Le principe d’une information nutritionnelle synthétique, simple, accessible à tous est au menu de l’article 5 du projet de loi de modernisation du système de santé. Voté le 14 avril par les députés, il a été examiné au Sénat en septembre. Mais depuis de longs mois, la bataille est rude entre les autorités de santé et les sociétés savantes d’un côté, et l’industrie agroalimentaire et la grande distribution de l’autre.
De nombreuses polémiques empêchent une mis en place rapide de cet affichage, ainsi plusieurs chercheurs éminents du comité de pilotage ont choisi de démissionner dans l’été, devant les pressions et conflits d’intérêts d’autres membres en lien avec la grande distribution ou l’industrie agro-alimentaire.
Le principe d’un nouvel étiquetage a été acté dans la loi sur la modernisation du système de santé, votée fin 2015, mais les industriels se sont élevés contre un code à 5 couleurs préconisé par le Haut Conseil de la santé publique( HCSP): le Nutri-score . Face à la demande pressante des industriels en faveur d’une étude menée directement dans les grandes surfaces, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a décidé de lancer un test comparatif entre quatre systèmes dont le “Nutri-repère” (conçu par l’industrie agro-alimentaire) et un dernier utilisé par la grande distribution (“SENS”). Les résultats de l’étude sont attendus en décembre 2016 et “l’Anses rendra ensuite un nouvel avis scientifique étayé”, a indiqué à l’AFP le ministère. Le nouvel étiquetage doit rendre plus compréhensible les informations actuelles qui détaillent la quantité de glucides, protides, lipides par portion de 100 grammes et parfois la teneur en vitamines.