Archives mensuelles : mars 2016

Des recherches agronomiques montreraient l’avantage de la polyculture

Des chercheurs français démontrent que les rendements des cultures sont plus élevés quand différentes plantes sont mélangées et qu’elles possèdent un patrimoine génétique diversifié. L’exact contraire de ce que fait l’agriculture depuis 60 ans.th1« C’est un nouveau paradigme » s’enthousiasme Cyrille Violle, chercheur au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE-CNRS/université de Montpellier). Dans le cadre du projet PRAISE sur l’amélioration génétique des prairies semées (financé par l’Agence nationale de la recherche), le CEFE et l’Inra de Lusignan dans la Vienne ont mené une expérimentation originale par sa démarche et totalement nouvelle pour la science. En effet ils ont cultivé sur des mini-parcelles 5 espèces fourragères seules ou en mélanges . « Dans les parcelles en polycultures, les plantes n’extraient pas l’eau et les nutriments à la même profondeur dans le sol, leurs racines étant extrêmement différentes. Il y a donc une meilleure exploitation de la ressource disponible » explique Cyrille Violle.

Le rendement plus stable avec un nombre de génotypes plus important s’explique par les capacités individuelles de résistance de chaque individu, ce qui augmente les chances qu’au moins une partie de la population soit moins affectée par le manque d’eau. Avec un seul génotype, la totalité des plantes souffrent en même temps.

 Des pistes à poursuivre pour pallier aux baisses  de rendement et au changement climatique qui imposent de revoir les techniques industrielles qui appauvrissent les sols et et la biodiversité.

Le stress au travail : un enjeu de santé publique

La prévention du stress au travail n’est pas pris à sa juste place en France tout particulièrement.

Selon l’enquête  de l’institut Think pour Great Place to Work, près d’un salarié sur deux (48%) se dit ainsi confronté à des situations de burn-out (arrêt de travail soudain à la suite d’un épuisement lié aux conditions de travail) ou à des niveaux de stress très importants pour lui-même ou pour des proches.

Le Dr Patrick Légeron, pionnier sur la question du stress au travail déplore que la France ne prenne pas plus de mesure pour lutter contre ce problème de santé publique, alors même que le sujet est désormais surmédiatisé. La France a par ailleurs tardé à s’emparer du sujet et « manque encore de données scientifiques ».
Il s’en alarme dans une mise à jour de son ouvrage pionnier sur le sujet, Le stress au travail, publié en 2001. « Quinze ans après, on est sorti du déni dans lequel se trouvaient les entreprises françaises, le stress au travail est même surmédiatisé. Mais si le contexte est complètement différent, les résultats n’ont pas changé », a déploré le médecin mercredi 10 février 2016, en présentant les nouveaux enjeux de ce « problème de santé publique ».

Nombre d’études et rapports internationaux en attestent : le stress au travail et ses corolaires, le burn-out (ou syndrome d’épuisement professionnel), le bore-out (dépression par manque total de stimulus), la dépression, le suicide, est devenu « le premier péril pour la santé des salariés », en raison notamment des nouvelles pratiques managériales et des transformations radicales induites par la révolution numérique, selon le médecin.

En France, « il n’existe pas encore d’indicateur national, ni d’étude économique sur son coût ».
La France reste « un très mauvais élève » en matière de prévention du stress au travail, dont elle peine à évaluer le coût économique.
Selon l’étude publiée par le cabinet de conseil Great Place to Work, plus de la moitié des personnes interrogées (56%) indiquent en outre que leurs conditions de travail et les pratiques d’encadrement ont évolué de manière négative ces trois dernières années, et seul un salarié sur deux affirme que son entreprise prend en compte le bien-être des salariés.

Pour compléments : www.institut-think.com/

Impact changement climatique et alimentation mondiale

Selon l’étude d’une équipe de l’université d’Oxford publiée jeudi 3 mars dans la revue médicale « The Lancet » l’impact du changement climatique sur la production alimentaire causerait en 2050 quelque 529 000 décès supplémentaires au niveau mondial .

De nombreux travaux ont montré que les dérèglements climatiques – sécheresses, pluies de plus en plus irrégulières, inondations, cyclones plus fréquents… – menaçaient la sécurité alimentaire, en entraînant une baisse des rendements agricoles susceptible d’accroître le niveau et la volatilité des prix des denrées, et de rendre ainsi encore plus difficile l’accès des plus pauvres à la nourriture.

Mais pour la première fois, une étude évalue les effets du changement climatique sur l’équilibre nutritionnel. Ainsi, sans mesures immédiates de réductions des gaz à effet de serre, le changement climatique pourrait entraîner, en moyenne, une baisse de la disponibilité alimentaire de 3,2 % par personne, soit 99 kilocalories par jour.Ce qui correspond une réduction de 4 % (14,9 grammes par jour) pour la consommation de fruits et légumes, et de 0,7 % (0,5 g par jour) pour la viande.

La baisse de la consommation de fruits et légumes, et donc de vitamines, pourrait à elle seule provoquer 534 000 morts supplémentaires dans le monde en 2050. Le nombre de personnes en insuffisance pondérale, qui présenteront un risque de décès accru, augmentera également sensiblement. Ces situations de carence en vitamines et minéraux causeraient 266 000 morts supplémentaires en 2050. Néanmoins l’effet positif serait de réduire les cancers et maladies cardiovasculaires dus au excès  tout comme l’obésité mais il faut bien admettre que cela ne touche pas les mêmes populations.

L’ampleur de ces effets du changement climatique variera sensiblement selon les régions. Les pays à bas revenus et revenus intermédiaires seront très probablement les plus affectés, et en particulier ceux du Pacifique occidental et d’Asie du Sud-Est, des régions particulièrement vulnérables aux dérèglements climatiques. En 2050, l’Inde et la Chine pourraient, à elles seules, enregistrer près des trois quarts des décès supplémentaires liés au changement climatique, soit respectivement 136 000 et 248 000 morts en plus.

Pour Bertrand Noiret d’Action contre la Faim aussi, « cette étude a le mérite de relancer le débat sur l’importance de la diversification alimentaire dans la lutte contre la malnutrition, alors qu’on se focalise trop souvent sur la seule quantité de calories ingérées ou produites. Manger des fruits et légumes est bel et bien essentiel pour être en bonne santé, relève celui-ci. Il faut que les politiques agricoles et alimentaires intègrent la diversification dans l’adaptation aux changements climatiques. Cela suppose des changements de pratiques profonds ».

Pour compléments : www.thelancet.com/journals/lancet/article

Une nouvelle étude de proximité des épandages de pesticides

L’association Générations Futures spécialisée dans le domaine des pesticides a livré , ce mardi 1er mars, les résultats de tests menés dans 22 logements situés à proximité de vignes, de cultures de céréales ou de vergers. Les résultats sont assez édifiants!

Cette nouvelle enquête de l’association Générations Futures révèle que les populations vivant près des zones agricoles sont exposées tous les jours dans leur maison à un cocktail de pesticides – dont des perturbateurs endocriniens – pouvant altérer la santé.

En moyenne, 20 produits différents ont été détectés par habitation :

14 dans celles installées près de parcelles de grandes cultures céréalières, 23 près de vergers, 26 près de vignes. Douze sont de probables perturbateurs endocriniens. En quantité, ces molécules, qui sont suspectées d’influencer notre système hormonal, représentent même 98 % des échantillons : 17,3 milligrammes sur les 17,6 mg de résidus recensés par kilo de poussière._le-recours-aux-pesticides-

L’enquête confirme que les inquiétudes des riverains d’exploitations agricoles intensives sont fondées. Ils sont bel et bien exposés à un ensemble de produits chimiques dont on connaît mal l’effet cocktail.

Communiqué de presse : www.generations-futures.fr/2011generations-futures