Selon les calculs de l’organisation nord-américaine Global Footprint Network ce jeudi 1er août, l’humanité a consommé l’entièreté des ressources que peut fournir la planète, cette information représente physiquement le jour où l’empreinte écologique de l’humanité dépasse la biocapacité de la planète. En 2024, le Jour du dépassement intervient donc cinq mois avant la fin de l’année, et un jour plus tôt qu’en 2023, année ayant marqué pour la première fois depuis des décennies, hors période de COVID, un léger recul. En 1970, le Jour du dépassement intervenait le 29 décembre.
Mais en complément une récente publication scientifique, parue dans la revue Science, apporte une mise à jour inquiétante de notre utilisation des ressources terrestres. En se basant sur les neuf limites planétaires établies en 2009 par Johan Rockström et une équipe internationale de vingt-huit scientifiques, l’étude révèle que l’humanité a franchi une nouvelle étape de l’épuisement et du non-respect des ressources planétaires. La limite planétaire de l’eau douce est aujourd’hui dépassée.
L’établissement de « limites planétaires » contribue à évaluer les constantes « normales » qui permettent à l’ensemble du système Terre de fonctionner harmonieusement, ou au contraire de basculer dans un scénario risqué, voire dangereux. Concrètement, cette empreinte est calculée à partir d’un vaste corpus de plus de 15 000 données scientifiques collectées par les Nations unies. Alors que l’empreinte écologique ne prend en compte que les ressources biologiques que peut nous fournir la planète, un pan entier de notre activité manque, ce sont les pollutions, les dégradations ou encore les atteintes que l’on porte à notre environnement .Les limites planétaires seraient plus conformes à la réalité terrain et nous en avons franchi 6 sur 9 (soit l’ensemble des interactions de la biodiversité à l’échelle planétaire )et nous venons de franchir en septembre 2023 celle qui concerne l’eau douce.
Source : “Earth beyond six of nine planetary boundaries”, Science Advances, septembre 2023
Les neuf limites établies sont des indicateurs. Plus nous les franchissons, moins l’on est sûrs de la gravité des conséquences. Il parait plus qu’urgent que la prise de conscience grandisse. Rappelons les conseils de l’ADEME: Chacun, en qualité de citoyen, peut limiter l’exploitation des ressources naturelles, en raisonnant ses consommations d’énergie et d’eau, en réduisant les gaspillages ou encore en donnant une seconde vie aux objets.