Alors que le dernier rapport de l’ONU-Eau et de l’Unesco a été publié ce 22 mars la conclusion est sans appel : l’humanité est face à une « crise de l’eau imminente ».
C’est dans ce cadre que le 24 mars, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies (ONU) a terminé la conférence sur le sujet “brulant” de l’eau qui n’avait pas eu lieu depuis 1977. Il est clair que l’urgence du réchauffement qui multiplie les sécheresses, et d’après les experts climat de l’ONU (GIEC) qui estiment qu’« environ la moitié de la population mondiale » subit de « graves » pénuries d’eau. Le monde doit, il est clair, se préparer à une « crise de l’eau douce », selon les Nations unies.
Où en est-on ?
En 2020, deux milliards de personnes étaient toujours privées d’une eau potable et 3,6 milliards n’avaient pas accès à des services d’assainissement gérés de façon sûre, dont 494 millions devaient faire leurs besoins en plein air, selon les derniers chiffres compilés par la plate-forme ONU-Eau.
De la construction de toilettes à la restauration de 300 000 kilomètres de rivières dégradées, près de 700 engagements d’ONG, de gouvernements ou de secteur privé ont été enregistrés dans ce « programme d’action » en amont et pendant les trois jours de cette conférence inédite depuis 1977 qui a accueilli quelque dix mille personnes. Le monde n’est pas sur la voie des objectifs sur l’eau pour 2030, notamment l’accès à l’eau potable et l’assainissement pour tous. Alors « maintenant, c’est le moment d’agir», a lancé Antonio Guterres, qui avait mercredi vilipendé la « surconsommation vampirique » de l’humanité et la crise climatique qu’elle a provoquée. La gestion de la ressource hydrique est un thème universel, complexe, et politiquement sensible. Car, à la différence du changement climatique ou de la biodiversité, elle ne donne pas lieu à des rencontres intergouvernementales régulières.
Pas assez d’eau par endroits, trop à d’autres où les inondations se multiplient, ou de l’eau contaminée : si les situations dramatiques sont légion dans de nombreux endroits de la planète, le Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, publié par l’UNESCO au nom d’ONU-Eau souligne le « risque imminent d’une crise mondiale de l’eau ».
Et en France les chiffres d’un document de synthèse portant sur la ressource et l’utilisation d’eau en France, fait état que le volume annuel d’eau consommé en France métropolitaine, sur la période 2008-2018, était estimé à 5,3 milliards de mètres cubes. Ils montrent les répartitions d’usage, comme le refroidissement des réacteurs qui capterait 30 % de la ressource d’après des études du ministère de l’écologie et donc l’inquiétude monte autour de la ressource hydrique . Selon ce document le refroidissement des centrales électriques représente la deuxième activité la plus consommatrice d’eau du pays (31 %), derrière l’agriculture (45 %) et devant l’eau potable (21 %) et les usages industriels (4 %). Des choix stratégiques doivent être envisagés.
Alors, en forme de défi, une Néerlandaise du Mouvement des jeunes pour le climat faisant un bond dans le temps en 2050, a décrit à la tribune le « signal d’alarme » qu’aura représenté cette conférence, moment où la gestion mondiale de l’eau « a changé pour devenir » plus durable, équitable et juste.
Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau 2022