La Commission européenne confirme l’économie qui pourrait être réalisée grâce au retrait de ces produits chimiques, avec une perte limitée pour les industriels.
Le retrait du marché des substances chimiques les plus problématiques représenterait un bénéfice sanitaire considérable, estimé entre 11 milliards et 31 milliards d’euros par an dans les pays de l’Union européenne (UE). Quant aux industriels, le coût annuel estimé d’une telle mesure, moyenné sur les trois prochaines décennies, serait environ dix fois inférieur – compris entre 0,9 milliard et 2,7 milliards d’euros par an.
Parabens, retardateurs de flamme bromés, phtalates, bisphénols, PVC, éthers de glycol… Plusieurs milliers de produits toxiques présents dans les vêtements, jouets, emballages alimentaires, biberons, tétines, meubles, appareils électroniques, cosmétiques, produits d’entretien vont progressivement être interdits.
L’industrie des produits chimiques, quatrième industrie de l’Union, emploie directement 1,2 million de personnes. 59% des produits chimiques qu’elle fabrique sont directement fournis à d’autres secteurs, notamment la santé, la construction, l’automobile, l’électronique et les textiles. À l’échelle de l’Union européenne, environ 300 millions de tonnes de substances chimiques sont produites chaque année par l’industrie.
Cette feuille de route sur les restrictions de substances chimiques s’inscrit dans l’objectif de la Commission de “garantir un environnement sans substances toxiques” à l’horizon 2030.
Pour compléter cette position une enquête avait été diligentée pendant 5 ans ; il en découle que les scientifiques ont pu analysé des milliers d’échantillons prélevés sur plus de 10 795 citoyens européens. Menace invisible et pourtant bien réelle, la pollution chimique est source d’inquiétudes croissantes en Europe. Ces éléments de l’étude d’impact conduite par l’exécutif européen, en vue d’une refonte de la réglementation communautaire des produits chimiques, étaient jusqu’à présent confidentiels. L’European Environmental Bureau (EEB) – un réseau d’organisations de défense de l’environnement basé à Bruxelles – en a obtenu des fuites, qu’il a partagées avec plusieurs titres de la presse européenne.
La Commission cible désormais des familles entières de composants et non plus des substances au cas par cas. Six groupes de substances examinées par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) sont concernés.