En cette fin mars a eu lieu un pré-sommet, baptisé SOS Océan, à Paris, aux musées de l’Homme et de la Marine en présence de leaders d’opinion, décideurs politiques, scientifiques et défenseurs de l’océan du monde entier. L’objectif est de préparer le terrain en amont du sommet de Nice et d’appeler à un plan d’action ambitieux. « Les conclusions de cet événement seront portées sur la scène internationale, jouant un rôle clé dans l’adoption d’engagements audacieux et transformateurs à l’Unoc », indique le gouvernement.
L’association Bloom , vient de publier un rapport sur la surpêche et le chalutage de grande profondeur à l’occasion du sommet SOS Ocean, soulignant que les chalutiers sont responsables de 90% de la destruction des fonds causée par la pêche française, détruisant chaque année en moyenne 670 000 km², un seul passage de chalut de fond tuant entre 20 et 50% des invertébrés présents sur la zone. Les chercheurs montrent que dans l’Hexagone, 85% des volumes de poissons capturés par les chaluts de fond pourraient être pêchés par des lignes, casiers et filets, techniques de pêche bien moins impactantes.L’association a interpellé le Président afin de faire preuve de courage politique pour annoncer la mise en place d’une véritable protection maritime et donc une interdiction immédiate des méthodes de pêche destructrices comme le chalutage de fond et le chalutage pélagique dans 30% des eaux françaises, par façade maritime, et la mise en place d’un tiers de ces zones sous protection « stricte » sans aucune activité extractive. Elle demande également une interdiction des navires de plus de 25 mètres dans les eaux côtières (12 milles nautiques) et l’engagement d’une transition du secteur de la pêche permettant de lui redonner un horizon de viabilité économique et sociale. Face à l’inaction des pouvoirs publics, BLOOM appelle également les distributeurs à prendre leurs responsabilités pour répondre à l’urgence écologique ainsi qu’aux aspirations des citoyens en cessant d’acheter progressivement leurs poissons s’ils proviennent de chalutiers ayant pêché dans des zones protégées. BLOOM a mis à disposition des supermarchés une liste rouge mondiale des chalutiers pêchant dans les aires marines supposées être « protégées ».
Et la Fondation Tara défendra également à Nice « le principe de protection de l’océan« . Il consiste à protéger l’océan « par défaut« , au-delà des frontières nationales, c’est-à-dire dans les eaux internationales (Haute mer), les grands fonds marins et l’océan austral. « La protection doit devenir la norme et non plus l’exception. C’est à ceux qui veulent exploiter les ressources de l’océan de prouver l’innocuité de leurs actions et non aux ONG qui le défendent. La charge de la preuve doit être inversée ! », défend Romain Troublé, directeur général de la fondation.
Rapport Bloom: