Lundi 10 septembre le secrétaire général des Nations unies, appelait la société civile à réclamer “des comptes” aux dirigeants de la planète. Antonio Guterres a déclaré : “Si nous ne changeons pas d’orientation d’ici 2020, nous risquons […] des conséquences désastreuses pour les humains et les systèmes naturels qui nous soutiennent.””Le changement climatique va plus vite que nous”, a-t-il insisté.
“Il est impératif que la société civile − jeunes, groupes de femmes, secteur privé, communautés religieuses, scientifiques et mouvements écologiques dans le monde − demande des comptes aux dirigeants”, a insisté le secrétaire général. En dressant un tableau noir des menaces pesant sur la chaîne alimentaire et l’accès à l’eau, Antonio Guterres a martelé que le monde faisait “face à une menace existentielle directe” et au “plus grand défi” de l’époque.
En 2017, 821 millions de personnes dans le monde étaient en situation de manque chronique de nourriture contre 804 millions en 2016, soit une personne sur neuf sur la planète, estime le rapport annuel sur “l’Etat de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde” publié mardi.
Le nombre de personnes souffrant de la faim retrouve ainsi son niveau “d’il y a dix ans” et confirme “l’inversion de la tendance à la baisse” engagée depuis 2015, souligne le rapport rédigé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM), et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Et quelques jours aprés quatre mille cinq cents représentants de villes, de régions, d’entreprises et d’ONG se sont réunis à San Francisco ville écologique modèle qui accueille le premier Sommet mondial pour l’action climatique jusqu’à vendredi pour échanger des idées pour lutter contre le changement climatique.Des maires et responsables régionaux du monde entier ont mis au défi mercredi 12 septembre les dirigeants de la planète de suivre leur exemple pour lutter contre le changement climatique.
Paris, Bonn, Pékin, Le Cap, Dacca, Dubaï, Mexico, Tokyo, des villes indiennes et sud-américaines sont représentées ici, dont des dizaines de maires. Tout comme des dizaines de responsables et ministres de provinces et régions du Brésil, du Mexique, d’Inde, d’Europe… « On vient pour partager et se voler des idées entre maires », dit à l’AFP le maire de Copenhague, Frank Jensen, qui prévoit d’arriver à zéro carbone en 2025.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, présidente de l’alliance C40 de près de 100 grandes villes qui se sont engagées à arriver à zéro carbone d’ici à 2050.« Nous pouvons changer les choses», a-t-elle dit, énumérant les pouvoirs des villes pour l’électricité propre, les transports en commun, les déchets et le recyclage et les normes d’isolation des bâtiments.
Le sommet, premier du genre avec plus de 4 000 délégués, s’est ouvert avec la publication d’un rapport qui devrait en réjouir certains et en alarmer d’autres, sur la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis. L’électricité « propre » connaît une croissance effrénée aux Etats-Unis, le charbon est en recul et les voitures électriques se développent – malgré l’hostilité du gouvernement Trump.
Le rassemblement commence alors que l’ouragan Florence menace la côte atlantique du pays et après un été caniculaire en Europe ou au Japon, des événements météorologiques rares mais appelés à se multiplier avec le dérèglement du climat, selon les climatologues.