Alors que nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de l’Europe,les Européens vivront à crédit à partir du 10 mai : c’est le Jour du dépassement européen. Cela signifie que si le monde entier vivait comme les Européens, nous aurions consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète peut renouveler en un an.
Alors que la population de l’Union européenne ne représente que 7% de la population mondiale, les Européens utilisent à eux seuls 20% de la biocapacité de la Terre.
Cela signifie que si le monde entier vivait comme les Européens, nous aurions consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète peut renouveler en un an. Cette date, dévoilée par le WWF en partenariat avec le Global Footprint Network, intervient à 17 jours des élections européennes et alors que les chefs d’Etats de l’Union européenne se réunissent aujourd’hui à Sibiu en Roumanie pour le Sommet sur l’avenir de l’Union européenne.
Le Jour du dépassement, c’est le jour à partir duquel nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres et cultivé plus de terres que ce que la nature ne peut nous procurer au cours d’une année. Cela marque également le moment où nos émissions de gaz à effet de serre auront été plus importantes que ce que nos océans et nos forêts ne peuvent absorber. L’Union européenne franchira cette limite, alors que l’année n’est entamée que de cinq mois. Et que fait-on?? Chacun a la capacité d’agir dans son quotidien pour modifier son impact sur la planète. Si on veut que le monde soit encore « respirable » dans trente ans, faut-il obliger l’ensemble des citoyens à suivre l’ exemple de certains? Le débat est ouvert, en ce 10 mai, jour du dépassement en Europe.
Dans la famille écolo, la préposition principale a longtemps été « contre ». Contre la pollution, contre les pesticides, contre l’automobile… Dernièrement, c’est « sans » qui semble l’emporter. Sans quoi ? Sans tout ce qui émet des quantités énormes de gaz à effet de serre et débousolle le climat. De fait, de plus en plus de citoyens décident aujourd’hui de « faire sans » : ils limitent voire arrêtent la viande, boycottent les plastiques et se passer, dans la mesure du possible, de leur voiture, refusent les voyages en avion, s’offrent de l’occasion plutôt que du neuf, et, dans le cas des Ginks (green inclined, no kids), aller jusqu’à renoncer à la parentalité pour le bien de la planète.
Or en même temps la BBC rapporte la demande de 8 Pays de l’Union Européenne dont la France et sept autres pays – la Belgique, le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, l’Espagne et la Suède – pour qu’elle consacre 25 % de son budget à la lutte contre le réchauffement climatique. Pour la période 2014-2020, 20 % du budget de l’Union européenne (soit 180 milliards d’euros) sont actuellement délégués à la protection du climat.
Le communiqué de ces huit pays, publié juste avant le sommet en Roumanie sur l’avenir de l’Europe et de l’Union européenne, rappelle que le changement climatique « a des implications profondes pour le futur de l’humanité » et que son impact est déjà observable, comme les les vagues de chaleur avec leurs conséquences et la multiplication des feux de forêts en été. Les huit pays ont également cité l’intérêt grandissant de leurs citoyens pour le climat comme en témoignent les nombreuses marches souvent programmées par la jeunesse elle aussi fort inquiète.
Pour approfondir le sujet :
Jour du dépassement, Rapport Planète Vivante, Rapport Planète Vivante 2018