De nombreuses études montrent les impacts de la pollution atmosphérique sur le poids, la taille du fœtus, la santé, la susceptibilité à l’asthme chez l’enfant tout particulièrement, mais pas seulement.
Peut-on affirmer que la pollution de l’air a une influence sur la croissance fœtale? Pour le savoir, 785 femmes enceintes à Valence en Espagne ont accepté de participer à cette étude. La pollution de l’air dans les villes est majoritairement liée aux automobiles. Les moteurs diesels comptent parmi les premières sources d’émission du dioxyde d’azote. L’exposition au dioxyde d’azote (NO2) a donc été évaluée pour chaque femme et cela pour chacun des trois trimestres de la grossesse et pendant la durée totale de la grossesse. Le taux de dioxyde d’azote est mesuré en microgramme/m3. Les scientifiques ont ensuite corrélé le poids, la taille et la circonférence de la tête des nouveaux-nés aux taux de dioxyde d’azote retrouvés, ces chiffres étant bien sûr rapportés à la durée de la gestation.
L’étude démontre qu’un taux de dioxyde d’azote supérieur à 40 mcg/m3 pendant les 3 premiers mois de a grossesse réduit effectivement la taille du bébé à la naissance (-0,23 cm en moyenne) et réduit le poids du bébé à la naissance (-40,3 grammes en moyenne). Une exposition de ce niveau pendant toute la grossesse réduit la circonférence de la tête des nouveaux nés (-0,17 cm en moyenne).
En fait l’étude démontre une relation linéaire et continue entre les taux de dioxyde d’azote dans l’air et la réduction du poids et de la taille des bébés. La pollution de nos automobiles doit donc être réduite drastiquement.
Les voies à forte circulation doivent être situées en dehors des zones d’habitations.
Source: Air pollution exposure during pregnancy and reduced birth size: a prospective birth cohort study in Valencia, Spain
Ferran Ballester , Marisa Estarlich , Carmen Iniguez , Sabrina Llop , Rosa Ramon , Ana Esplugues , Marina Lacasana, Marisa Rebagliato
Environmental Health 2010, 9:6doi:10.1186/1476-069X-9-6
Les effets se démontrent aussi chez les adultes bien entendu comme en témoigne cette nouvelle étude canadienne, dans la revueEnvironmental Health 2009
De nombreuses études ont démontré un lien entre pollution atmosphérique et augmentation de l’hospitalisation et de la mortalité.
On pense que si effectivement l’effet négatif de la pollution peut se fait sentir sur le long terme, il était donc intéressant de regarder aux heures où des pics de pollution apparaissent, la répercussion immédiate que cela pouvait avoir aux consultations des urgences des hôpitaux.
Des chercheurs canadiens ont réalisé cette étude en réunissant les données de deux états, l’Alberta et l’Ontario.
Ils ont obtenu, sur une période donnée, toutes les données de la pollution atmosphérique concernant le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde d’azote (NO2-odeur que vous percevez dans les rues polluées par les gaz d’échappement des voitures), l’ozone (O3), le dioxyde de souffre (SO2) ainsi que la concentration dans l’air de particules (PM10 et PM2,5 sont des poussières plus ou moins grosses présentes dans l’air pollué). Puis ils ont analysé les causes, sur cette même période, de consultations aux urgences (400 000 visites) dans les 14 hôpitaux des deux états. Ils ont pu ainsi comparer pics de pollution et conséquences cliniques sur la population.
Pendant ces pics de pollution, sur l’ensemble de la population, les infections respiratoires, les infarctus du myocarde et les crises d’asthme sont les causes les plus fréquentes de consultation. Chez les plus de 65 ans, les poussée d’insuffisance cardiaque sont la cause de consultation la plus fréquente, suivie des troubles respiratoires (bronchite chronique) et des infarctus cardiaques.
Améliorer la qualité de l’air serait donc non seulement bénéfique pour la population jeune et âgée mais aussi pour les économies de santé !
David M Stieb, Mieczyslaw Szyszkowicz, Brian H Rowe, Judith A Leech
Environmental Health 2009, 8:25doi:10.1186/1476-069X-8-25