Au Japon les réfugiés nucléaires ont du rentrer

 

Les Réfugiés de Fukushima
 
Actuellement au Japon, plus de 100 000 personnes évacuées de force ou auto-évacuées vivent encore comme des « réfugiés nucléaires ». Le gouvernement Japonais fait tout pour que les citoyens reviennent sur des territoires qui, malgré les efforts de décontamination, restent et resteront pour des décennies, gravement contaminés.
La CRIIRAD a eu l’occasion de rencontrer des réfugiés de Namie (préfecture de Fukushima) dans le cadre de soirées débat organisées à Valence et Grenoble en mars 2017 lors de la projection du film d’animation MUNEN. La délégation était conduite par Mme Kurumi Sugita, chercheuse au CNRS, fondatrice de l’association Nos voisins lointains 3.11 De nombreuses informations sont accessibles sur le site internet de l’association, en particulier les cartes de contamination établies par des bénévoles qui montrent bien les niveaux très élevés de radiation sur les territoires pour lesquels les autorités japonaises ont pourtant levé, fin mars 2017, les « ordres d’évacuation ». On y trouve aussi la déclaration de l’équipe de témoignage de Namie qui permet en particulier de percevoir la souffrance et le désarroi des évacués taraudés par le doute.
Les récents incendies qui ont touché à partir du 29 avril 2017 une zone boisée de Namie, située en zone très contaminée, ont rajouté à l’angoisse. En effet, ces incendies vont forcément remettre en suspension les éléments radioactifs piégés dans le couvert végétal et exposer les habitants aux particules radioactives transportées par les vents. Ils vont les inhaler et elles vont ensuite retomber sur les sols et les cultures et pouvoir être ingérées. Les mesures officielles réalisées les 1 et 2 mai à quelques kilomètres de l’incendie montraient la présence de césium 137 dans l’air ambiant. Mais il faudrait disposer de mesures plus nombreuses, plus proches du foyer de l’incendie et en continu pour statuer sur l’impact de ces incendies pour les pompiers et pour les riverains.