Il est désormais bien documenté que l’industrie du textile engendre des impacts socio-environnementaux désastreux à l’échelle mondiale. Le secteur de la mode compte parmi les industries ayant un des impacts les plus importants sur les changements climatiques et renforce les inégalités socio-économiques à travers le monde tout en fournissant à des acheteurs des vêtements souvent de piètre qualité.
La mode dite rapide ou jetable, communément appelée « fast-fashion » correspond au renouvellement permanent des collections, et depuis les années 2000, cette mode est en plein essor, la production a doublé entre 2000 et 2014. 70 % des vêtements vendus en France sont fabriqués en Asie du Sud-Est !.
Par ailleurs les conditions de production des travailleurs ont évolué sur les questions sécuritaires et salariales depuis l’effondrement du Rana Plaza, (rappel : 1 138 ouvrier·e·s ont perdu la vie et 2 500 ont été blessé·e·s) en 2013 mais cela reste encore minime et insuffisant. Les conséquences sociales sont souvent inacceptables : exploitation des enfants, des femmes, salaires précaires et conditions de travail indécentes. En effet, les multinationales sous-traitent et externalisent leur production dans un souci de rentabilité dans ces pays à forte population pauvre. Le rapport d’OXFAM France* est édifiant à ce sujet.
Oxfam France propose désormais de produits de seconde main dans ses magasins solidaires et valorise la mode éthique, afin de lutter contre la surconsommation et ses conséquences sur l’environnement et les salarié·e·s dans les chaînes de production.
On considère que cette industrie produit Entre 2 et 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre . D’ici 2030, les émissions de CO2 du secteur devraient atteindre près de 2,7 milliards de tonnes par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de 230 millions de voitures en circulation.
En ce 14 mars 2025, des organisations de la coalition Stop Fast-Fashion, dont les Amis de la Terre, se mobilisent devant le Sénat, pour que la loi visant à encadrer la surproduction dans le secteur textile,(après l’adoption à l’unanimité à l’Assemblée Nationale, il y a un an jour pour jour ), soit enfin examinée au Sénat et définitivement adoptée.
Cette explosion des volumes de vêtements produits s’accompagne d’une baisse notable de leur qualité. À cause d’une utilisation croissante de fibres synthétiques (matières dérivées de plastique et donc de pétrole), l’industrie de la mode est coupable de 35% des rejets de microfibres plastiques dans les océans, et la durée d’usage d’un vêtement a été divisée par deux en moyenne depuis le début des années 2000, c’est-à-dire depuis l’essor de la fast-fashion.
* rapport OXFAM :
L’impact de la mode : drame social, sanitaire et environnemental
1 an après l’adoption à l’Assemblée de la loi anti fast-fashion, il y a urgence !