Alors que s’ouvre la plus grande vitrine des fermes de France le monde agricole cherche sa voie : Drapeaux de la FNSEA ou des Jeunes agriculteurs en main, ils veulent alerter le président sur la « colère du monde agricole ». Ils se disent« Ecartelés entre contrainte économique et pression sociétale”, mais pour les consommateurs même si ils soutiennent majoritairement le monde paysan selon les sondages, tous les aspects de l’alimentation ne se résument pas ainsi.
L’exode agricole semble sans fin. Il est à la fois social et économique. Au sortir de la seconde guerre mondiale, trois Français sur dix travaillaient la terre. Ils sont dix fois moins nombreux aujourd’hui (2,6 %). Deux cents fermes mettent la clé sous la porte chaque semaine. Une grande partie des non-salariés touche largement moins que le smic (20 % disposent d’un revenu mensuel moyen de 560 euros), et surtout la question de la transmission des exploitations se fait de plus en plus pressante, car près d’un tiers des paysans français ont plus de 55 ans.
Simultanément le Salon de l’agriculture correspond traditionnellement à la dernière ligne droite des négociations commerciales annuelles entre industriels et distributeurs, qui doivent s’achever fin février. Cette fois, l’enjeu est d’appliquer les nouvelles règles de la loi Egalim, votée en 2018, mais opérationnelle depuis moins d’un an: l’un des objectifs étant d’assurer une plus juste rémunération des agriculteurs en prenant en compte les coûts de production dans la négociation et de mieux répartir la valeur dans la chaîne alimentaire.En même temps le budget de l’Europe est en négociations à Bruxelles or on sait que la PAC y a une grande importance , c’est dire que le calendrier n’invite pas à la sérénité.
Selon le pacte vert proposé par l’Europe, la PAC est un outil essentiel de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre en diminuant les émissions directes de l’agriculture et en favorisant sa capacité à absorber du CO2. Selon le pacte, 40% du budget de la PAC doit servir à lutter contre le changement climatique et à promouvoir une politique “de la fourche à la fourchette” corrigeant les gros défauts du système actuel de production, transformation et accès au marché des produits alimentaires. Si le budget européen est adopté les arbitrages devront avoir lieu dans les prochaines semaines pour un démarrage effectif de la nouvelle politique au 1er janvier 2021.
Or la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen l’a très clairement annoncé : « Le budget européen va être pensé de manière à financer directement des ambitions écologiques » et faire en sorte « que les subventions européennes ne puissent pas soutenir des secteurs ou des technologies nuisibles à l’environnement ».Ce que nous attendons avec ferveur!
Par ailleurs nous apprenons que La Commission nationale du débat public (CNDP) va, de son côté, lancer officiellement ce 23 février au salon le premier débat public jamais organisé sur la politique agricole commune. Dans les prochains mois, les Français pourront ainsi donner leur avis sur les orientations à donner à leur agriculture.