diae; certes la crise Covid en est la raison officielle mais l’urgence devrait imposer cette conférence dans les temps actuels !

La France toujours en retard sur la mise en œuvre des ENR

L’Observatoire des énergies renouvelables Obser’Ver vient de publier son baromètre 2021.

Crée en 1979, Observ’ER est devenu une  référence dans le domaine des énergies renouvelables  et du développement durable en France,  en Europe et dans le Monde. Les énergies renouvelables incluent : l’énergie solaire photovoltaïque, le solaire thermique basse température, l’énergie solaire thermique haute température, l’énergie éolienne, l’énergie hydraulique ou hydroélectricité, la géothermie, la biomasse elle-même composée par le bois énergie, le biogaz et les biocarburants.

Observ’ER veille, informe, propose des solutions liées au développement et à la diffusion des énergies renouvelables.

Après avoir bouclé l’année 2020 avec 1 145 MW supplémentaires, un chiffre en baisse par rapport à 2019, le parc éolien français a atteint 18 544 MW à la fin du mois de septembre 2021. 726 MW ont ainsi été ajoutés depuis janvier 2021, un chiffre comparable à ce qui avait été observé sur la
même période en 2020 (750 MW). Côté production, la filière a généré en 2020 36 TWh d’électricité, soit environ 8% de la consommation nationale. En totalisant quelque 61 GW de capacité installée en fin d’année (60,45 GW en septembre dernier), les EnR électriques ont en effet gagné du terrain, enregistrant au passage un surplus de puissance de 4,5 GW.

Un résultat bien supérieur à ceux des dix dernières années, qui lui permet d’afficher désormais un taux de 25 % d’énergie renouvelable dans sa consommation électrique totale. Mais l’objectif de 27 % fixé par l’Union européenne pour le pays en 2020, lui, n’est toujours pas atteint..

Lorsqu’en 2009, la Commission avait fixé dans une directive la part d’énergie renouvelable que les différents Etats membres devaient atteindre en 2020, la France avait évidemment tenu compte du potentiel et des ressources de chaque pays.Elle s’était vu attribuer un objectif de 23 %, lequel a été inscrit dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte, entrée en vigueur en 2015. Eurostat, l’institut européen de statistique, vient de révéler les résultats : tous les pays ont atteint et même souvent dépassé leur objectif, sauf un : la France !

La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit d’atteindre 20,1 GW en solaire en 2023. Le retard est encore plus important concernant l’éolien terrestre, lui aussi en butte à de fortes oppositions et divers blocages. Censé atteindre 24,1 GW dans deux ans, il plafonne aujourd’hui à 18,5. Le retard est encore plus important concernant l’éolien terrestre, lui aussi en butte à de fortes oppositions et divers blocages.

Autre piste à suivre, encore balbutiante mais très prometteuse, l’implication des acteurs de terrain (collectivités, citoyens, petites entreprises…), dans le lancement et le suivi de projets locaux. Soit par le biais des sociétés d’économie mixte, soit par celui des « communautés d’énergie renouvelable » inscrites dans la loi Énergie-climat de 2019. Selon l’Ademe, l’investissement citoyen représenterait 1 % de la part des ENR.

Energies renouvelables : selon les calculs d’Eurostat, la France est le cancre de la classe européenne

http://www.energies-renouvelables.org/observ-er/html/energie_renouvelable_france.asp

Une étude coréenne confirme la corrélation possible entre Portable et fertilité

Une nouvelle étude coréenne confirme le lien entre l’usage du téléphone portable et le danger pour la fertilité. En effet, les chercheurs ont constaté une baisse de la qualité du sperme chez l’homme : les smartphones dégradent la qualité des spermatozoïdes en réduisant leur motilité, leur viabilité et leur concentration. Cette méta-analyse a été publiée dans la revue scientifique Environmental Research après une revue par les pairs (Peer-reviewed publication).

Voici le communiqué de Presse paru dans EurekAlert !

Au fil du temps, de nombreuses études internationales ont montré le lien entre l’utilisation du téléphone portable et une baisse importante de la qualité du sperme, à l’origine chez l’homme de risques d’infertilité. Cette étude coréenne le confirme ! Le professeur adjoint Yun Hak Kim de l’université nationale de Pusan avertit :  « les utilisateurs masculins de téléphones portables devraient s’efforcer de réduire leur utilisation afin de protéger la qualité de leur sperme. »

Dans le cadre de l’ action d’alerte sur la surexposition aux effets thermiques des ondes du smartphone (effet chauffant de type micro-ondes), particulièrement à risques pour les spermatozoïdes, notre partenaire l’ ONG, Alerte Phonegate, conseille aux utilisateurs d’éviter le contact du téléphone portable ou de tout autre objet connecté (tablette, ordi portable, etc…) avec la zone pelvienne.

Dans l’ensemble, les résultats indiquent que l’utilisation du téléphone portable est effectivement associée à une réduction de la motilité, de la viabilité et de la concentration des spermatozoïdes. Ces conclusions sont plus fines que celles de la méta-analyse précédente grâce à une meilleure analyse des données par sous-groupes. Les chercheurs ont également cherché à savoir si une durée d’exposition plus longue aux téléphones portables était corrélée à une moindre qualité du sperme.

24 janvier, Journée mondiale de l’éducation pour changer de cap !

L’éducation est un droit humain, un bien public et une responsabilité publique.

L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 24 janvier Journée internationale de l’éducation (link is external), afin de célébrer le rôle de l’éducation pour la paix et le développement. Le 24 janvier 2022, nous célébrerons la quatrième Journée internationale de l’éducation sous le thème « Changer de cap, transformer l’éducation ». Comme suggéré dans le récent rapport mondial de l’UNESCO sur Les futurs de l’éducation, pour transformer l’avenir, un équilibre entre les hommes, la nature et la technologie est nécessaire. Cette dernière imprègne nos vies, offrant des opportunités révolutionnaires tout en soulevant de sérieuses préoccupations pour l’équité, l’inclusion et la participation démocratique.

Sans une éducation inclusive et équitable de qualité et des opportunités tout au long de la vie pour tous, les pays ne parviendront pas à réaliser l’égalité des genres et à briser le cycle de la pauvreté qui laisse de côté des millions d’enfants, de jeunes et d’adultes.

En cette période d’interrogations généralisées en France, l’enseignement supérieur a mis en place des volontés d’intégrer la transition écologique et sociale dans les programmes par une formation interdisciplinaire avec les enjeux climatiques, la biodiversité, la transition énergétique et la transition écologique.

Cela est d’autant plus important qu’une étude mondiale de la fin 2021) mettait en évidence qu’un jeune sur deux de 16 à 25 ans se dit atteint d’éco-anxiété ; inquiétude face aux menaces qui pèsent sur l’environnement, sans qu’elles soient réellement pris en compte tant politiquement et mondialement. L’enseignement pour les jeunes générations s’avèrent donc  être une mesure indispensable.

La revue scientifique The Lancet Planet Health avait lancé un sondage, effectué entre mai et juin 2021 par l’institut Kantar dans dix pays et auprès de dix mille jeunes adultes âgés de 16 à 25 ans. Cette étude montrait que 75% d’entre eux ont peur de l’avenir. Les jeunes ne “vont donc pas bien”. Or, l’échantillon de 16 à 25 ans de l’enquête sur lequel est fondé cet article représenterait 12% de la population française. Cela signifie que plus d’une personne sur dix souffre actuellement d’éco-anxiété dans le pays.

 

Bilan climatique mondial de l’année 2021

L’équipe de la Nasa et de l’Université Columbia de New York vient de publier son bilan climatique de l’année 2021.

Il en ressort que l’année 2021 se classe donc en sixième position ex-aequo avec 2018 des années les plus chaudes depuis le début des relevés thermométriques, les 8 dernières années étant les plus chaudes.

Le rythme de réchauffement  des continents est environ 2,5 fois plus rapide que celui des océans. C’est notamment ce qui explique que des signes du réchauffement s’y manifestent beaucoup plus fortement que ce que laisserait penser la moyenne planétaire.Par ailleurs montre l’amplification polaire du réchauffement sur l’Arctique, est en parfaite concordance avec les prévisions climatiques faites il y a 30 ans.

Les températures au dessus de la moyenne ont été observées de façon inhabituelles à ces latitudes toute l’année,  que ce soient au Canada, au Groenland comme en Sibérie, occasionnant sécheresses, feux de forets et de nombreux effets graves sur la faune et la flore.

Les 12 derniers mois ont ainsi fourni leur lot d’événements climatiques exceptionnels.

  • L’un d’entre eux a marqué les esprits : l’installation d’un “dôme de chaleur” d’une vigueur inédite sur la partie ouest de l’Amérique du Nord. L’épisode a notamment conduit à la destruction quasi intégrale par un incendie du village de Lytton, peu après qu’y fut relevée la température la plus élevée jamais enregistrée au Canada, un invraisemblable 49,6°C.
  • Le vortex polaire qui a saisi en février le sud des Etats-Unis, où les températures ont approché les  -20°C.
  • La vague de chaleur qui s’est abattue sur l’Europe du sud en août, lors de laquelle le record absolu de température du Vieux Continent a été battu (48,8°C en Sicile), tandis que des feux de forêt d’une envergure inédite ravageaient l’île d’Eubée en Grèce.
  • Des pics de chaleur historique sur le cercle arctique tout au long de l’année, avec des températures supérieures de 10 à 20°C aux normales, et un record absolu de 38°C enregistré à Verkhoyansk (Russie) le 19 mai 2021.
  • Un nouvel incendie géant en Californie, le Dixie Fire, le deuxième plus important qu’ait connu cet état en proie à une sécheresse chronique. En 2021, Los Angeles n’a ainsi connu que 24 jours de précipitations, pour un cumul de seulement 150 mm (2,5 fois moins que la moyenne de référence).
  • Des pluies torrentielles et meurtrières comme  connu l’Ouest de l’Europe mi-juillet, en particulier Allemagne, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas,  qui ont été d’une ampleur meurtrière comme d’ailleurs  en Chine , en Inde et dans bon nombre de secteurs asiatiques.

Pour la partie Pacifique c’est l’inverse : avec une  forte Niña depuis 2020, ce qui explique la diminution de la température planétaire relativement à 2016. Et pourtant, la forte Niña de 2021 n’empêche pas cette année d’être bien plus chaude que les années à Niño des années 1990. Les épisodes El Niño boostent la température mondiale tandis que les Niña les diminuent, avec un décalage de quelques mois sur l’indicateur océanique mesurée au large du Pérou.

Si ce n’est qu’exceptionnelles, ces modifications climatiques risquent de l’être de moins en moins. “Le changement climatique induit par l’homme a déjà des répercussions sur la fréquence et l’intensité de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du monde”, tranchait en août 2021 le 6e rapport d’évaluation du GIEC (Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

Catastrophes à répétition, anomalies climatiques de plus en plus marquées, biodiversité en péril… Il aura fallu des aberrations climatiques désormais observables en quasi-direct pour que l’Homme prenne enfin conscience de la vulnérabilité de sa planète. De même, il aura fallu attendre que les experts jugent certains changements climatiques “irréversibles” pour que l’on commence à admettre que ces désastres de long terme sont déjà l’urgence d’aujourd’hui.