Avec l’été et ses fortes chaleurs, le polluant de l’air de nos villes et campagnes qu’est l’ozone refait parler de lui. L’ozone de la troposphère se forme à partir d’autres polluants (on parle alors de “polluant secondaire“), principalement les oxydes d’azote et les composés organiques volatils, sous l’action du rayonnement solaire. C’est pourquoi sa présence est encore plus marquée en été.
L’ozone est le seul, parmi les polluants dont les taux dans l’air ambiant sont réglementés (directives européennes 2004/107/CE et 2008/50/CE), qui voit ses concentrations augmenter dans les dernières années en région Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi dans d’autres régions françaises. Les valeurs cible pour la santé comme pour la végétation ne sont pas respectées, la moyenne régionale est en augmentation et depuis 5 ans, les épisodes estivaux de pollution photochimique sont en recrudescence. Compte tenu de sa production liée à la photochimie, on peut s’attendre à ce que cette tendance persiste voire s’accentue avec le changement climatique.L’intensité du rayonnement ultraviolet jouant un rôle majeur dans les processus photochimiques, certaines parties de la région (zones de montagne et au sud) sont plus particulièrement exposées à des concentrations d’ozone élevées en moyenne.
L’ozone est toxique pour l’homme, il affecte le rendement des cultures et il contribue au réchauffement climatique. Or, sa concentration dans la troposphère – la partie de l’atmosphère la plus proche de la surface terrestre et dont l’épaisseur varie entre 8 et 15 kilomètres environ – a continué à croître depuis le milieu des années 1990, en dépit de la réduction, par endroits, de certains des composants contribuant à sa formation, issus notamment du trafic routier.
La revue Science Advances vient de publier les résultats d’une étude mettant en évidence: une hausse médiane de la pollution à l’ozone dans la troposphère de 5% par décennie sur l’ensemble de ces régions du Monde . Si elles sont toutes concernées, l’effet était plus marqué en Asie du Sud-Est (+ 13,5 %), en Malaisie-Indonésie (+ 11,2 %) ou encore en Inde (+ 7,6 %). En cause : les émissions de polluants primaires liées notamment au trafic routier et aux combustibles utilisés pour le chauffage ou la cuisine, estiment les chercheurs.
Cette hausse globale pourrait s’expliquer par l’émission accrue, dans certaines régions tropicales en développement, de polluants primaires comme le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2) qui, sous l’effet des rayons ultraviolets, contribuent à la formation de l’ozone.