Utilisé dans certains pays hors Union européenne comme alternative au bisphénol A, substance dont le caractère perturbateur endocrinien est aujourd’hui largement reconnu, le bisphénol B présente des propriétés endocriniennes similaires à cette substance, voire légèrement plus prononcées. Suite à la mise en évidence de ces propriétés, l’Anses propose d’identifier le bisphénol B en tant que substance extrêmement préoccupante dans le Règlement européen REACH, à l’instar du bisphénol A.
Cette classification vise à éviter les utilisations industrielles de cette substance chimique sur le continent européen en remplacement du bisphénol A, et à obliger les importateurs d’articles de consommation à déclarer sa présence dès qu’il dépasse un seuil de 0.1% dans leur composition.
Dans le cadre de la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, l’Anses a évalué le potentiel de perturbation endocrinienne du bisphénol B. Sur la base des données scientifiques disponibles, l’Anses a établi que cette substance remplit tous les critères de danger pour être définie en tant que perturbateur endocrinien selon la définition de l’OMS et les recommandations de 2013 de la Commission européenne, à savoir :
- Une activité endocrinienne : le bisphénol B présente notamment une action œstrogénique en augmentant la production d’œstrogènes – hormones femelles – et en activant les récepteurs aux œstrogènes ;
- Des effets néfastes en altérant le système reproducteur mâle : réduction de la production quotidienne de spermatozoïdes, diminution du poids relatif des organes reproducteurs mâles;
- Un lien biologiquement plausible entre l’activité endocrinienne et les effets néfastes précités.une concentration supérieure à 0.1% à déclarer sa présence.Le dossier d’identification proposé par l’Anses est en consultation publique sur le site de l’ECHA, Agence européenne des produits chimiques, jusqu’au 23 avril. Cette approche pourra également être étendue à d’autres bisphénols présentant des structures chimiques et effets similaires aux bisphénols A et B.
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- AVIS de l’Anses relatif à l’identification en tant que substance extrêmement préoccupante (SVHC) du Bisphénol B pour son caractère de perturbateur endocrinien
- Consulter notre article sur l’évaluation des dangers de composés de la famille des bisphénols
- Consulter notre article relatif aux alternatives potentielles au bisphénol A