Archives mensuelles : mars 2016

18 mars journée du sommeil (thème sommeil et nouvelles technologies)

La 16e Journée du sommeil a été organisée ce 18 mars par l’Institut national du sommeil et de la vigilance( INSV).
Le thème en était : « Le sommeil et les nouvelles technologies ».

Sans grande surprise, l’enquête INSV/MGEN publiée ce vendredi 18 mars montre avant tout que nous ne dormons pas assez les jours de travail.
Un quart des Français doit même dormir 1h30 de plus par nuit sur ses congés (week-end, vacances) pour tenir le coup.
Un Français dort en moyenne 7h05 par nuit en semaine, un chiffre plutôt stable ces dix dernières années. Mais en 30 ans, les Français ont perdu 1h30 de sommeil par nuit.  Près d’un Français sur quatre dort moins de six heures par nuit en semaine.

A l’heure où écrans, tablettes, ordinateurs et téléphones portables se multiplient, les spécialistes s’interrogent sur cette évolution de nos habitudes de vie: comment dormons-nous aujourd’hui ? Comment gérons-nous les nouvelles technologies à l’heure du tout écran ? Quel impact cette évolution technique et sociétale a-t-elle sur notre sommeil ? Comment sommeil et nouvelles technologies interagissent-ils ?

Cette enquête montre que l’exposition aux nouvelles technologies le soir et la nuit est associée à une diminution de la durée du sommeil et à des troubles du sommeil plus fréquents (26% de ceux qui utilisent l’ordinateur la nuit se plaignent d’insomnie, contre 16% dans la population générale). Il s’agit surtout des jeunes de 18 à 24 ans. En cause : la lumière bleue, des ordinateurs et smartphones, qui perturbe l’horloge biologique au moment du coucher. Et le caractère addictif de ces nouvelles technologies : certains utilisateurs laissent leur téléphone portable allumé le soir et se lèvent pour répondre aux messages en pleine nuit !
La moitié (46 %) des Français passent plus de 2 heures par jour devant leur ordinateur pour des besoins personnels. Et quand arrive le  soir, pas de changement : 9 Français sur 10 gardent les yeux rivés sur un écran, au point de faire du smartphone le nouveau livre de chevet  et des dormeurs des « sentinelles » en permanence sur le qui-vive.

Parce que dormir est un temps de déconnexion tout à fait essentiel, indispensable à la récupération physique et mentale, les spécialistes du sommeil feront le point sur les habitudes de sommeil de la population française et souligneront les interactions entre le sommeil et les nouvelles technologies, lors de cette 16ème Journée du Sommeil.

Avec une ambition :
Savoir utiliser les technologies d’aujourd’hui de manière à préserver ou à améliorer la qualité de nos nuits.
Point positif : les Français se déconnectent des nouvelles technologies les jours de repos et de vacances : 86% le font pour ce qui concerne leur mail professionnel, et 70% se déconnectent également de leurs mails personnels et 57% de leurs sms.
Cependant, dans la tranche des 18-24 ans, 3 sur 10 ne se déconnectent jamais.

thAutre enseignement : 7 Français sur 10 se réveillent au moins une fois par nuit… des plages de courte insomnie qui peuvent frôler la demi-heure. La nuit, quasiment la moitié des Français dort entre six et huit heures : 52% , un Français sur deux garde son téléphone allumé ou en veille dans sa chambre. 10%  c’est la proportion de ces derniers réveillée par l’arrivée des messages nocturnes.

Parallèlement à ce sommeil qui se dégrade, les écrans eux investissent le quotidien. 98 % des sondés utilisent régulièrement ordinateur,  tablette ou encore smartphone à domicile.
Parce que dormir est un temps de déconnexion tout à fait essentiel, indispensable à la récupération physique et mentale, les spécialistes du sommeil feront le point sur les habitudes de sommeil de la population française et souligneront les interactions entre le sommeil et les nouvelles technologies, lors de cette 16ème Journée du Sommeil.

Parmi ses recommandations, l’Institut national du sommeil et de la vigilance préconise d’éteindre ses appareils numériques, l’exercice physique dans la journée, la suppression des excitants (café, thé, cola, alcool, tabac) à partir de 15 heures, un dîner léger au moins deux heures avant le coucher ou encore une chambre plongée dans l’obscurité et maintenue aux alentours de 18°C.

L’INSV propose des conseils pour remédier à l’insomnie: www.institut-sommeil-vigilance.org/

L’OMS annonce qu’un décès sur 4 a une cause environnementale

Selon de nouvelles estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)récemment publiées , 12,6 millions de personnes  décédées en 2012 sont du fait d’avoir vécu ou travaillé dans un environnement insalubre – ceci représentait près d’un quart des décès dans le monde. Les facteurs de risque environnementaux, tels que la pollution de l’air, de l’eau et des sols, l’exposition aux substances chimiques, le changement climatique ou le rayonnement ultraviolet, contribuent à la survenue de plus de 100 maladies ou traumatismes.

OMSLa deuxième édition du rapport intitulé Prévenir la maladie grâce à un environnement sain: une estimation de la charge de morbidité imputable à l’environnement, montre que depuis la publication de la première édition, il y a dix ans, 8,2 millions de décès consécutifs aux maladies non transmissibles (MNT) sont attribuables à la pollution de l’air (y compris l’exposition au tabagisme passif) dont 1,4 million de décès par an dans la Région européenne. Les accidents vasculaires cérébraux, les cardiopathies, les cancers et les affections respiratoires chroniques représentent aujourd’hui près des deux tiers des décès liés à des causes environnementales.

En proportion de décès, ce sont les pays à revenu faible ou intermédiaire qui sont les plus frappés: la Chine et l’Inde se situent à 30%, tandis que les pays du nord d’Europe arrivent en queue, à 9% pour Islande et la Norvège. La France se situe quant à elle à 11%, ex aequo avec les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Espagne, mais un peu devant le Royaume-Uni (12%) et l’Italie (13%).

On constate, parallèlement, une baisse du nombre de décès entraînés par des maladies infectieuses, telles que les maladies diarrhéiques et le paludisme, souvent liées au manque d’eau, au défaut d’assainissement et à la mauvaise gestion des déchets. Celle-ci s’explique principalement par une amélioration de l’accès à l’eau potable et aux moyens d’assainissement, ainsi que par un meilleur accès à la vaccination, aux moustiquaires imprégnées d’insecticide et aux médicaments essentiels.

siege_oms_geneveLa santé de la population passe par la salubrité de l’environnement

Selon le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS, «la santé de la population passe par la salubrité de l’environnement». «Si les pays ne prennent pas des mesures afin que les populations vivent et travaillent dans un environnement sain, des millions de personnes continueront à tomber malades et à mourir prématurément», a-t-elle précisé.

Le rapport présente des mesures rentables que les pays peuvent prendre pour faire baisser la morbidité et la mortalité liées à l’environnement, par exemple moins utiliser les combustibles solides pour la préparation des repas et accroître l’accès aux technologies énergétiques entraînant peu d’émissions de carbone.

«Il faut investir d’urgence dans des stratégies destinées à réduire les risques environnementaux dans nos villes, nos logements et nos lieux de travail», dit le Dr Maria Neira, Directeur du Département Santé publique, déterminants sociaux et environnementaux de la santé de l’OMS. «Ces investissements peuvent freiner considérablement l’augmentation de la charge des affections cardiovasculaires et respiratoires, des traumatismes et des cancers au niveau mondial et entraîner une baisse immédiate des dépenses de santé», a-t-elle ajouté.

La pollution de l’air constitue la principale source de maladies non transmissibles d’origine environnementale: dans un rapport publié en mars 2014, l’OMS l’estimait responsable de 7 millions de décès en 2014, dont 3,7 millions dus à la pollution atmosphérique et 4,3 millions en raison de la pollution de l’air intérieur –les deux causes pouvant se chevaucher.
Dans ce nouveau rapport, l’organisme estime que la pollution atmosphérique est responsable de 25% des accidents vasculaires cérébraux (AVC), de 23% des infarctus et de 14% des cancers du poumon. Quant à l’air intérieur, pollué par la combustion de charbon ou de bois, il explique 28% des AVC, 18% des infarctus et 17% des cancers du poumon.

Selon le rapport, les enfants et les personnes âgées sont les plus exposés aux risques environnementaux, leur impact étant maximal chez les enfants de moins de 5 ans et chez les sujets âgés de 50 à 75 ans. Une meilleure gestion de l’environnement permettrait de sauver, chaque année, 1,7 million d’enfants de moins de 5 ans et 4,9 millions de personnes âgées de 50 à 75 ans. Les infections des voies respiratoires inférieures et les maladies diarrhéiques touchent principalement les enfants de moins de cinq ans tandis que les Maladies Non Transmissibles  touchent principalement les personnes âgées.

Des inquiétudes sur la contamination des sols recevant des boues d’épuration

Publiée le 2 mars dans Scientific Reports, une étude menée par Richard Lea, de l’université de Nottingham, et ses collègues suggère des effets sur les fœtus féminins de brebis paissant dans des  pâturages ayant reçu des charges de boues d’épurations. Les chercheurs ont comparé des brebis placées à divers stades de la gestation (début, milieu, fin, ou toute la gestation) dans un champ traité à d’autres vaquant dans un pâturage qui ne l’avait jamais été.

Le débat n’est pas neuf, notamment en France, l’un des pays qui utilise le plus les boues d’épuration pour des usages agricoles: 73% sont épandues sur des terres agricoles, dont 44% directement et 29% après compostage ou méthanisation, le reste étant incinéré ou enfoui. Ce qui, au final, ne fait que 3% à 4% de terres agricoles ainsi fertilisées en France, pour la plupart par des boues urbaines, mais aussi industrielles (papeterie, agroalimentaire).

Selon la législation française, les apports de boues, restreints à trois tous les dix ans, sont interdits dans un délai minimum de six semaines avant que les animaux viennent y paître. «On pourrait tout de même suspecter une contamination des animaux, par exemple du fait qu’ils ingèrent toujours un peu de terre avec l’herbe qu’ils broutent, mais cet effet va diminuer avec le temps si les périodes de quarantaine sont respectées.

Premier constat, les brebis ayant fréquenté le champ traité sont plus imprégnés de contaminants chimiques. Une analyse du foie, aussi bien chez la mère que le fœtus, révèle une augmentation de plusieurs des contaminants analysés, dont des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des PCB, des polybromodiphényléthers (PBDE) et le phtalate DEHP.

Les fœtus étaient en moyenne de plus petite taille dans le pâturage traité, et montraient des signes de perturbation endocrinienne. Ceux exposés en milieu et fin de gestation présentaient une distance anogénitale accrue, signe de masculinisation, mais aussi moins de follicules ovariens –des agrégats de cellules, dont chacun porte un ovocyte, cellule germinale féminine.

Pour Corinne Cotinot, directrice de l’unité «biologie du développement et reproduction» au centre Inra de Jouy-en-Josas. «c’est l’ensemble des contaminants qui a cet effet, pas particulièrement les HAP, les PCB, les PBDE ou le DEHP: ils sont présents en faible quantité, mais c’est un effet cumulatif». Les boues n’ont en revanche jamais été mises en cause dans des cas toxicologiques. Ce qui n’écarte pas pour autant l’hypothèse d’une perturbation endocrinienne, aux effets chroniques moins décelables qu’une intoxication aigüe.

Prix Théo Colborn pour le Pr Sérallini

Le chercheur de l’Université de Caen, Gilles-Éric Séralini, a reçu en Californie, le prix Théo Colborn pour ses travaux pour défendre la santé environnementale…
Le professeur Gilles-Éric Séralini dont les travaux sur les OGM et les pesticides ont défrayé la chronique parmi la communauté scientifique, vient de se voir décerner samedi 5 mars 2016, le Prix Théo Colborn au cours du symposium sur la santé environnementale réunissant en Californie plus de 300 médecins, praticiens et chercheurs. th

Ce prix, du nom d’une zoologiste et épidémiologiste américaine née en 1927 et décédée en décembre 2014, présentée comme étant la théoricienne des perturbateurs endocriniens, a été décerné au Professeur Séralini pour « son combat pour défendre la santé environnementale de la planète par l’excellence scientifique, le courage, la ténacité et l’activisme… ». Gilles Yves Séralini est universitaire français, professeur de biologie moléculaire depuis 1991, chercheur à l’Institut de biologie fondamentale et appliquée de Caen et membre du CRIIGEN*(http://www.criigen.org/)
Des prises de position contre Monsanto
Connu pour ses prises de position contre le géant de la chimie Monsanto, le Professeur Séralini trouve avec ce prix décerné par ses pairs, une reconnaissance de ses travaux dont l’objectif est de révéler au grand jour les risques que font courir sur la santé publique l’usage de certains produits dans l’agro-industrie notamment mais aussi dans la vie de tous les jours pour les particuliers.

 

*Le CRIIGEN est un groupe unique et international d’experts ayant une approche transdisciplinaire sur les bénéfices et les risques sur la santé humaine, animale, et des écosystèmes concernant l’utilisation du génie génétique et des xénobiotiques issus de la chimie industrielle. Il est indépendant des compagnies de biotechnologies, de l’agrochimie et promeut les contre-expertises. Il évalue aussi les alternatives potentielles et encourage le développement d’une hygiène chimique pour améliorer la santé publique.

*Vous pouvez trouver en  pièce jointe l’article publié en 2012 dans une revue scientifique de renom puis validé à nouveau en 2014 qui ont déclenché les foudres de Monsanto

Séralini et al. (2012). Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize. Food and Chemical Toxicology 50(11): 4221-4231.

Il y a 5 ans, c’était la catastrophe de Fukushima

Le 11 mars 2016, le Japon commémorait le cinquième anniversaire de l’explosion nucléaire de Fukushima, provoquée à la suite du tremblement de terre et du tsunami ayant frappé la côte de la région de Tōhoku. La fusion des trois cœurs de la centrale installée au sud de la ville et les rejets massifs de substances radioactives ont contraint les autorités à évacuer les habitants dans un rayon de 20 kilomètres autour du site. Les dépôts radioactifs ont souillé la terre jusqu’à 250 km du site atomique. 5 ans après les activités traditionnelles, liées à la pêche ou l’agriculture, peinent à redémarrer.

Ces catastrophes successives ont fait plus de 19 000 victimes (16000 morts et plus de 2500 disparus) et forcé l’évacuation d’environ 174 000 personnes, qui ne peuvent toujours pas rentrer chez elles. Le nord-est ravagé par le séisme,  se reconstruit difficilement et compte encore 174 000 personnes hébergées dans des logements provisoires. Le tsunami puis l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, a poussé sur les routes de l’exode 160 000 déplacés, et a causé près de 2 000 décès indirects, selon les statistiques officielles de la préfecture de Fukushima, parmi les personnes évacuées et contaminé durablement toute une région. Désormais, le nombre  s’établit à 55 000, dont 4 000, souvent âgées et désœuvrées, qui  habitent dans des « kasetsu jutaku », des logements provisoires installés à la hâte à l’été 2011, trop petits et mal isolés.

Dans la zone des 20 kilomètres les  habitants d’une centaine de villes ont dû partir,  dont la moitié dans le département de Fukushima, et font l’objet d’une importante opération de décontamination. Les arbres ont été élagués, 5 centimètres d’épaisseur de sol sont retirés et les bâtiments sont passés au Kärcher, avec pour objectif de réduire l’exposition externe annuelle des lieux traités à 1 millisievert (1 msv)  la limite maximale autorisée sur un an.

« Il y a des tensions entre les gens, notamment sur les différences de dédommagement. » Les habitants de la zone des 20 kilomètres reçoivent toujours 100 000 yens (800 euros) par personne et par mois de Tepco, la compagnie d’électricité de Tokyo responsable de Fukushima. Ceux de la zone entre 20 et 30 kilomètres ont été dédommagés pendant six mois. Les autres n’ont rien.

D’après l’agence de la reconstruction, 3 407 rescapés de la triple catastrophe sont décédés des conséquences psychologiques du drame, dans l’ensemble du Tohoku, entre mars 2011 et la fin septembre 2015 ; 58 % de ces victimes proviennent du département de Fukushima.

 Lors de cette commémoration la CRIIRAD recevait Wataru Iwata venu tout spécialement exposer la réalité que vit la population  locale aprés l’accident et ce , au siège de la Fondation Rovaltain à l’INEED à Valence : vous pouvez retrouver l’enregistrement  sur le serveur de la CRIIRAD:

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