Sur dix-huit produits sucrés testés par le mensuel de septembre, des nanoparticules de dioxyde de titane ( E 171) ont été retrouvé systématiquement, dans des proportions variées.
l’E171 est utilisé dans divers domaines (cosmétique, produits d’hygiène, produits pharmaceutiques, secteur de la construction), dans l’alimentaire permet de rendre des aliments plus blancs ou plus brillants, ou pour décliner une palette de couleurs en étant associées à d’autres colorants… Déja une ONG “Agir pour l’Environnement” avait diagnostiqué cette présence dans une centaine de confiseries il y a quelques mois sans que l’indication obligatoire ne soit signalée. D’une manière générale, la présence d’E171 apparaît clairement sur les étiquettes, mais jamais la mention nanoparticules, selon 60 Millions de consommateurs, qui rappelle pourtant qu’un règlement européen contraint théoriquement les fabricants à apposer la mention « nano » devant le nom de l’ingrédient concerné.
Or L’Association des fabricants de dioxyde de titane affirmait en effet en mars de cette année que cet additif n’était « pas utilisé comme nanoparticule dans les aliments ». Pourtant, sur dix-huit produits sucrés testés par le magazine, des nanoparticules de dioxyde de titane ont été retrouvées systématiquement, dans des proportions variées. Elles représentaient de 10 % à 100 % de l’additif présent dans ces différentes sucreries, parfois célèbres.
Une étude de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) concluait en effet que l’exposition chronique au E171 favorisait la croissance de lésions précancéreuses chez le rat, cependant aucune conclusion n’est toutefois établie pour l’homme sur ce potentiel effet « promoteur » de la cancérogenèse du E171.De fait, plusieurs agences sanitaires estiment que le dioxyde de titane est un cancérigène possible pour l’homme lorsqu’il est inhalé (classe 2 B d’après le le Centre international de recherche sur le cancer, en 2006; classe 1B pour l’ANSES qui a proposé à l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) de renforcer ce classement en mai 2016). « De manière générale, sur la question des nanoparticules dans les biens de consommation courants, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande, dans un rapport de 2013, l’application du principe de précaution et attire l’attention sur la vulnérabilité des enfants. En mai 2014, l’Agence française de sécurité sanitaire (ANSES) a préconisé un classement des nanoparticules de dioxyde de titane (et autres) comme substances dangereuses afin que soient mises en place des mesures de restriction d’usage voire d’interdiction de l’utilisation de certaines applications grand public » explique Agir pour l’Environnement.